Ce quatrième Comité Technique Partitaire de l’université de Lille1 s’intéresse à la politique indemnitaire de l’établissement. Vaste Programme ! Il est donc bon de rappeller que la CGT, par son histoire comme par ses idéaux, s’oppose résolument au développement et à l’extension des primes dans la fonction publique, puisque elles sont l’outil de la mise en concurrence des individus. Il n’est pas inutile de rappeller que, selon le BIT, la France occupe le 3ème rang pour le stress au travail. Que des établissements hier reconnus pour la qualité de leur politique sociale sont aujourd’hui frappés par des vagues de suicides au travail. Enfin que le recour massif aux pharmacopées anti-dépressives nourris certes copieusement les actionnaires des conglomerats bio-industriels mais il fragilise un tissu social déjà bien mal en point.

Contrairement à ce qu’affirme l’idéologie dominante, le management à la baguette et l’individualisme forcené ne sont pas les seuls moteurs de l’activité humaine. Le collectif et l’esprit de service public en sont d’autres... Un article récent publié dans le Monde Diplomatique de septembre 2009 rappelait que les managers modernes portent souvent un oeil envieux sur l’organisation du travail dans le service public, car une majorité de fonctionnaires garde en tête qu’ils sont un maillon de la République au service des citoyens et que c’est là la meilleure garantie d’une vraie implication dans leur travail.

Pour autant, la qualité du service public passe par des salaires décents, ce qui n’est plus le cas depuis longtemps. Le point d’indice n’augmente quasiment plus depuis 15 ans alors même que l’inflation s’élève à plus de 30 % sur la période. L’effondrement du pouvoir d’achat des fonctionnaires est évidente, et pour la CGT-Lille1, la seule réponse est une vraie augmentation du point d’indice.

Le gouvernement préfère sortir des primes. Il en sortira sans doute un léger mieux à court terme, mais à long terme il ne fait aucun doute que c’est la qualité de l’environnement de travail qui en pâtira.