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vendredi 20 janvier 2017

CGT - Université de Lille

GreenWashing à l’Université de Lille ?

Le greenwashing ou écoblanchiment en français est "un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation dans le but de se donner une image écologique responsable. La plupart du temps, l’argent est davantage investi en publicité que pour de réelles actions en faveur de l’environnement." (cf. wikipedia) La création de l’Agora à Lille 1, proposée par la vice-présidente Sandrine Rousseau, en est une illustration. Concrètement, on nous présente l’Agora comme étant un lieu d’échanges pour améliorer la vie du campus. On nous invite à y faire des propositions pour des déplacement moins polluants, pour favoriser la biodiversité, sur l’alimentation... La CGT est très intéressée par ces sujets, car ils ont un impact direct sur les conditions de travail des agents comme des étudiants. Par ailleurs, l’université se doit d’être exemplaire sur ces questions. Cependant, à quelques mois d’une restructuration massive qui se conclura par la mobilité forcée de plusieurs dizaines voire centaines d’agents vers d’autres campus, avec pour conséquence directe l’augmentation de leur distance et de leur temps de trajet domicile – travail, et donc l’augmentation des risques d’accident de trajet, de la fatigue quotidienne et de leur empreinte carbone, il est un peu étrange d’ignorer cette question dans le débat.

Les syndiqués CGT sont toujours prêt à discuter, à débattre, à proposer. Mais certaines réalités ne peuvent pas être occultées. Comment débattre de l’emprunte écologique du campus sans évoquer les questions énergétiques ? En octobre 2016, a été votée en CA d’université, et sur proposition de l’équipe de direction à laquelle appartient Sandrine Rousseau, la décision de confier à nouveau, et pour 12 années supplémentaires, la Délégation de Service Publique du chauffage à Dalkia, en gardant des solutions basée sur le gaz, avec des investissements à minima, et surtout avec des résultats plus que contestables puisque depuis des décennies les chauffages d’appoint électriques fleurissent à l’automne dans de très nombreux bureaux des bâtiments de Lille1. Pire encore, l’offre de Dalkia a été préférée à une offre concurrente (Engie), certes plus chère, mais qui se proposait de déployer 4100 vannes thermostatiques sur les 12 années, d’investir pour récupérer la chaleur et de déployer un réseau froid en parallèle du réseau chaud afin d’optimiser le chauffage et les climatisations, se débarrassant ainsi des nombreuses climatisations à Lille1 utilisant des gaz HFC. Le choix de repousser d’au moins 12 ans la suppression des HFC intervient en même temps que l’accord international de Kigali d’octobre 2016 sur le sujet ! Ces questions essentielles auraient du être au coeur du débat ! Vous retrouverez le rapport sur les offres de chauffage à la fin de cette lettre.

Nous souhaitons aussi rappeler que la Cité Scientifique est remplie de passoires énergétiques de par le nombre important de bâtiments hors d’âge. Il est impératif que la direction de l’université mette enfin l’Etat face à ses responsabilités. Certes, le Grand Programme de Petits Travaux du Président Camart cherche à pallier les carences de l’état en utilisant une partie du budget de fonctionnement pour l’entretien des bâtiments, mais c’est injuste et insuffisant ! On nous promet la rénovation d’une toiture cette année. Mais des bâtiments plus récents posent également problème. Les rongeurs mangent parfois la laine de verre située sous des bardages, rendant peu à peu l’isolation inefficace. Avec des services techniques qui ont été réduits depuis de nombreuses années comment en serait-il autrement ?

Enfin, tout récemment, de nombreux collègues ont été contraints de faire une rentrée le 3 janvier dans des bâtiments à 13°. Le bâtiment P5 a disjoncté par deux fois les 4 et 5 janvier 2017 en raison des radiateurs électriques d’appoint tournant à plein régime, un droit d’alerte a été posé par un membre CGT du CHSCT, une enquête est ouverte, et une délégation de travailleurs en colère de l’UFR de physique s’est déplacée à Lylliad le jeudi 5 janvier 2017 pour rencontrer ses employeurs (Université et CNRS) réunis ce jour-là pour signer en grande pompe la convention quinquennale de site. Mais l’accès à l’amphi a été refusé aux travailleurs (curieuse conception du « dialogue social ») ! Ils ont finalement été reçus au A3 par le VP CA et la DGS. Depuis, les choses se sont très nettement améliorées et la température au P5 est devenu agréable.

