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Université Grenoble Alpes (UGA)
Le statut de vacataire à l’université est sans aucun doute ce qui existe de pire en matière de précarité : pas de cotisations sociales, paiement dans le (très rare) meilleur des cas trois mois après que le travail ait été effectué et, le plus souvent, six mois ou davantage. Aujourd’hui, les universités survivent grâce aux vacataires qui font tourner les établissements en effectuant des enseignements qui ne coûtent rien (travaux dirigés, travaux pratiques). Et pour cause, l’heure de vacation est rémunérée 41,41 euros brut. Si on la ramène au travail effectif (une heure de TD équivaut à 4,185 heures de travail effectif si on compte le temps de préparation du cours et de correction des copies), celle-ci est rémunérée 68 centimes en-dessous du SMIC horaire. Néanmoins, les vacations demeurent un mode de financement pour nombre de doctorant·es voire pour des docteur·es sans postes.
La précarité entraînée par les vacations ne tient pas seulement au retard de paiement. Les doctorant·es sans financement ni contrat s’appuient souvent sur les vacations ainsi que les allocations de retour à l’emploi pour continuer leur thèse. Cependant, le fait de recevoir une paie en différé pour des heures de cours dispensés tous les mois produit des situations incompatibles avec Pôle Emploi. En déclarant leurs vacations à Pôle Emploi tous les six mois, ces doctorant·es se retrouvent bien souvent avec des mois sans salaire ni allocation de retour à l’emploi. Dans certains cas, Pôle Emploi leur demande de rembourser leurs allocations ou les menace de radiation. Ces situations ne sont pas acceptables et sont le fruit d’un manque flagrant de contrats doctoraux.
Cette précarité impacte principalement les femmes et minorisé·es de genre, sur-représenté·es chez les doctorant·es non financé·es.
L’Université Grenoble Alpes n’échappe pas à la règle : d’après le bilan social de l’UGA sur l’année 2019-2020, 5969 vacataires d’enseignement ont été recruté·es contre 2065 titulaires enseignant·es en poste. On estime, d’après les données partielles à notre disposition que les vacations représentent 20% des heures d’enseignement dispensées à l’UGA ; dans certaines UFR et certaines UE, la majorité des heures de cours reposent sur les vacataires.
Depuis décembre 2021, nous, groupe de doctorant·es et de personnels BIATSS, vacataires, syndiqué.es à la CGT et à SUD ou non syndiqué.es, sommes mobilisé·e·s pour obtenir de l’université des contrats de travail pour tous·tes les vacataires. Un CDD d’enseignement et de recherche a déjà été obtenu à l’Université de Nanterre et permet aux doctorant.es en bénéficiant d’être rémunéré·e·s chaque mois pour leurs vacations et leurs recherches.
Nous avons obtenu un premier rendez-vous avec la présidence de l’UGA et nous en attendons un second le 5 mai prochain. Il est crucial que nous obtenions à l’issue de celui-ci et avant l’été des contrats qui correspondent à nos besoins selon les situations de chacun·e : doctorant·e·s financé·e·s ou non, personnel.les BIATSS, précaire ou titulaires, etc.
Pour que ces négociations aboutissent, pour que nous puissions faire remonter vos besoins et pour discuter plus largement de comment obtenir des contrats convenables, nous vous invitons à une réunion publique :
Réunion organisée par le groupe de doctorant.es et personnel·les BIATSS vacataires mobilisé ainsi que la CGT et son collectif doctorant.es, avec le soutien de Sud éducation