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Il y a quelques jours la présidence de l’Université Lyon 2 a organisé une réunion publique sur la situation de l’Université, à la suite de demandes des syndicats en ce sens. A nouveau, la CGT salue l’effort de transparence, mais force est de constater que de nombreux personnels ont été déçus et inquiets du fait que la situation budgétaire n’a pratiquement pas été abordée (1).
L’inquiétude a été renforcée par la diffusion restreinte au sein de l’établissement d’une note du DGS sur la politique d’emploi, qui n’a pas été portée à la connaissance ni des membres du Conseil d’administration (CA), ni du Comité social d’administration (CSA)... Et ce alors même que ces instances académiques et représentatives des personnels ont un rôle essentiel dans le pilotage de l’établissement, en particulier sur les enjeux relatifs à la politique d’emploi.
La Présidence prévoyait un plan d’austérité de 1,5 millions d’euros, rejeté par le rectorat. Ce dernier a aussi refusé de répondre aux demandes de soutien financier à hauteur d’1,5 millions. Suite à ces échanges, désormais le plan d’austérité s’élève à 3 millions d’euros d’économies, sans que l’on ne connaisse toujours réellement son contenu, et la façon dont la présidence compte parvenir à doubler les coupes budgétaires initialement prévues.
On peut imaginer d’ores et déjà les conséquences de telles économies sur un budget de 181,8 millions d’euros (chiffre des prévisions de recettes au budget initial 2025) pour des dépenses s’élevant à 183,5 millions d’euros : gel des emplois titulaires et de la CDIsation des contractuels, non-renouvellements de CDD en pagaille, non remplacement de départs en retraite ou volontaires (donc report de la charge de travail sur les collègues), multiplication des postes précaires (contrats LRU, vacataires, CDD courts et à temps partiels), fermeture/fusion de parcours de formation, course effrénée aux appels à projets (mais uniquement ceux n’apportant pas trop de masse salariale... le déséquilibre de cette "masse" ne pesant que trop !), groupes de TD à 40, étudiants étrangers qui payent leurs études à des tarifs exorbitants (2)…
Il est à noter que depuis 2021 les dépenses de masse salariale et de fonctionnement ont augmenté de 18% passant de 151,1 à 183,5 millions d’euros. On le voit donc, diminuer le budget dégradera gravement nos conditions de travail déjà difficiles.
Pour la CGT, c’est bien l’État qui est le premier responsable de la situation budgétaire catastrophique dans laquelle se trouvent les Universités. Les choix budgétaires se font depuis plusieurs années au détriment des services publics les plus essentiels (éducation, santé, culture, action sociale, etc.), et les conséquences s’en ressentent d’autant plus fortement que cette politique dure. En effet, le véritable premier poste de dépense dans les projets de loi de finances successifs, ce sont les aides publiques aux entreprises qui s’élèvent à au moins 150 milliards € par an, soit l’équivalent de plus de 30% du budget de l’État. C’est six fois le budget de l’ESR, qui connait un tel mécanisme via le crédit impôt recherche, s’élevant à 7,4 milliards d’euros par an. Le rejet de la "taxe Zucman" sur le patrimoine des ultrariches il y a quelques jours montre à nouveau que le gouvernement et ses soutiens parlementaires n’ont pas l’intention de dévier de cette politique résolument favorable aux entreprises et aux grandes fortunes.
Toutefois, cette situation n’exonère pas la présidence de l’Université Lyon 2 : celle-ci est bien responsable des mesures qui seront prises dans ce cadre budgétaire certes contraint. Personne ne force l’équipe présidentielle à se faire l’exécuteur des basses œuvres du ministère, et celle-ci devra assumer et répondre de ses choix politiques.
La CGT va interpeller le rectorat, les élu.es et le ministère sous différentes formes pour demander à l’État de prendre ses responsabilités. Elle a déjà interpellé les députés de la circonscription, ce que vous pourrez constater dans le document en pièce jointe de ce mail. Elle siègera également dans la future commission des finances du CA annoncée par la Présidence, mais en aucun cas pour accompagner la suppression de postes et la précarisation des emplois : ce sera pour les combattre pied à pied. La CGT fera également barrage au sein du CSA et du CA.
Mais la CGT ne conçoit pas l’action syndicale comme simplement siéger dans des instances et vous en rendre compte. Une mobilisation des personnels sera nécessaire pour faire échouer les politiques austéritaires. A la suite des mobilisations que nous vous avions proposées à l’hiver et au printemps dernier, nous vous invitons donc à répondre nombreux et nombreuses à celles qui viendront, et celles-ci ne manqueront pas, car l’austérité n’est pas une fatalité et nous devons nous organiser !
Courage à toutes et tous,
La CGT Lyon 2