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Hygiène, santé, sécurité et conditions de travail, RPS, tout savoir pour lutter au jour le jour contre les organisations du travail délétères...
Voici quelques éléments d’information sur la séance du CHSCT d’Établissement du 25 novembre.
Tout d’abord, l’ordre du jour, que vous pouvez trouver ici
Les PV des précédents CHSCT ont été approuvés à l’unanimité.
La CGT a été la seule organisation syndicale a lire une déclaration liminaire jointe au PV. A noter la présence de toutes les OS, sauf de SUD, excusée.
Il y a quelques jours, un étudiant s’est immolé par le feu à Lyon : le message qu’il a laissé derrière lui en dit long sur la misère d’une époque, sur les affres d’une jeunesse étudiante promise à la précarité lors même qu’elle se forme, mais aussi souvent plus tard, au sein même de la vie professionnelle.
Quelque chose de notre société se consume en effet : le lien social, le sentiment d’une appartenance, l’espoir d’un monde en progrès. L’acte politique désespéré de ce jeune ne fait que manifester ce malaise intense qui depuis des années ne cesse de croître. Au-delà de ce monde étudiant atteint parfois par le désespoir, ce sont aussi les personnels de l’Université qui souffrent.
Traitements contraints par le gel du point d’indice, contrats précaires à foison, postes non renouvelés, logiques du privé et de la rentabilité instillées au sein même du service public, réorganisation forcée de la Nouvelle Université, et nous en passons : voilà tout le collectif de travail fragilisé, au bord de la crise de nerfs. Nous ne cessons pas, Monsieur le Président, de recueillir les plaintes, les témoignages du mal-être, que l’on voudrait étouffer pour n’entendre que l’air du « Tout va très bien, Madame la Marquise ». Oui, en tant que représentants des personnels en CHSCT, que de choses nouées, crispées, douloureuses, ne voyons-nous pas quotidiennement !
Pour reprendre une réplique célèbre d’un film français, finalement, « Jusqu’ici tout va bien »… Mais jusqu’à quand ?
Mise en place de la Newsletter Santé et Sécurité au Travail
la CGT avait demandé, l’année dernière, la mise en place de cette newsletter afin que notre employeur "informe" réellement les agents sur :
a) les coordonnées des représentants CHSCT.
b) Celles des interlocuteurs STT (médecin de prévention, par ex)
c) Emplacement des Registres SST
d) Etc.
On nous a présenté les principes et l’épure de cette newsletter régulière.
Nous avons exprimé notre satisfaction (ne boudons pas notre plaisir, pour une fois), de la mise en place de cet outil de communication : nous avons souhaité qu’une rubrique soit consacrée aux accidents de service et à la maladie professionnelle (dont les modes d’imputabilité ont été changés par décret depuis février 2019).
Schéma directeur de mise en sûreté
La présidence a recours à un prestataire pour la sécurité "passive" de l’Université, avec un programme qui va du simple badge à la vidéo surveillance.
Le document fourni, très technique, ne contenait pas d’informations sur le coût de ce déploiement de la mise en sûreté. Heureusement, en préparant la réunion, nous avions retrouvé certains éléments chiffrés donnés lors d’une précédente réunion.
3 millions d’euros ont déjà été engagés en deux ans. Il est prévu autour de 750 000 euros sur 7 ans pour finir ce "déploiement". Bref, on en est aux alentours de 8 millions d’euros. La CGT a demandé confirmation de ces chiffres et a souligné l’importance du coût. Elle a posé aussi la question de la maintenance... Était-elle comptabilisée dans ces chiffres ? Non... C’est sans compter, en plus, sur le coût de la sécurité active (gardiennage) pour laquelle nous n’avons pas de chiffrage.
Par ailleurs, au-delà de son efficacité même, l’utilisation de la vidéo-surveillance n’est pas sans nous inquiéter d’autant plus que peu de précisions nous ont été données sur les modalités de conservation des données, etc.
La CGT a par conséquent lu une déclaration jointe au PV.
La CGT a été la seule organisation à voter contre le schéma de mise en sûreté.
Bilan social de l’Université
Si, sur le plan formel, nous avons reconnu la qualité du document que nous avions reçu en amont de l’instance, la CGT a souligné, sur le fond, le bilan négatif de notre université : beaucoup trop de précarité, par exemple !
Voici le bilan social de la Présidence
Nous avons lu la déclaration suivante, jointe au PV.
La CGT s’est abstenue lors du vote.
Ouverture de la BU Santé le samedi après-midi avec du personnel de bibliothèque : premier bilan, pour information
Le CHSCT d’Etablissement avait visité la BU santé peu de temps auparavant pour enquêter sur la situation vécue par les personnels. Cette visite avait eu lieu à la demande des OS présentes en CHSCT. Au vu de la présentation effectuée par Mme Grognet, cheffe de service, et des retours des représentants des personnels qui avaient "visité" le site et rencontré les agents, il semble que des améliorations aient été trouvées et résolvent la plupart des problèmes rencontrés par nos collègues.
