28/01/2025

15 OU 6 MILLIONS DE DÉFICIT, C’EST NON !

Ce 16 janvier s’est tenu un Conseil d’Administration (CA) exceptionnel convoqué par le nouvel administrateur provisoire de l’Université, Jean Christophe Camart, déjà connu pour son rôle de casse et de démantèlement du service public à l’Université de Lille, où il a organisé la fusion des universités en établissement public expérimental, accompagnée de dégradations multiples des conditions de travail et d’études pour tou·tes.

Si ce dernier était en théorie nommé par le rectorat uniquement pour organiser de nouvelles élections étudiantes, il a participé, aux côtés de la présidence sortante, à la présentation d’un nouveau projet de budget 2025, répondant aux attentes austéritaires du gouvernement et du rectorat. En effet, le budget voté par le Conseil d’administration en décembre dernier (et qui impliquait déjà de nombreuses coupes budgétaires ayant des conséquences sur les conditions d’étude et de travail du personnel) avait été retoqué par le rectorat en raison de ses 15 millions d’euros de déficit.

LE NOUVEAU BUDGET PRÉSENTÉ PRÉVOYAIT 8,5 MILLIONS DE COUPES SUPPLÉMENTAIRE

Moins 1,7 millions d’euros pour les masters !
Moins 1,4 millions d’euros pour les bibliothèques !
Moins 1 million d’euros pour la recherche universitaire en sciences humaines et sociales !

LA CASSE DE NOTRE FAC PAR DES COUPES BUDGÉTAIRES MASSIVES S’INSCRIT DANS LA CONTINUITÉ DES POLITIQUES MENÉES PAR LA PRÉSIDENTE DE PARIS 1, LE MINISTÈRE ET LE RECTORAT, TANT SUR LE PLAN DE LA DÉGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL ET D’ÉTUDES, QUE SUR LE PLAN DE LA RÉPRESSION DES DIFFÉRENTES MOBILISATIONS ÉTUDIANTES AU SEIN DE L’UNIVERSITÉ.

Face à cette attaque inédite, la quasi-majorité (16 voix) du CA a voté contre le nouveau projet de budget tandis qu’une grande partie de l’ancienne équipe présidentielle (15 voix) s’est abstenue : seul.es 3 élu·es, dont l’administrateur provisoire en personne, ont voté pour cette aggravation de l’austérité à Paris 1.

Mais l’offensive budgétaire du gouvernement est loin d’être derrière nous, et il serait prématuré de crier victoire : il revient désormais au rectorat d’établir unilatéralement un budget pour Paris 1, qui sera probablement pire que les précédents.

En parallèle, alors que la nomination d’un administrateur provisoire représente déjà une forme de main-mise du ministère sur l’Université, ce dernier pourrait acter officiellement de la mise sous tutelle de Paris 1 : ce serait alors à Elisabeth Borne et ses équipes de diriger notre université selon leur agenda de casse des services publics et de l’enseignement supérieur !

En effet, ces coupes de budget exigées à Paris 1 n’arrivent pas par hasard, alors que le gouvernement organise la faillite de l’enseignement supérieur et de la recherche. Pour 2025, ce sont déjà 60 universités sur 74 qui ont annoncé des budgets en déficit.

En clair, cela signifie le renforcement de la sélection des étudiant·es avec des fermetures de places et de formations, le renforcement des financements privés de l’université et l’augmentation potentielle des frais d’inscription.

Du côté des personnels ces attaques risquent de se concrétiser par le gel des postes (c’est-à-dire le non-renouvellement de postes existants ou la non-création de postes nécessaires au fonctionnement de l’Université), des vacataires non payé·es, toujours plus de recours à la sous-traitance et moins de financement pour la recherche et l’enseignement.

Face à cette situation, nous, organisations étudiantes et syndicales, pensons que l’urgence est à l’unité des étudiant·es et des personnels pour empêcher la casse de l’université et se battre pour ce dont nous avons besoin :

– Des hausses drastiques de moyens,
– La fin de la sélection, l’amélioration des conditions de travail et d’études.

Pour parvenir à cela, nous devons compter sur nos propres forces si ces attaques se concrétisent :

Réunion d’info pour préparer la lutte !
MERCREDI 29 janvier à 12h à Tolbiac - Salle C15.05

Organisations signataires : Le Poing Levé, SAP1, la CGT FERC Sup, Sud éducation, Snesup FSU, Solidaires étudiant·es