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Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen
La CGT Université Rouen vous adresse ses meilleurs voeux pour 2023.
L’année va commencer par un conseil d’administration extraordinaire le vendredi 6 janvier au cours duquel sera soumis au vote le projet de revalorisation du traitement indemnitaire. C’est la partie indemnité de fonctions, de sujétions et d’expertise (IFSE) du RIFSEEP pour les agents titulaires et CDI qui est concernée.
Nous tenons à souligner que cet effort de revalorisation est loin d’être négligeable. Il arrive au bon moment en ces temps de forte hausse des prix.
Cependant les montants prévus ainsi que les taux d’augmentation sont particulièrement inégalitaires : la balance penche clairement en faveur des rémunérations déjà les plus élevées. Pour s’en rendre compte, il suffit de regarder les écarts entre catégories de fonctionnaires au niveau des montants IFSE qui seront atteints en 2025. La présidence prévoit en effet des revalorisations mensuelles entre environ 67 et 104 euros nets en catégorie C, entre environ 115 et 329 en catégorie B, et environ 238 et 421 en catégorie A. Au final, les montants bruts prévus en 2025 iront d’un peu plus de 4 000 euros annuels à… 15 000 euros ou plus et jusqu’à 18 000 euros pour certains groupes, grades et filières des catégories A.
L’argument des difficultés d’attractivité de l’université sur certains postes et métiers avancé par la présidence pour expliquer ce choix ne concerne pas uniquement que les gestionnaires mais bien toutes les catégories et tous les services en réalité. Il est d’ailleurs étonnant, dans cette logique, qu’il n’ait pas été décidé d’augmenter les collègues informaticiennes et informaticiens de la BAP E autant que celles et ceux des autres BAP en ITRF.
Notre syndicat tient également à rappeler que des conditions de travail dégradées n’y sont pas non plus pour rien dans ce défaut d’attractivité.
Par ailleurs, le RIFSEEP s’avère très fortement inégalitaire entre agents d’une même catégorie. La prise en compte des grades à l’intérieur des groupes va en effet accentuer la concurrence entre les collègues. La différence peut atteindre 400 euros en catégorie C pour un même grade en brut annuel, 2000 en catégorie B, et 3600 en catégorie A.
Enfin nous ne pouvons pas être en accord avec un projet qui ne propose qu’une augmentation de 200 euros bruts annuels supplémentaires à nos collègues en CDD pour celles et ceux justifiant d’au moins 6 mois de contrat. Ce montant ridicule ne permet même pas d’acheter son pain quotidien durant l’année.
On le voit, ces écarts grandissants entre montants de primes renvoient à une logique d’individualisation des rémunérations. Ils nourrissent très clairement des inégalités sociales qui explosent par ailleurs dans la société. Creuser les inégalités de revenus n’est sans doute pas la meilleure façon qu’a l’Université de Rouen Normandie de s’inscrire dans une démarche de responsabilité sociétale associée au développement durable.
Nous tenons à rappeler la différence entre salaire et prime. Nous aurions de loin préféré une augmentation du point d’indice, commun à toutes et tous les fonctionnaires, car, à la différence de la prime, notre salaire brut dûment acquis par notre travail comprend les cotisations sociales finançant nos droits à la sécurité sociale et à la retraite, et s’accompagne de la contribution de l’employeur. La solution est bien d’intégrer les primes dans les salaires avec le seul respect des grades, et de mettre en place une véritable progression dans la carrière par changement de grade ou de corps.