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lundi 11 janvier 2021

Site web CGT FERC Sup Sorbonne Université

Lettre ouverte au Doyen de la faculté de Lettres et au Président de Sorbonne Université

Lundi 4 janvier 2021, tôt le matin, à l’ouverture des sites, quelques centaines d’étudiantEs de Sorbonne Université (SU), se sont présentéEs sur les différents sites de la faculté des Lettres pour manifester et appeler leurs camarades au boycott des partiels en présentiel qui n’offrent pas cette année avec le confinement-covid-bis, les adaptations nécessaires pour une égalité de traitement entre touTEs les étudiantEs

CertainEs étudiantEs sont dans l’impossibilité ou en grande difficulté pour assister aux épreuves en présentiel car ielles sont rentréEs dans leur famille en province ou à l’étranger, ou bien elles/ils sont positifVEs au covid ou déclaréEs "cas contact" alors que certainEs enseignantEs ont reporté les partiels, tandis que d’autres appliqueront le zéro pour les absentEs….

Devant cette inégalité des chances entre étudiantEs, le maintien des partiels en présentiel est juste inadéquat.

Les étudiantEs de SU ont été reçuEs dès lundi 4 janvier 2021 par les forces de l’ordre, ainsi que le lendemain mardi 5 janvier : policiers casquéEs et boucliers sortis face à des étudiantEs non-agressifs, arméEs d’un porte-voix et de quelques pancartes en carton mouillé par la pluie. La police a procédé à des contrôles d’identité. Plusieurs étudiantEs se sont vuEs refuser l’accès au site Clignancourt par les forces de l’ordre au prétexte qu’elles/ils étaient sur une liste d’étudiantEs « indésirables ». Une convocation était exigée, or, sur l’ENT, le calendrier des épreuves ne délivre pas de convocations individuelles : les étudiantEs ne peuvent pas justifier qu’elles/ils passent telle ou telle autre épreuve…

Une organisation aberrante !

Jeudi 7 janvier, une nouvelle étape est franchie  : deux étudiants qui manifestaient pacifiquement devant le site de la Sorbonne ont été arrêtés violemment par les forces de l’ordre. Ils sont toujours en garde à vue à cette heure.

Ces événements sont choquants à plus d’un titre :

Les étudiants ont réclamé à plusieurs reprises en décembre et notamment lors du CFVU (Conseil de la Formation et de la Vie Universitaire) du 10 décembre 2020 qu’une harmonisation des partiels soient communiquée à l’ensemble de SU et que des séances de partiels en distanciel soient proposées aux étudiantEs éloignéEs par le confinement-bis (car repartiEs dans leur famille), afin de leur éviter le coût d’un trajet aller-retour depuis la province pour une demie-journée de partiel plus une nuit d’hôtel à cause du couvre-feu. La réponse de la présidence a été une fin de non-recevoir avec des menaces aux éluEs étudiantEs en séance.

En ignorant les difficultés, voire la détresse, d’une partie de ses étudiants, les directions de SU se rangent clairement du côté de ceux qui luttent contre la misère en l’ignorant pour la rendre invisible, en la brutalisant pour la faire taire. Cette manière de gouverner est tout simplement indigne ; et en acceptant et justifiant de privilégier l’ordre à la justice, la direction de SU éteint définitivement le déjà peu de démocratie qui régnait dans notre université.

Comment se fait-il que face à un problème d’organisation pédagogique, la présidence de SU réponde en faisant appel aux forces de l’ordre ?

L’université n’est pas une annexe de la police !

Nous demandons solennellement au doyen de la faculté des Lettres et au président de Sorbonne Université de condamner l’action des forces de l’ordre devant ses campus et de reprendre le dialogue avec les étudiantEs.