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lundi 21 octobre 2024

Université Paris 1 • Panthéon Sorbonne

Communiqué intersyndical : "Maintenir le principe de l’alternance pour préserver notre démocratie universitaire"

21/10/2024

Communiqué intersyndical du 18 octobre 2024

MAINTENIR LE PRINCIPE DE L’ALTERNANCE POUR PRÉSERVER NOTRE DÉMOCRATIE UNIVERSITAIRE

Parmi les aspects les plus contestés de la loi LRU (2007), il y a désormais la possibilité pour les président.e.s d’Université de se représenter, ce contre quoi la majorité écrasante des personnels de Paris 1 s’était mobilisée lors de l’adoption de la loi. Quand un.e président.e se représente, il détient les moyens matériels de faire des promesses aux individus ou aux composantes (fussent-elles des promesses contradictoires), il ne peut être le garant de la déontologie dans la campagne électorale puisqu’il est candidat et bien sûr, il a sous la main toutes les données quantitatives sur le fonctionnement de l’établissement ce qui rompt l’égalité d’accès à l’information pour les candidats. 

À l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, les équipes présidentielles, qui gouvernent l’établissement pour quatre ans, bénéficient du travail de leurs prédécesseurs, mettent en œuvre leur projet et s’efforcent de laisser à leurs successeurs une université en état de marche. Le mandat unique oblige les élus en poste à se focaliser sur la réalisation de leur programme, à ne pas travailler pour leur réélection, mais à œuvrer dans une continuité construite dans l’alternance et la diversité. 

En outre,en présentant pour la seconde fois sa candidature, Christine Neau-Leduc accentue le processus de présidentialisation et de centralisation de la gouvernance universitaire voulues par la loi et le ministère (et dont l’attribution des IFSE et RIPEC est la manifestation la plus éclatante). Cette tendance ne peut que nous inquiéter alors que nous assistons à une verticalisation toujours accrue dans toutes les institutions de la République, et qu’il faudrait au contraire, rétablir plus de collégialité, de transversalité, de confiance et de délégation dans la gouvernance. Le respect des valeurs que nous partageons est un fondement de notre dynamique d’unité et de notre vivre ensemble et en confiance !

Depuis sa fondation en 1971, la présidence de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est tournante entre les trois grandes familles disciplinaires (Sciences juridiques et science politique ; Sciences économiques et de gestion, Sciences mathématiques et informatique appliquées ; Sciences humaines et sociales, arts et langues). En 53 ans, ce principe a toujours été respecté par les présidences sortantes. L’alternance de la présidence tous les 4 ans entre les trois familles disciplinaires, principe du « tourniquet », a été conforté par l’usage ; il participe de notre tradition démocratique universitaire ! Il s’est imposé à tous les candidats, UFR et autres composantes, qui le respectent depuis plus de 50 ans ! Il relève de la coutume et de l’esprit de nos statuts et donc plus encore que la loi qui ne l’exclut d’ailleurs pas, il nous oblige ! Il garantit une forme d’équilibre entre les champs disciplinaires, de collégialité, de partage des responsabilités.

Le contournement de notre loi coutumière entraîne la stupeur et l’indignation des organisations syndicales soussignées. Le fait de se représenter pose un problème démocratique car il déplace pour nombre d’entre nous la motivation du vote du choix entre des programmes politiques distincts à un choix pour la défense d’une coutume qui jusque-là a garanti l’équilibre des familles disciplinaires au sein de notre institution. Lorsqu’on ne vote plus pour un programme politique, mais contre le détournement des usages institutionnels, il y a un délitement démocratique qui ne peut qu’inquiéter tant il résonne avec le contexte politique actuel.

En trahissant l’engagement de ne pas se représenter, la présidente sortante, Christine Neau-Leduc, ouvre la porte à la monopolisation de la présidence par une des trois familles, elle est en effet dans l’incapacité d’éviter que son successeur adopte la même option. Autant dire que vole en éclat la coutume qui a préservé le respect mutuel entre les secteurs au sein de Paris1 et évité que l’un d’entre eux domine les autres.

 Les organisations syndicales soussignées exigent donc solennellement le respect du principe du tourniquet, garant d’une vie sereine au sein de notre communauté universitaire. Elles demandent à tous les candidat.es non issu.e.s de la famille disciplinaire des Sciences humaines et sociales, arts et langues, de ne pas briguer la présidence de l’université pour 2025-2028.

Organisations signataires :

CGT-FERC-SUP Paris 1, FO-ESR Paris 1, SGEN-CFDT, Snptes-A&I-SupRecherche-UNSA, SNESUP-FSU