La première Agora, "mieux vivre sur le campus", s’est par moment transformée en chasse aux voitures. Nous sommes conscients du problème que représente la voiture en terme de santé et de sécurité. Cependant, force est de constater qu’elle est malheureusement nécessaire pour de nombreux collègues qui n’ont pas les moyens d’habiter sur la métropole à proximité du métro ou du tramway et qui n’ont pas de transports en communs à leur disposition. L’idée d’utiliser au quotidien les parkings vides du stade Pierre Mauroy (Vinci) afin de rendre le centre du campus aux piétons nous semble une idée intéressante, mais rien n’a avancé depuis 4 ans que le stade est opérationnel ! Nous n’avons pas d’information sur les négociateurs, les éléments de la négociation ni surtout un échéancier sur le début d’application. Mais peut-être que Vinci ne souhaite pas re-négocier un contrat de Partenariat Public-Privé qui garanti royalement ses intérêts financiers contre les intérêts collectifs ? Car il n’y eu aucun contrepartie tangible pour l’université malgré les gênes occasionnées par la construction du Grand Stade à proximité du Campus.

La deuxième Agora nous a informé du lancement de la journée « Sans Voiture » (et sans concertation !) le mardi 23 mai 2017. Sans présager des conditions d’organisation de cette journée, la CGT – Lille1 demande dès aujourd’hui au Président des garanties pour les travailleurs : Ouvrir les parkings Vinci du Grand Stade gratuitement ce jour-là, installer des douches pour les cyclistes courageux qui ferait des dizaines de km, défalquer le temps de trajet du temps de travail de la journée, et, pour ceux qui seraient dans l’impossibilité de venir travailler sans voiture, une journée de congé supplémentaire... Car nous ne voulons pas de postures écologiques punitives contre les travailleurs les plus modestes de cette université !

Les syndiqués de la CGT, lors de ces Agoras, ont porté leurs propositions :

  1. des bâtiments mieux isolés pour plus de confort et moins de consommation énergétique
  2. des solutions de chauffage et de climatisation réfléchies collectivement, avec les élus, un contrôle de la température indépendant de l’opérateur, une mesure précise des surcoûts liés à l’usage massif des chauffages électrique d’appoints.
  3. Engager la réflexion sur l’utilisation optimale du magnifique campus de Lille1 pour produire de l’énergie (solaire, vent, géothermie), récupérer de l’eau de pluie, produire du bio-méthane, ..., dans le respect du paysage, de l’environnement et des conditions de travail
  4. Construire des douches dans chaque bâtiment afin de faciliter le recours au vélo pour venir travailler
  5. Construire des abris à vélo sécurisés pour les travailleurs
  6. développer les haies et la biodiversité sur le campus
  7. une contribution employeur de 50 % en moyenne sur la restauration collective des agents
  8. L’application par l’employeur Lille1 de la « prime vélo » dans l’esprit du décret n° 2016-144 ; ce décret n’est obligatoire que pour les salariés du privés, mais rien n’empêche le Président de déployer ce dispositif à Lille1 !
  9. Lancer le projet d’une Maison des Personnels socialement et écologiquement exemplaire, dans l’esprit du développement humain durable

Car nous ne souhaitons pas que les questions d’environnement finissent en simple opération de communication, comme le fût le PACTE dont nous n’avons plus aucune nouvelle malgré son lancement très médiatisé. Enfin, ces Agora ne sauraient remplacer la Commission d’Aménagement du Campus, instance réglementaire qui ne se réunit plus depuis l’élection de mars 2016.

Retrouvez notre actualité syndicale dans l’émission Derrière la Vitrine, tous les vendredi de 13 à 14h sur Radio Campus Lille, 106,6 MHz,
Ce vendredi 20 janvier 2017, nous traiterons de l’expertise santé – travail sur la fusion des universités Lilloise, qui va commencer la semaine prochaine.

Villeneuve d’Ascq, le 20 janvier 2017