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Blog de la CGT FERC Sup Paris3
La crise sanitaire que nous traversons a profondément bouleversé nos façons de travailler. Dans les universités, elle a isolé tant les étudiant.e.s que leurs enseignant.e.s, a révélé et accentué bon nombre de fragilités, parfois de façon dramatique, tout en imposant aux personnels administratifs des conditions de travail difficiles.
Il est urgent de souligner qu’un grand nombre d’enseignant.e.s de notre université font actuellement face à des difficultés extrêmement préoccupantes et qui ne relèvent pas toutes d’une insuffisante formation à l’enseignement à distance, loin de là.
Non seulement ils sont coupés de leur lieu de travail et des liens humains qui constituent le nœud même de leur métier et lui donne son sens, mais ils doivent assumer une charge de travail démultipliée du fait de l’instauration du travail à distance (dont les règles ne cessent de varier, il faut donc s’adapter en permanence). Dernièrement, avec les instructions de retour au présentiel un jour par semaine, les enseignant.e.s se débattent pour concilier l’offre de cours à distance et en présentiel, une tâche particulièrement difficile alors que les emplois du temps sont très éclatés, que les étudiant.e.s prennent des U.E. dans plusieurs départements et que certains cours sont mutualisés entre plusieurs formations.
A cela s’ajoute une quantité exponentielle de messages à traiter, liée aux difficultés rencontrée par les étudiant.e.s qui, naturellement, se tournent souvent vers leurs enseignant.e.s pour leur demander l’appui nécessaire, sept jours sur sept.
Certains collègues appellent à l’aide, en s’adressant à la direction de leur département, aux syndicats, aux autres instances d’aide existantes. D’autres se taisent. Du côté de la présidence de notre université, si certaines initiatives ont été prises pour essayer de prendre en compte la souffrance des étudiant.e.s (ce dont on ne peut que se féliciter), rien n’est fait en direction des enseignant.e.s.
Aucune cellule de crise n’a été créée, aucun message même n’a été envoyé aux enseignant.e.s sur cette question, rien ne permet donc à ces derniers de penser que leur problème est, d’une façon ou d’une autre, pris en compte au sein de l’université. Aucune aide ne leur est proposée. Et toutes et tous restent seul.e.s avec leurs difficultés et une quantité de travail qui, pour une rémunération toujours insuffisante, provoque des dégâts chez tous les collègues et fait vaciller les plus solides.
Nous demandons que la présidence de Paris 3 se manifeste à ce sujet et n’attende pas une mise en lumière dramatique de la question pour s’en saisir. Elle se doit d’être aux côtés de ses enseignant.e.s pour les soutenir de façon ferme en exigeant que des moyens soient débloqués pour que dans les composantes des aides ou des relais soient mis en place.
Et c’est urgent.