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jeudi 3 février 2022

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

"Bienvenue en France" et à Aix Marseille Université…

"Bienvenue en France" et à Aix Marseille Université…
Oui, enfin pas pour tou.te.s les étudiant.e.s !

Ça y est c’est fait ! A partir de la rentrée 2022, l’université d’Aix Marseille mettra en place des "droits d’inscription différenciés" pour les étudiant.es étranger.es extra-communautaires.

Comment en est-on arrivé là ?

  • Par le désengagement de l’Etat dans le financement de l’enseignement supérieur. Le budget par étudiant est en baisse de près de 10% au cours des dix dernières années.
  • Par la montée en puissance d’un discours xénophobe, en utilisant l’image de l’étranger venu pour “profiter de la quasi-gratuité des services publics français”.
  • Par le dispositif « Bienvenue en France », de la ministre F. Vidal, qui multiplie par plus de 16 les frais d’inscription des étudiant·es n’ayant pas un passeport européen (2 770 € pour les Licences et 3 770 € pour les Masters par année).

Aix Marseille Université a dès le départ refusé d’appliquer l’augmentation des droits d’inscription pour les étudiant.e.s étranger.ères hors communauté européenne (cf : Motion voté au CA d’Aix Marseille en décembre 2018*), en profitant des possibilités d’exonérations à hauteur de 10% des inscrit.es au total.

Mais à partir de la rentrée 2022 / 2023, c’est fini !

(Délibération du conseil d’administration 21 septembre 2021.)

Le seuil d’exonérations approchant, la loi impose de mettre en place des "droits d’inscriptions différenciés" et de définir des critères d’exonérations. L’université se voit ainsi dans l’obligation de faire le tri entre les pays dont les étudiant.es seront exonéré.e.s de frais d’inscription, et les autres qui devront payer le prix fort. Dès lors qu’on est obligé de sélectionner, les critères sont forcément discutables. Comment justifier par exemple qu’un.e jeune pakistanais.e issu.e d’une famille modeste devra payer 2 770 € pour s’inscrire en Licence, alors qu’un.e jeune suédois.e ou français.e issu.e d’une famille aisée s’acquittera lui/elle de 170 €.

Il faut le dire clairement cette loi est une mesure de ségrégation sociale et xénophobe. Cette loi est guidée par une volonté de poursuivre le désengagement de l’Etat du financement de l’enseignement supérieur et de la recherche publique et ouvre la voie à l’augmentation généralisée des frais d’inscription pour toutes et tous (confirmé par les annonces de Macron devant les présidents d’universités, le 13 janvier dernier). C’est un pas de plus vers la marchandisation de l’enseignement supérieur et de la recherche publique. Non les étudiant.e.s extra-communautaires ne sont pas un coût mais une richesse pour l’ESR et, au-delà, pour la société dans son ensemble.

Et maintenant on fait quoi ?

C’est par la mobilisation de toutes et de tous que nous pourrons faire revenir en arrière le gouvernement et obtenir le retrait de ce dispositif au nom cynique de « Bienvenue en France » qui foule aux pieds nos valeurs.

La CGT FERC Sup continuera à se battre pour l’abrogation de ce dispositif. Nous serons au côté des étudiant.e.s , étranger.ère.s et français.e.s dans leurs mobilisations.

En attendant, nous demandons à France Université (ex-CPU) et au Président d’Aix Marseille Université, de continuer à demander l’augmentation des possibilités d’exonérations.

Pour une université publique ouverte, la CGT FERC Sup revendique la gratuité des droits d’inscription à l’université des étudiant.es, français.e.s et étranger.ère.s. Elle est la garantie d’une égalité d’accès du plus grand nombre à des études de haut niveau.

À l’heure où l’on parle de recul de la place de la France et de la francophonie dans le monde, c’est en permettant l’accès à la connaissance et à la culture du plus grand nombre de jeunes défavorisés, quel que soit leur pays d’origine, et non pas en adoptant le modèle anglo-saxon de marchandisation du savoir, que nous pourrions donner à notre pays un autre rayonnement.

La CGT FERC Sup Aix Marseille Université

* Motion votée au Conseil d’Administration de l’Université d’Aix-Marseille en décembre 2018 : Aix-Marseille Université considère que la question de l’évolution du montant des droits d’inscription des étudiants internationaux extra-communautaires nécessite une large concertation. Celle-ci n’ayant pas eu lieu, il apparaît aujourd’hui que les conditions de mise en œuvre de ce nouveau dispositif ne sont pas réunies. Dans ce contexte, si l’augmentation générale des droits d’inscription entre en vigueur, l’établissement utilisera toutes les possibilités règlementaires qui lui seront offertes pour permettre aux étudiants internationaux extra-communautaires concernés de bénéficier du maintien du régime tarifaire actuellement appliqué.