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Blog de la CGT FERC Sup Paris3
En cette fin d’année universitaire, en cette période de crise sanitaire sociale, la direction de l’Université Sorbonne Nouvelle a adressé à une cinquantaine de membres du personnel administratif contractuels un courrier en recommandé indiquant le renouvellement de leur contrat pour une durée d’une année, mais en ajoutant que celle-ci serait la dernière au sein de notre communauté universitaire. La lettre précisait qu’elles et ils seraient dûment “accompagné(e)s” durant cette toute dernière année... Une telle mesure n’est pas sans rappeler la tentative de non-renouvellement massif de contractuels de l’année 2017, qui avait été abandonnée, suite à la mobilisation des personnels. Ce mouvement avait non seulement entraîné le renouvellement des personnels visés, mais aussi la mise en place de leur CDIsation à 6 ans. Les CDI, dans notre université, représentent autour d’une trentaine de personnes, ce qui conforte les revendications de la CGT FERC Sup - Sorbonne Nouvelle, qui n’ont pas varié : un CDI n’est qu’une étape transitoire avant l’entrée dans la fonction publique et la titularisation.
Par ailleurs, plusieurs collègues se sont vu signifier leurs fins de contrats en septembre ou en décembre.
Ne pas renouveler des CDD est une mesure inacceptable d’un point de vue humain (nos collègues ne sont pas une valeur d’ajustement, envoyés à Pôle Emploi au gré des besoins de présentation auprès des tutelles) mais aussi d’un point de vue institutionnel et financier. Une telle mesure ne peut que désorganiser les services : former tous les 2 ans des personnels est une aberration, la qualité du service public s’en ressent et cela entraîne forcément une dégradation des conditions de travail de tous ainsi que des coûts supplémentaires pour l’université. Il faut ainsi payer le chômage aux collègues non-renouvelés au lieu de les payer à assurer leurs missions, des missions pérennes qui devront de toute façon être assurées et donc rémunérées par l’établissement. Cela n’a aucun sens d’un point de vue financier... Par ailleurs, les risques psycho-sociaux encourus sont évidents. Le non renouvellement des collègues les place dans des situations émotionnellement (et financièrement) complexes et difficiles. Et ceux qui restent (titulaires comme cdd) doivent assumer la charge de travail de ceux qui partent le temps de leur remplacement ainsi que la formation à l’arrivée des nouveaux.
Loin des discours de la présidence sur son engagement de stabilisation, de mobilisation, d’avancées sociales, ces mesures en pleine crise sanitaire et sociale ne sont qu’une déshumanisation inacceptable des conditions de travail, et entraîneront une démobilisation de l’ensemble de notre communauté au moment même où il s’agit d’investir, tous ensemble, un nouveau site universitaire.
Le principe est simple. En droit public, toutes les missions pérennes doivent être assurées par des fonctionnaires. Or, ce principe ne peut être appliqué car le Ministère ne finance pas ou ne crée pas suffisamment de postes de titulaires pour assurer les missions pérennes des universités. Donc, pour répondre aux besoins des usagers, les seuls titulaires ne suffisant pas, on a recours à des personnels précaires sans lesquels l’université ne fonctionnerait pas. Les contractuels, rappelons-le, représentent presque 40 % de l’ensemble des personnels.
L’université propose donc de ne pas renouveler nos collègues, formé.e.s par l’établissement et accomplissant leur mission de service public. Celles-ci ne pourront pas être effectuées par des fonctionnaires, l’université n’a pas pas les postes équivalents et la jurisprudence a décrété illégal le fait de reprendre un non-titulaire sur un poste sur lequel un autre non-titulaire n’a pas été renouvelé. Elles ne seront effectuées qu’en basculant ces tâches administratives sur les enseignante.s-chercheur.e.s de l’établissement ou en alourdissant les tâches des collègues BIATSS qui resteront.
La CGT FERC Sup - Sorbonne Nouvelle a toujours revendiqué des postes de fonctionnaires ; le renouvellement des CDD et la cdisation n’étant qu’une étape avant la pleine entrée dans la fonction publique.
Contrairement à ce qu’indique la présidence, ne pas renouveler les contractuels dans le but d’ embaucher dans un futur hypothétique des fonctionnaires (virer plus pour embaucher plus ??) ne permet pas de combattre la précarité. L’université doit œuvrer pour stabiliser ses personnels (et telle est, semble-t-il, l’intention déclarée de la présidence) et les accompagner pour une entrée pleine et entière dans la fonction publique (formation, concours interne ou externe...).
Refusons donc ces non-renouvellement, comme nous avons déjà su le faire en 2017, refusons ces méthodes de gestion des personnels qui aggravent la précarité déjà bien trop marquée dans notre service pourtant public.