La réunion des conseils vote une motion qui remet en cause les choix de la direction

D’après le nouveau règlement intérieur, le conseil scientifique et le conseil des formations se réunissent pour débattre de sujets importants touchant l’établissement. Ils forment alors une sorte de « parlement consultatif » du Conservatoire. La dernière réunion commune des deux conseils a eu lieu le 1er février 2011. Malgré l’ordre du jour important (bilan de la rentrée, bilan de l’organisation des écoles, projet de structure unique en Ile-de-France, enquête sur la prospective scientifique…) aucun membre de la direction du Cnam n’était présent ! Une partie de ses représentants n’ont fait que de brèves apparitions. Cela montre le mépris de cette direction vis-à-vis des instances qu’elle a elle-même mises en place.

De longs échanges sur la rentrée catastrophique ont fait émerger des accords sur le diagnostic :

  un effet préjudiciable de la mise en œuvre simultanée de trois réformes : mise en place du logiciel SISCOL, harmonisation des enseignements Paris-Ile-de-France et restructuration du Cnam ;
  un manque de moyens et de personnels, en particulier au centre d’enseignement de Paris (CEP) ;
  des difficultés générées par la mise en place de SISCOL qui se révèle être un outil contradictoire avec les activités pédagogiques du Cnam.

Alain BURLAUD, directeur de l’INTEC et du département Comptabilité-contrôle-audit, était invité pour faire le compte-rendu de la mise en place de SISCOL à l’INTEC. Il l’a qualifiée de « bond en arrière » (complexité de la saisie, temps de traitement des dossiers allongé…).
Pour certains intervenants, la direction aurait dû prévoir un sureffectif ainsi qu’un plan de communication pour compenser la baisse de réputation auprès du public, éléments indispensables pour accompagner un changement de cette ampleur.

Un consensus s’est dégagé pour donner un signal fort à la direction pour témoigner du mécontentement général. Une motion a été votée à l’attention du conseil d’administration. Elle demande la création d’un groupe de travail pour réfléchir sans tabou sur le système d’information dont les conclusions pourraient aboutir à recommander le retrait de SISCOL. Cette prise de position des deux conseils marque un tournant alors que la direction nous martèle qu’il est impossible de faire machine arrière.

Mais pour nous, la question ne se résume pas qu’à un problème technique de logiciel. C’est une véritable cellule de crise qu’il faudrait remettre en place pour être en mesure de répondre aux graves dysfonctionnements auxquels nous assistons, d’autant que pour les inscriptions de février, c’est le même scénario qui s’annonce… aucun changement ne pouvant intervenir pour l’instant concernant SISCOL mais aussi la tripartition en Ile-de-France. La direction se maintient dans l’immobilisme alors qu’il serait urgent d’avoir des interlocuteurs aux différents niveaux de responsabilités opérationnelles dans l’établissement, capables de prendre en compte les besoins des auditeurs et de repenser l’accompagnement qu’il convient de leur offrir.

L’arrêt du groupe projet sur la préfiguration d’une structure unique en Ile-de-France montre une fois de plus que la direction concentre les pouvoirs et qu’elle n’entend pas prendre ses décisions en lien avec la réalité de l’établissement et de nos activités et en concertation avec les personnels.

Sur l’organisation des deux écoles, trois questions subsistent :
  le risque d’éclatement de l’établissement en deux Cnam ;
  le risque de la mise en place d’une strate supplémentaire de gestion ;
  le devenir des instituts.

Les résultats de l’enquête sur la prospective scientifique ont permis de mettre l’accent sur la nécessité de reconnaître et de valoriser la recherche au Cnam, de mettre en place une véritable politique de recherche au Cnam et de veiller à l’articulation entre la recherche et l’enseignement, y compris dans le réseau.

Compte-rendu des élus soutenus par la CGT de la réunion commune
du conseil scientifique et du conseil des formations du 1er février 2011.