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mardi 3 juin 2025

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

Mais que se passe-t-il au Bureau des Examens d’ALLSH ?

Mais que se passe-t-il au Bureau des Examens d’ALLSH ?

Un service clé de l’UFR ALLSH à l’arrêt, 12 agents en détresse

Depuis plusieurs semaines, le Bureau des Examens (BEX) situé au 1er étage de la scolarité de la faculté ALLSH est totalement paralysé. Les onze gestionnaires et leur responsable sont soit en arrêt maladie, soit ont quitté le service. À l’approche de la deuxième session d’examens, l’inquiétude monte chez les personnels comme chez les usagers : rien ne garantit aujourd’hui que l’organisation tiendra le choc.

Cette situation n’est pas le fruit d’un hasard ni d’une malédiction administrative. Elle est l’aboutissement d’une série de décisions, de violences institutionnelles et d’inactions qui ont conduit à la rupture.

Un redressement exemplaire... puis la bascule

En septembre 2023, l’arrivée d’une nouvelle responsable permet de sortir le service d’une longue période de désorganisation et de souffrance. En quelques mois, le BEX retrouve sa stabilité, les relations de travail se pacifient, les délais sont tenus, les usagers mieux accompagnés. Les retours des enseignants comme des étudiants sont positifs. Ce fragile équilibre est pourtant brutalement rompu à partir de janvier 2025.

Des changements organisationnels imposés par la direction de l’UFR aboutissent à une dégradation majeure des conditions de travail. Rapidement, la responsable du BEX subit pressions, altercations verbales violentes, humiliations publiques, ordres contradictoires et entraves au travail. Elle alerte à plusieurs reprises. Sans réponse. Elle demande alors sa mobilité pour préserver sa santé.

Un engrenage de souffrance collective

L’équipe de gestionnaires, solidaire et fortement engagée dans sa mission, tente de réagir. Mais l’absence de soutien institutionnel, les tensions grandissantes et le passage d’un encadrement bienveillant à un environnement de travail toxique ravivent des traumatismes récents. La majorité du personnel sollicite une mobilité. Après plusieurs rencontres avec la direction de l’UFR et la présidence d’Aix-Marseille Université, la réponse tombe : rien ne changera.

La violence de cette fin de non-recevoir sidère. Aucune reconnaissance du travail accompli. Aucune mesure d’accompagnement. Aucune prise en compte de l’impact sur la santé.

Aujourd’hui, le constat est alarmant :

  • La responsable a dû subir une intervention chirurgicale à cause d’un problème de santé aggravé par le stress subi depuis janvier 2025.
  • Neuf agents sont en arrêt maladie, sous traitement, dont deux qui ont été placardisées, sans accès à leurs dossiers, pendant 15 jours avant de craquer à leur tour.
  • Quatre ont d’ores et déjà démissionné.
  • L’équipe est en voie d’éclatement, dans un silence assourdissant des autorités universitaires.

Une crise évitable, un mépris assumé

Entre septembre 2023 et janvier 2025, les personnels du BEX n’ont pas ménagé leurs efforts : heures supplémentaires non payées, congés non pris, innovations de terrain, engagement total. Et pourtant, aucune mesure de prévention ou de soutien réel n’a été mise en œuvre par l’administration depuis leur demande d’aide, en février 2025.

Alors que la protection de la santé mentale et physique des agent.es est une obligation légale, l’université semble avoir fait le choix de l’inaction. Un choix aux conséquences lourdes : humaines, éthiques et fonctionnelles.

Désormais, des rumeurs circulent pour discréditer nos collègues du BEX et rejeter sur elles la faute d’une possible catastrophe à venir pour la prochaine session d’examens. En plus de ce qu’elles ont déjà subi, certain.es n’hésitent pas à salir leur conscience professionnelle et à les enfoncer un peu plus dans le mal-être.

Ce qui s’est joué dans ce service emblématique dépasse le simple dysfonctionnement. Il s’agit d’un cas de maltraitance institutionnelle, dont les effets sont désormais visibles : un service public essentiel à l’arrêt, des agents brisés, un dialogue social inexistant.

Et maintenant ?

Les signaux d’alerte ont été nombreux. Les demandes de médiation, claires. Les témoignages, accablants. Que faut-il de plus pour que l’université assume enfin ses responsabilités ?

Ce qui s’est produit au Bureau des Examens d’ALLSH n’est pas un cas isolé : c’est un concentré de ce que de trop nombreux collègues vivent dans de trop nombreux services. La CGT FERC Sup est à leurs côtés, avec tous les moyens qui sont à sa disposition, pour faire valoir et respecter leurs droits à de bonnes conditions de travail.

Vous aussi, vous pouvez manifester votre soutien en envoyant un courriel de solidarité, que nous transmettrons à nos collègues du BEX, à l’adresse du syndicat : syndicat-cgt-bureau@univ-amu.fr