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Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille
Depuis bientôt deux ans, les représentant.es et les élu.es CGT ont pu constater que la gouvernance actuelle de notre université accorde beaucoup plus d’importance au dialogue social que les précédentes.
De nombreux groupes de travail (GT) ont été mis en place, réunissant représentant.es de la direction et organisations syndicales, pour dialoguer et avancer sur de nombreux aspects de nos conditions de travail et de la gestion des personnels.
La CGT participe à certains de ces groupes de travail, ceux où sont abordées des questions traitant directement des conditions de travail des agents d’AMU, et nous avons pu y obtenir de nombreuses avancées pour les personnels.
Par contre, nous refusons de participer à ceux dont le sujet est la mise en place des directives ministérielles qui portent atteinte à notre statut, à nos conditions de travail ou au service public.
En cet automne 2021 les GT continuent à se réunir à un rythme soutenu, voire un peu essoufflant pour des représentant.es syndicaux dont le militantisme constitue une activité en plus de l’exercice de leur métier. La plupart des thèmes « sociaux » y sont abordés : télétravail, qualité de vie au travail, observatoire social, personnels d’entretien, cellule d’écoute, Espaces d’Échange sur le Travail...
Toutes les organisations syndicales y siègent et les services concernés par la thématique en question sont sur le pont : DRH, SUMPP, composantes, DHSE.
Il y a un an, à l’occasion du déploiement du télétravail, la CGT a choisi de participer à ce mode de dialogue, au moins pour les GT traitant des conditions de travail, les aspects relevant de la gestion des personnels n’étant, selon nous, pas ’négociables’.
Quel bilan dresser aujourd’hui ? Combien de GT ont été créés ? Que peut-on dire sur le fonctionnement de ces groupes de travail ? Ce mode de dialogue social relève-t-il vraiment de la démocratie au travail ? Quelles sont les avancées obtenues pour les personnels de l’université ?
Les groupes de travail sont différentiés en fonction de leur thème. Ils traitent des questions relevant de ce que la gouvernance appelle Lignes Directrices de Gestion (LDG) ou bien Qualité de Vie au Travail (QVT).
Dans « l’obscure » catégorie des Lignes Directrices de Gestion, nous avons abordé notamment les questions liées au Compte Personnel de Formation, au RIFSEEP et à la sélection des dossiers d’avancement.
Dans la catégorie plus parlante de la Qualité de Vie au Travail, de nombreux points ont été ou sont traités, tels que le Schéma Directeur Handicap, les Risques Psycho-sociaux, la Formation, le télétravail...
La CGT a été à l’initiative de la mise en place de deux Groupes de Travail :
Les représentants de la CGT se sont aussi particulièrement investis dans deux autres groupes :
De prime abord, on pourrait penser que la mise en place de nombreux groupes de travail, en dehors de la formalité des instances représentatives de l’université (CHSCT ou CT), va permettre d’améliorer le dialogue social et de renforcer la démocratie. En fait, tout dépend de l’attitude de la gouvernance.
Dans un groupe de travail, pas de règle sur la composition des membres et la proportion des représentants des personnels, pas forcément de discussion sur l’ordre du jour, pas d’obligation sur la transmission des documents de travail suffisamment à l’avance pour qu’ils puissent être correctement étudiés, pas forcément de compte-rendus…
Il y a donc du pour et du contre et, si les débuts ont été un peu difficiles, il semble bien que la volonté d’écouter et de chercher des avancées consensuelles soit présente, même s’il reste des améliorations à faire.
La situation sanitaire n’a pas été propice à des échanges simples. Nous avons expérimenté (comme beaucoup à l’université) les échanges collectifs par visio, avec tous les problèmes auxquels la plupart d’entre nous ont été confrontés depuis début 2020.
Au-delà de ces problèmes « distanciels », le fonctionnement des groupes de travail peut être parfois déstabilisant.
Tout d’abord le ton fraternel : tout le monde se tutoie s’appelle par son prénom, ce qui a pu donner lieu à des malentendus ou des confusions parfois amusantes... Pour notre part nous avons opté pour une distance nécessaire dans l’exercice du dialogue social.
Autre point qui a été source d’équivoques, c’est le fait que certain.e.s membres des GT ont parfois des casquettes multiples : représentant.e des personnels en même temps que membre d’une direction ou mandaté.e pour une mission à l’université. Ce point n’est pas qu’anecdotique puisqu’il peut être contradictoire de représenter à la fois un syndicat et une structure de l’université.
Autre point potentiellement déstabilisant, c’est la constitution des GT. Généralement, il y a un membre de chaque organisation syndicale, ce qui fait 5 (quelques fois moins). Face à eux, on a pu compter jusqu’à 25 représentants de la gouvernance, des directions d’UFR ou d’expert.es désigné.es par l’administration. Dans ces circonstances, qui fort heureusement n’arrivent jamais dans les instances représentatives, il est souvent difficile de prendre la parole et de faire entendre les intérêts des personnels. À titre d’exemple, dans le GT Personnels d’entretien, un seul personnel d’entretien est présent. Nous avons demandé qu’a minima une délégation des personnels d’entretien puisse participer à nos réunions, ce qui n’a pas été entendu.
Malgré ces difficultés, un réel dialogue a pu s’instaurer. Avant, nous étions habitués à voir nos propositions retoquées par quelques « copiés-collés malheureux » (sic), oubliées ou simplement ignorées. Sous la présidence actuelle, une certaine attention est portée à nos paroles et à nos idées :
Le mode de dialogue social mis en place par la gouvernance constitue un virage dans les pratiques. On note une prise en compte assez nouvelle des conditions de travail des personnels et des revendications de la CGT qui conduit à la mise en place de mesures qui nous paraissent aller dans le bon sens.
Cependant nous restons vigilants sur le fait que l’instauration du dialogue social au travers de groupes de travail ad hoc peut amener à réduire les instances de l’université à de simples chambres d’enregistrement.
Nous continuerons sur ce chemin pour améliorer nos conditions de travail et défendre les questions sociales à l’université tant que nos idées seront entendues et que les prérogatives des instances seront respectées.
Petit lexique de base pour ne pas couler en GT (militant.e niveau avancé)