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lundi 2 octobre 2023

Site web CGT FERC Sup Sorbonne Université

Mobilisation réussie à l’IHP, La ministre obligée d’écouter nos revendications

Mercredi 27 septembre, à l’occasion de l’inauguration du musée des mathématiques à l’Institut Henri Poincaré (sous tutelle de Sorbonne Université et du CNRS), une soixantaine d’étudiant-e-s et de personnels se sont rassemblés dans la cour de l’IHP à l’appel de l’intersyndicale CGT, FSU, SUD, FO ESR, Solidaires Etudiant-e-s, l’Alternative Etudiante, le collectif des doctorant-e-s mobilisé-e-s de SU.

Dans une ambiance conviviale et dynamique, nous nous sommes fait bruyamment entendre durant près de 3h. Nos revendications portaient sur 2 points :

- Tout d’abord dénoncer la politique actuelle du gouvernement au sujet de l’enseignement supérieur et de la recherche. Nous nous opposons clairement au discours de Macron et de la ministre de l’ESR qui veulent faire croire que l’Université est « trop riche » et ne forme pas correctement les étudiant-e-s. Nous refusons la vision purement utilitariste au service des entreprises et du privé, qui aboutirait à la fermeture de certaines filières, à l’augmentation des frais d’inscription payés par les étudiant-e-s … les étudiant-e-s présents ont à juste titre dénoncé la précarité étudiante, l’augmentation du coût d’étudier, les problèmes de logement cher à Paris, les difficultés à se nourrir … Au contraire, nous défendons un service public de l’éducation et de la recherche. Nous avons en particulier dénoncé le fait qu’en cette rentrée, le ministère ne finance que la moitié des « mesures RH 2023-2024 » (augmentation ridicule du point d’indice de 1,5%, prime spéciale inflation de 300 à 800€ …) et demande aux universités de puiser dans leurs fonds propres (fonds de roulement, trésorerie propre …) pour en financer la moitié, soit 1 milliards d’€ ponctionné aux universités. D’où notre slogan dénonçant ce racket adressé directement à la ministre Sylvie Retailleau, qui était présente, et qui a rencontré un grand succès : « Sylvie rend le milliard » !

- Exiger un véritable financement pérenne des activités du Musée des maths et des créations de postes statutaires pour le faire fonctionner. Cette ouverture s’est faite pour l’instant sur les fonds propres de SU et du CNRS (avec des financements privés et des donations publiques) avec une seule embauche en CDD et une succession de stagiaires. Il n’y a actuellement qu’un poste programmé pour son exploitation. Le musée est censé « s’autofinancer » avec la billetterie, la vente de produits dérivés (jeux mathématiques, goodies…) et la location d’espaces à des boîtes privées pour de l’évènementiel. Nous sommes très inquiets sur l’avenir de ce musée : en cas de déficit, les fonds pour renflouer le musée risquent d’être pris au détriment des budgets de SU et du CNRS, déjà exsangues, au détriment de nos missions d’enseignement et de recherche publiques.

Notre action a été très visible et entendue. Initialement Macron devait venir. Puis finalement c’était 4 ministres, donc celle de l’enseignement supérieur et de la recherche et Gabriel Attal, ministre de l’éducation nationale. Finalement G Attal a décliné l’invitation, craignant sûrement que la présence des personnels mobilisés ne colle pas avec sa communication de rentrée. Notre présence a également perturbé le programme prévu : alors que l’inauguration officielle et le « coupage de ruban » devait se faire publiquement, dans la cour, l’aéropage autour de la ministre s’est retrouvé à couper le ruban en catimini à l’arrière du bâtiment !

Il n’y a eu aucune annonce significative lors du discours de la ministre. Sa seule annonce a été un financement fléché d’un programme de 50 millions d’€ sur « les mathématiques et l’environnement ». C’est totalement insuffisant et cet énième appel à projet risque simplement d’être un transfert de recherche d’un domaine vers un autre. Il n’y a aucun moyen pour répondre par exemple à la crise réelle de la formation en mathématique qui aboutit au fait que ces dernières années, ce sont plusieurs milliers de professeurs de maths qui manquent dans les collèges et les lycées.

Enfin, la ministre n’a pas pu éviter de devoir nous écouter. Après nous avoir envoyé une conseillère de son cabinet « blablater » dans la cour avec des collègues et surtout essayer de nous demander de « bouger » pour être moins visible et arrêter de faire du bruit pendant les discours, la ministre a reçu en personne une délégation des manifestants. 2 représentant-e-s étudiants et un représentant de l’intersyndicale de SU ont été entendu pendant près d’une heure par la ministre et ses conseiller-e-s. Bien évidemment on a une aucune réponse sérieuse, la ministre se contentant de répéter que nous avions mal compris, que les universités n’allaient pas payer, tout en reconnaissant que des montages complexes allaient obliger les universités à financer une partie des mesures de rentrée (quel %, aucune réponse) … Elle entend les revendications des étudiants mais aucune mesure concrète à part les quelques miettes déjà annoncées. Bref, c’était surtout du grand brassage de vent !

Cette mobilisation réussie en appelle d’autres. Nous serons d’ores et déjà dans la rue le 13 octobre pour faire entendre nos revendications : augmentation des salaires face à l’inflation galopante, des créations de postes et des moyens pour la recherche et l’enseignement public …