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Blog de la CGT FERC Sup Paris3
Vendredi 17 février un mail a été envoyé depuis les services centraux de l’université (DRH, DGS, directeur de cabinet) : il comportait plusieurs photos prises lors de la manifestation parisienne de la veille contre le projet de réforme des retraites, captures d’écran réalisées semble-t-il par madame la directrice des ressources humaines qui les aurait obtenues en visionnant, le soir, des reportages à la télévision, procédé qui lui aurait permis de « repérer » des collègues de notre université qui ne seraient pas déclaré.es grévistes (indûment selon elle).
Avant que ce genre de méthode ne soit pérennisé, rappelons quelques-uns des droits de tout agent de cette université et quelques-unes des obligations de ses dirigeants.
Un membre du personnel de l’université n’a pas à se déclarer gréviste, c’est à l’administration de constater et de recenser les agents ayant cessé le travail (la pression imposée à ce sujet sur les personnels est inacceptable). Cette constatation se fait bien sûr sur le lieu où doit s’effectuer ledit travail, et non à partir d’images filmées dans des rues situées à plusieurs kilomètres. Il ne peut pas non plus se faire par des responsables en télétravail qui ne peuvent pas constater les faits. Ce n’est qu’une fois que l’administration a constaté l’absence d’un collègue à son poste de travail qu’elle peut lui demander, le lendemain, une justification relative à son absence, acter le fait que le collègue est gréviste et enclencher le retrait de salaire. Cette procédure concerne aussi bien les personnels BIATSS qu’enseignant.es et ou chercheurs.es. A ce jour, malgré les demandes des syndicats, aucune procédure de recensement des grévistes n’a été mise en place et présentée en instance. Il en résulte une très forte inégalité entre les personnels en ce qui concerne la réalité de ce recensement et donc des retraits de salaires.
En deuxième lieu, rappelons que le droit de manifester est un droit fondamental régi par le décret-loi du 23 octobre 1935, et l’article 431-1 du Code pénal dispose que « le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté d’expression, du travail, d’association, de réunion ou de manifestation est puni d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende ». Or nommer individuellement par écrit plusieurs agents de l’université, enquêter sur leur vie en dehors de l’université, préciser qu’ils ont été repérés sur des images passées à la télévision, envoyer à des tiers des photos les identifiant (et par le biais de mails professionnels), c’est très grave. Ces agents sont en outre très clairement stigmatisés pour avoir participé à une manifestation publique, cela relève de l’intimidation et peut être considéré comme une entrave posée au droit de manifester. Il s’agit de plus de fichages sauvages et ciblés, visant bien entendu des agent.es syndiqué.es.
Enfin, madame la directrice des ressources humaines de l’université de la Sorbonne Nouvelle n’est capable d’identifier visuellement qu’une toute petite proportion des agents de l’université : sa traque est donc forcément très ciblée et relève de ce fait de pratiques qui pourraient être qualifiées de discriminatoires.
Ces agissements doivent être condamnés, les responsables doivent être sanctionné.es. L’université publique ne doit pas devenir un lieu où celles et ceux qui s’expriment, s’investissent dans le cadre de combats collectifs, se syndiquent sont stigmatisé.es et discriminé.es.