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lundi 20 septembre 2021

Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen

OUI à la revalorisation du point d’indice ! NON au RIPEC !

Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche MESR vient de lancer un nouveau sigle : le RIPEC pour « régime indemnitaire des personnels enseignants et chercheurs ». Cette prime constituerait la principale réponse du ministère à sa promesse, depuis trois ans, de revaloriser les salaires des chercheur·ses et des enseignant·es-chercheur·ses. Il refuse obstinément la moindre revalorisation du traitement indiciaire et des grilles, et fait du RIPEC l’une des nombreuses attaques statutaires de la loi de programmation de la recherche LPR.

Certes, les augmentations de primes, si elles étaient confirmées par les prochains gouvernements, tentent de corriger une injustice de longue date.

Certes, pour tenter de calmer la colère du monde universitaire et d’éteindre les luttes sociales, le ministère a été contraint d’augmenter la part fixe des primes versées à toutes et à tous.

Cependant, en quarante ans, les salaires dans la Fonction Publique ont fondu comme l’a rappelé l’hebdomadaire Marianne en août. Depuis 2000, la perte de pouvoir d’achat est de 18 %, ce qui équivaut, par mois, à une perte de 500 euros pour un·e chargé·e de recherche ou un·e maître·sse de conférence de classe normale, jusqu’à 1100 euros pour un·e directeur·rice de recherche ou un·e professeur·e de recherche de classe exceptionnelle.

En outre, le ministère en profite pour mettre en place un système qui individualise les primes sur le modèle du RIFSEEP pour les personnels de bibliothèque, administratifs et techniques. Ce système, totalement injuste et inacceptable, ouvre grand la porte à la rémunération au prétendu « mérite », décidée par la seule hiérarchie !

Le RIPEC aurait 3 parties :

  • une 1ère part fixe qui reste liée au grade, mais dont les montants seront modifiables par simple arrêté ;
  • la 2e part dépend de la fonction exercée ;
  • la 3e part est entièrement individualisée.
    La rémunération et le grade possédé par l’agent·e seraient complètement déconnectés. Les indemnités de fonction et les primes individuelles seraient versées selon l’appréciation de la hiérarchie et les budgets disponibles.

L’attribution des deux parts « fonction » et « individuelle » serait entièrement décidée par la direction de l’établissement via une commission ad hoc, sans le contrôle des représentant·es du personnel. Le président affecterait, ou non, ces primes et leur montant à l’agent·e au nom du « mérite ». Cela ne ferait qu’accroître les tendances à l’individualisation au détriment du travail d’équipe indispensable à nos activités.

La mise en place de ce RIPEC vise aussi à réduire encore plus les prérogatives des instances nationales des universités et EPST (CNU, CoNRS, etc). Pour les enseignant·es-chercheur·ses, le Conseil national des universités CNU serait à nouveau affaibli : le président de l’établissement déciderait en fonction des avis du CNU et du conseil académique. Le RIPEC s’appuierait sur le « rapport individuel » des enseignant·es-chercheur·ses contenu dans le « suivi de carrière », que dévoie ou refuse toujours d’établir la majorité des sections du CNU. Tout ceci renforce la volonté de contrôle « managérial » et individuel des carrières par l’employeur·se.

Prévue seulement en 2027, le montant de la cible finale de la part fixe serait d’environ 6400 € bruts annuels selon le MESR. Le gouvernement Macron prend ainsi un engagement qui n’engage que celles et ceux qui y croient : qui peut dire ce qui se passera en 2022 ? Et la volonté systématique des différents gouvernements a toujours été d’augmenter les parts variables et individuelles des primes : la cible de la part fixe est tout, sauf garantie.

Le rattrapage, s’il a bien lieu, sera tardif et insuffisant.

Quelle garantie a-t-on que ces augmentations ne se fassent pas au détriment des postes ? Ce qui reviendrait à accepter de gagner un petit peu plus (très peu), pour continuer à travailler trop ! Les postes ouverts en 2021 sont en-dessous de ceux des années précédentes !

NON au RIPEC ! OUI à la revalorisation du point d’indice !

Revalorisation des primes statutaires avant leur intégration dans le salaire !

Lire le communiqué de la CGT FERC.

Pour contacter la CGT Université & INSA de Rouen ou se syndiquer : sees-cgt@univ-rouen.fr

Au bout de ce lien, le site de la CGT Université & INSA Rouen.