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vendredi 12 octobre 2018

Syndicat CGT FERC Sup des travailleur·es de l’Université Paris 8

Paris 8 en marche pour la rentrée, mais dans quel sens ?!

Tout d’abord, il convient de féliciter les personnels de Paris 8 et d’ailleurs qui ont permis que cette rentrée puisse se faire, au regard des conditions de travail désastreuses qui furent les nôtres au printemps 2018. Mais cette rentrée demeure encore très incertaine. 

Tout ce que je sais c’est que je ne sais rien… concernant Parcoursup notre seule certitude, début octobre est qu’aucune formation ne sait combien elle a d’inscrits ! Le Ministère (MESRI) et ses porte-parole claironnent que « tout va bien », mais a-t-on demandé aux jeunes leur avis sur cette rentrée sélectionnante ? « Tout va bien », sans doute pour celles et ceux qui ont fini leur course folle dans le privé… Mais les jeunes qui ont dû abandonner l’idée de faire des études ? Celles et ceux qui se retrouvent par défaut à suivre une formation non choisie ? L’opacité totale règne sur les critères de sélection mis en place dans Parcoursup, nous sommes bien loin de la transparence…

Du côté des campagnes de postes BIATOSS et enseignants, la transparence sera
là. Mais c’est celle de la glace ! Pour rappel, la campagne d’emplois passée a vu le gel d’une quinzaine de postes d’enseignants-chercheurs, va-t-on les dégeler ? Qui va-t-on sortir ou faire entrer dans le congélateur ? De plus, l’avancée du calendrier de la campagne d’emploi et la demande de classement des postes empêchent le dialogue, freinent la démocratie à l’intérieur des départements. A quand l’ouverture du concours de boules de neiges, la guerre de tous contre tous ? On nous demande des profils de poste guidés par l’innovation et l’excellence (EUR), mais les cours de nos maquettes qui s’en soucie ?

Ah les maquettes, parlons-en… Après la partie bilan, les enseignants-chercheurs attaquent au pic à glace la paroi « maquette » du LMD 4. La lettre de cadrage de la licence, pour n’évoquer qu’elle, incite, sous un langage fleuri, à toujours plus de normalisation : les « licences accordées » (sic), sont plutôt des licences nivelées, telle la licence Arts du spectacle qui « accorde » Théâtre, Cinéma et Danse en faisant disparaître la spécificité de chacun, et cela sans l’ « accord » des principaux intéressés ! Mais réjouissons-nous le printemps est là, de ces licences « accordées » nous pourrons faire des « bouquets » dont les « EC soft skills [1] » (sic) seront, à n’en pas douter, les plus belles fleurs… Le nouvel arrêté Licence nous promet un effondrement du volume horaire et une licence à géométrie variable : en globish comment dit-on « destruction du cadre national des diplômes », cool building ? Et nos maquettes de diplômes, comment allons-nous les assurer si les postes continuent à manquer à l’appel ? En faisant des heures supplémentaires ?

Les charges de travail s’alourdissent, l’accroissement de ces charges est démesuré pour les personnels BIATOSS qui se trouvent souvent en première ligne des problèmes organisationnels. Pour seuls exemples :

  • le service de médecine préventive doit désormais, en plus de ses charges habituelles, effectuer seul les visites médicales des étudiants étrangers (environ 2000 à Paris 8 pour cette rentrée) ;
  • au bureau des diplômes, à l’occasion des départs à la retraite, des postes ne sont pas renouvelés ;
  • les secrétariats de départements sont assaillis d’injonctions à travailler dans l’urgence et subissent un surcroît de travail en cette rentrée parcoursup ;

Et bien d’autres… Mais, rassurez-vous, angoisses et incertitudes générées par les restructurations à venir et souffrance actuelle au travail disparaîtront comme par enchantement si vous suivez les seules formations, financées par l’université, qui vont résoudre vos problèmes : gestion du stress et ses émotions, gestion des conflits… Mais ce ne sont pas les gens qui sont en cause, c’est le travail que l’horreur économique (V. Forrester) rend malade !

En marche donc cette rentrée, mais en marche arrière, dans la gadoue…. Conditions de travail qui se détériorent de plus en plus, avec mention spéciale à nos deux IUT dont les personnels subissent un management inhumain et dégradant ; atteintes à la santé des personnels, suspicions de harcèlement moral et de harcèlement sexuel ; épuisement physique et psychique des personnels BIATOSS et enseignants alors que nous commençons à peine l’année universitaire !

Serrons-nous les coudes pour faire face aux intempéries sociales ! Rejoignez-nous !

Permanences de la CGT FERC Sup à Paris 8 : BIATOSS (mercredi 12h-15h) et EC (jeudi 14h30-16h) local A0171
Pour nous joindre : tél pendant les permanences : 01 49 40 71 31 ou mail : cgt@univ-paris8.fr

« Le réel se construit et seules l’incapacité et la passivité conduisent à une soumission désemparée » Georges Balandier

La CGT FERC Sup de Paris 8, hard skiller for ever…
Le 12 octobre 2018


[1Ou « habiletés douces »… La rudesse, pour ne pas dire la violence, du monde social est telle qu’il faut l’enrober sans cesse dans cette novlangue inepte uniquement destinée à masquer le vide intersidéral des contenus.