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mercredi 13 mai 2020

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

Analyses questionnaire AMU : les points faibles de l’entretien sanitaire mis en évidence

Cher.es collègues,

La CGT FERC Sup de l’université d’Aix Marseille à lancé le questionnaire 11 mai : Comment reprendre le travail à Amu en toute sécurité ?

Jeudi dernier nous vous avons envoyé les résultats globaux, toujours disponible au lien suivant :

https://amubox.univ-amu.fr/s/mW9TzQnQk2BAMPS#pdfviewer

Pour compléter l’analyse des résultats et de vos commentaires nous avons décider de développer 3 thématiques : L’entretien sanitaire des locaux, les services ayant vocation à recevoir du public et la poursuite du travail à distance dans quelles conditions.

Aujourd’hui nous nous proposons de revenir sur la problématique de l’entretien sanitaire des locaux.

Covid : les points faibles de l’entretien sanitaire mis en évidence

L’entretien sanitaire des locaux

En plus des gestes barrières la question du nettoyage des locaux est primordiale dans la lutte contre la propagation du Covid-19 et éviter les contaminations croisées. Plusieurs items du questionnaire abordaient ce sujet aussi bien en termes de besoins que de moyens.

Votre constat :

Dans votre quotidien de travail vous êtes en contact avec de nombreux objets et surfaces "partagés" : objet du quotidien, sanitaires, outils, appareillages scientifiques…(Q7). Plus de 95% d’entre vous considèrent que leur désinfection est « nécessaire » (Q19). Compte tenu des multiples manipulations le nettoyage et la désinfection de ces surfaces doivent être fait plusieurs fois par jour. Si pour désinfecter ces surfaces et nous éviter une contamination par le Covid-19, dans les deux tiers des cas des personnels d’entretien sont bien présents (Q19) vous considérez très largement (à plus de 80%) que la fréquence et la qualité de nettoyage habituelles ne sont pas satisfaisantes (Q19).

Le constat est clair, en l’état actuel les modalités habituelles de nettoyage ne sont pas adaptées pour lutter contre la propagation du virus. Dans ces conditions comment maintenir un niveau d’hygiène suffisant ?

Certains répondent (Q20) à cette question en proposant que les utilisateurs désinfectent eux-mêmes les objets partagés notamment à l’aide de lingettes. D’autres réponses sont plus pessimistes et indiquent que déjà en temps normal le niveau d’entretien est insuffisant. Pour certains d’entre vous, il est impossible de rajouter à votre travail la corvée du ménage.
Quelles sont les solutions proposées par la gouvernance de l’université ?

Quelle est la situation du ménage à l’université ?

Selon les sites, l’entretien des locaux est réalisé par des entreprises privées ou par des personnels d’AMU et, d’après vos réponses un tiers d’entre vous ne dispose pas de service de ménage. Les activités des entreprises privées sont cadrées par un marché. Vous soulignez (Q20) que ces intervenants ne sont généralement pas présents aux horaires de bureau et qu’il ne leur serait donc pas possible d’assurer un entretien régulier au cours de la journée. Vous jugez également que le résultat n’est en général pas au rendez-vous et que les personnels travaillent dans des conditions difficiles.

Les services de ménage d’AMU pourraient être en mesure d’assurer les tâches de désinfection des parties communes au cours de la journée des parties communes mais le nombre des personnels est largement insuffisant. Pour avoir suivi cette question depuis plusieurs années la CGT a alerté sur la situation très difficile de nos collègues  : insuffisance des effectifs conduisant à une surcharge de travail puis à l’apparition de troubles musculosquelettiques (TMS). Ainsi, nombre de nos collègues ont du subir des opérations chirurgicales et se sont vus reconnaître des incapacités de travail. Sur un des sites de l’université, de manière continue, l’entretien doit être réalisé avec un tiers des effectifs en moins (source : groupe de travail "personnels d’entretien du CHSCT").

Va-t-on continuer ainsi ?

Si certains d’entre vous se plaignaient auparavant à juste de titre de devoir travailler dans des conditions d’hygiène limites, comment va-t-on assurer l’indispensable nettoyage de nos locaux ? Avec des entreprises privées qui n’oublieront pas de le facturer lourdement et dont les salariés sont pressurisés ( https://amubox.univ-amu.fr/s/YfoYQmSQznLqfe5 ) ?

Aujourd’hui nous redécouvrons le caractère essentiel des métiers des « premiers de corvée » et nous constatons à quel point leur situation est difficile ! Nous pensons que seuls des personnels propres à l’université sont en capacité d’assurer un travail de qualité et pour le bien de tous. Nous pensons qu’il est indispensable de changer radicalement la situation des personnels de ménage de l’université. De réunions en réunions et de groupes de travail en groupes de travail nous avons déjà proposé des solutions :

Des recrutements de statutaires, des métiers repensés pour moins de souffrance, plus de considération, pour avoir un avenir.

(https://dhse.univ-amu.fr/system/files/synthese_chsct_20180208.pdf)

Des propositions qui ne sont pas entendues

Les quelques mesures d’achat de matériel prises et affichées ne suffisent pas, la situation actuelle impose un changement radical : la fin du désengagement de l’université à travers l’embauche de personnels statutaires et la fin de conditions de travail indignes. Nous prendrons nos responsabilités pour garantir la santé de nos collègues et pour que soit assuré un niveau d’hygiène à la hauteur des enjeux actuels.

Nous pensons que nous n’arriverons pas à gravir collectivement des sommets si nous oublions ceux qui sont au bas de l’échelle. Nous suggérons d’ailleurs qu’aux cotés des indicateurs du nombre de publications, qui obnubilent certains et peuvent conduire aux prises de positions aberrantes actuelles, soit créé un indicateur sur la considération des personnels à la base du fonctionnement de l’université.

Bien cordialement,

Le syndicat CGT FERC Sup de l’Université d’Aix-Marseille