Présentation des deux nouveaux dispositifs d’accompagnement des personnels, pour information
Si nous avons salué la qualité du travail, nous avons souligné le fait que ces dispositifs sont issus de la loi délétère de transformation sociale voulue par le gouvernement, qui fait de la flexibilité et de la mobilité des agents une règle d’airain. La solidité du statut, la pérennité de la carrière du fonctionnaire est plus que mise à mal, afin de facilité la mobilité inter-versants (vers la Fonction Publique Territoriale, d’ailleurs désossée par les suppressions d’emploi) ou vers le privé.
Nous avons donc explicité notre position par une déclaration jointe au PV.
Dématérialisation des DUER (Document Unique d’Évaluation des Risques) et l’intégration des risques psycho-sociaux (RPS) dans les DUER, pour information
Pas de planning précis de mise en place de cette dématérialisation, qui demande l’acquisition ou la conception d’une application dédiée. La mise en place d’un tel outil de facilitation de l’expertise SST coûterait 15 000 euros d’après un des représentants des personnels en CHSCT. La Présidence hésite-t-elle devant le coût ? Alors qu’elle engage des sommes bien plus élevées pour la sécurité passive et active de l’Université... Voir supra.
Pour l’évaluation des Risques Psychosociaux (RPS), l’importance de l’investissement humain pour prendre en compte...ce qui compte dans notre travail (à savoir l’humain) risque de prendre...du temps... La loi nous imposait l’évaluation des RPS depuis 2015 maximum.
Aucun planning précis ne nous a été proposé malgré les questions de la CGT à cet égard.
Bref, être "hors la loi" ne semble pas poser de problème à notre employeur.
Un sujet "serpent de mer" qui prend l’eau, au final.
Nous avons rappelé les responsabilités civiles et pénales de notre employeur sur ce sujet.
Suivi des visites et des préconisations du CHSCT d’Etablissement, pour information.
Suivi des Registres Santé Sécurité au Travail (RSST), pour information.
Nous avons évoqué les suites de la visite de l’Université Permanente. Elle était conjointe au CHCST Centre-Loire et au CHSCT d’Etablissement, puisque le co-secrétaire CGT y participait.
Nous avons fait état des préconisations d’ordre matériel qu’il conviendrait d’exécuter (à commencer par l’amélioration du coin repas des agents par exemple, déjà signalée lors d’une précédente visite...).
Par ailleurs, une préconisation liée aux RPS a été faite toujours au sujet du site de l’Université Permanente : la CGT a rappelé la demande de la venue d’un.e psychologue du travail pour expertiser les situations de souffrance au travail apparues sur site, et proposer des pistes de résolutions.
Aucun engagement précis d’appliquer les préconisations n’a été fait.
Autre site où le CHSCT et la CGT ont demandé instamment la venue d’un psychologue du travail, le pôle yonnais. Une nouvelle fois, on refuse l’application de cette préconisation, au mieux, on procrastine : pour l’instant, la seule solution que l’on nous présente, c’est celle du réseau PAS de la MGEN, plus que boiteuse. Voici ici https://cgt.fercsup.net/spip.php?article4767, une déclaration que nous avons faite sur ce sujet lors du CHSCT yonnais.
Bref, les préconisations ont le mérite d’exister. Elles sont les traces d’un constat, d’une demande du CHSCT. En creux, elles témoignent des responsabilités prises par l’employeur dans le cadre de ces situations délétères, et qui pourraient être soulignées lors de contentieux.
La CGT est intervenue, à la demande de la médecine de prévention, pour signaler que des préconisations faites précédemment par le CHSCT d’Établissement sur le service de santé, n’avaient pas été suivies d’effets, là encore (création d’un abri-vélos, d’un coin repas idoine). La Présidence a répondu qu’elle allait "regarder" la situation : les promesses n’engagent que celles et ceux qui les croient.
Le CHSCT n’est qu’un outil. Vos représentants des personnels CGT notamment y portent vos paroles, vous rapportent ce qui s’y dit, s’y fait. Mais ce n’est qu’un outil.
Se syndiquer, lutter collectivement, s’investir dans le syndicat, suivre la grève, c’est aussi établir le rapport de force qui...force l’employeur à respecter le droit.
Non, nous ne sommes pas des "collaborateurs", nous sommes des travailleurs dans l’asymétrie d’un rapport employeur-employé. Le dialogue social ne peut avoir de sens que dans le rapport de forces.
A nous, à vous de faire en sorte qu’il soit en notre-votre faveur !
François Poupet et Erwan Macé, représentants CGT FERC SUP et SNTRS au CHSCT E