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18/04/2024
Vous avez dit développement durable ?
C’est vrai on en cause, mais ne serait-ce pas autre chose que des mots ?
D’abord en parle-t-on à Paris 1 comme il le faudrait ? Il y a le mois du développement durable en ce moment.
Et l’Université lance une enquête interne pour préparer son « schéma directeur du développement durable et de la responsabilité sociétale et environnementale »… mais elle ne l’a rendue accessible à la communauté universitaire qu’entre le 2 et le 15 avril - c’est-à-dire avec une semaine de congés universitaires sur les deux. Autant se demander si la participation « la plus large et représentative possible des personnels » était réellement sollicitée ...
Certes l’Université se veut bonne élève et est obligée de répondre aux injonctions ministérielles qui prévoient l’élaboration d’un tel schéma. Mais ce qui est plus étonnant, c’est que ce schéma va bien au-delà des préoccupations environnementales. En effet cela touche aux thématiques suivantes, nommés 5 « piliers » : stratégie et gouvernance, enseignement et formation, recherche, politique sociale, environnement ...
Certains de ces sujets ne seraient-ils pas débattus dans des instances avec les représentant.e.s élu.e.s des personnels ? Au hasard : CSA (comité social d’administration), FS-SSCT (formation spécialisée en santé, sécurité et conditions de travail), CFVU (commission de la formation et de la vie universitaire), CR (commission de la recherche), CA (conseil d’administration) ...
De la comm’ rien que de la comm’ …
Il faut, dans la droite ligne des politiques actuellement menées dans ce pays, dire qu’on fait quelque chose, quitte à faire réaliser l’exact contraire, ou détourner l’attention vers ce qui ne va pas troubler les habitudes.
Il est vraiment dommage qu’on ne parle pas des sujets de fond, ainsi qu’une université de sciences humaines se devrait de le faire.
Là où on attendrait les moyens d’une politique sociale, on n’a que des mesurettes. Là où les personnels ont des attentes fortes en termes de rémunération, afin a minima de vivre dignement de leur travail, on a des revalorisations qui ne permettent pas une réelle amélioration de leur vie.
On nous rebat les oreilles avec la qualité de vie au travail alors que les mal-êtres, les situations conflictuelles, parfois s’apparentant à du harcèlement, se multiplient ?
Vos représentant.e.s élu.e.s l’ont martelé : si on pense résoudre des situations de souffrance au travail par du management, si l’on continue de ne pas faire confiance aux collègues, de ne pas savoir travailler ensemble, de retenir les informations importantes, on n’ira pas loin.
Par ailleurs, pourquoi utiliser des outils pour cette enquête liés aux GAFAM - en l’occurrence Microsoft via SharePoint 365, alors que les données sont logées dans des clouds qu’on ne contrôle pas ? Quand les études montrent que les data centers peuvent être largement générateurs de pollution - en particulier quand on ne sait pas où ils se trouvent ?
Que dire aussi des informations personnelles ou des données - au hasard des données de recherche, dont rien ne garantit qu’elles ne seront pas récupérées in fine un jour ?
Pourtant les enjeux environnementaux et sociétaux sont bien là.
Les un.e.s et les autres, et notamment la jeune génération, en est bien consciente. Pourquoi ne pas alors poser les vraies questions ? Pourquoi ne pas aborder les questions dans leur ensemble ? Pourquoi ne pas faire poids pour que l’on envisage les problématiques afin de trouver des réponses pérennes ?
Telles sont les questions sur lesquelles on vous empêchera de vous pencher. Pas forcément directement. Mais parce que, eh bien, vous avez trop de travail et plus de temps ni d’énergie pour réfléchir.
Il serait temps décidément que la communauté universitaire dans son ensemble réagisse. Ne serait-ce que pour éviter de continuer à s’enfoncer plus avant.