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jeudi 1er avril 2021

Réformes, vie pédagogique,...

De l’énième vague covid, de l’énième discours d’Emmanuel Macron, et d’autres choses...

Les syndicats, et notamment la CGT, ont dénoncé depuis des années, l’abandon des services publics par les gouvernements successifs habités de l’idée ultralibérale qui consiste à penser que la main invisible du marché pourvoira à tous les problèmes qui pourraient survenir. Depuis 30 ans, on a donc étréci le monde hospitalier, limité le nombre de lits, créé le paiement à l’acte, diminué les traitements des personnels de la fonction publique, dégradé la médecine de ville. Depuis 30 ans, on a fait confiance aux entreprises privées de la pharmaceutique et de la recherche… Depuis trente ans, on a dégradé la médecine de prévention sur les lieux de travail. Depuis 30 ans, on a organisé les dysfonctionnements de la Recherche universitaire en supprimant des postes, en diminuant les moyens alloués.

Depuis 30 ans, on a mis l’Enseignement Supérieur et la Recherche au pain sec et à l’eau, épuisé les personnels par l’absence de moyens, la mise en concurrence des départements, des UFR, des universités (le projet de la Nouvelle Université en est le dernier avatar). On a comprimé les carrières, fait stagner les traitements indiciaires, développé là aussi la souffrance au travail.
Depuis 30 ans, nous avons continué pour certains et certaines à être dans les syndicats pour porter un autre discours, celui du service public ; nous avons fait grève, nous avons manifesté ; nous avons essayé tant bien que mal de faire vivre l’idée syndicale et un rapport de force qui protège les collectifs de travail. Souvent, pour beaucoup, le mouvement social se faisait par procuration…

Depuis 30 ans, comme un rouleau-compresseur, l’idéologie consumériste et libérale a inlassablement relayé le message que l’important, c’était soi-même, que l’essentiel, c’était la satisfaction des désirs personnels, des performances individuelles (que l’on évalue lors des entretiens professionnels, par exemple). La syndicalisation s’est étiolée, chacun se repliant sur lui-même, et faisant confiance à l’État pour le « reste ».

Nous payons maintenant « l’addition » : un État libéral incapable de faire face à une crise sanitaire. Pas de masques, pas de service public de la santé capable d’absorber le choc, pas de tests, pas de vaccins français ou européens… L’Éducation Nationale est elle aussi à l’os (le mammouth a été équarri)… L’énergie, les communications, les transports, ont été ou sont livrés au secteur concurrentiel… Avec les résultats que l’on sait : augmentation des prix, dégradation du service rendu, sous-traitance,…

S’il y a une seule leçon à tirer de ce que nous vivons, c’est…que cela ne marche pas ! Que l’idéologie du marché triomphant est un leurre. Qu’une société n’est pas une addition d’individus remplis d’eux-mêmes et livrés à la pulsion d’une consommation sans limite. Que nous ne pouvons pas laisser « nos affaires » aux mains d’un petit nombre déconnecté du réel.

Il y a urgence à refaire société, et cela commence par le lieu de travail ! Le syndicalisme est précisément l’outil pour :
-  Se défendre, certes.
-  Mais surtout, défendre les autres.
-  Garantir les droits collectifs (code du travail, lois,…) et les améliorer.
-  Échanger, débattre, délibérer, transformer la réalité sociale.
-  Partager avec les salarié.es du Privé, avec les agents des services publics en général.

Il y a urgence avant que la société française ne bascule dans tous les dérèglements nés de ces trente ans de pure idéologie et de cette crise sanitaire : la crise sociale et politique majeure est déjà là ! Il est peut-être encore temps d’agir.