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jeudi 18 juillet 2024

Université Grenoble Alpes (UGA)

Blocage institutionnel à l’UGA ?

Suite à l’élection de Yassine Lakhnech à la présidence de l’UGA, notre université se retrouve dans une situation inédite. Curieux parallèle avec la situation nationale…

En effet, après l’élection du président par le Conseil d’Administration (CA), le Conseil Académique (CAc) devait procéder le 6 juin dernier à l’élection de la présidente du Conseil Académique, et des vices-présidents formation et recherche (élus par la Commission Formation Vie Universitaire - CFVU, et par la Commission Recherche – CR).

Sur ces différentes fonctions, c’est au président de présenter des candidat·es.

David Déchenaud a été élu - de justesse - à la vice-présidence formation (24 voix pour, 22 contre) ; par contre, les candidatures de Caroline Bertonèche comme présidente du CAc (46 contre, 43 pour, 3 abstentions) et Hervé Courtois comme vice-président recherche (26 contre, 20 pour) ont été rejetées.

En l’absence de président·e du Conseil Académique, l’université ne peut pas fonctionner : ni le Conseil Académique, ni les commissions Recherche, ou Formation et Vie Universitaire ne peuvent être réunies.

Pourquoi ce blocage institutionnel ?

À l’issue des élections en avril dernier, les personnels comme les étudiant·es avaient voté massivement, soit pour les listes « UGA en commun » (qui présentaient un projet alternatif à celui du président sortant), soit pour les listes qui ont exprimé clairement leur opposition au président sortant : CGT, FSU, ou « Pour une fac écolo et solidaire » (étudiant·es UEG / Unef / Solidaires). Voir en ligne notre analyse des résultats de ces élections.

Ainsi :

  • les listes CGT, FSU, « UGA en commun », « Pour une fac écolo et solidaire » avaient 17 sièges
  • les istes « Université d’avenir » (soutien à Y. Lakhnech), 6 sièges
  • les listes CFDT, UNSA, Interasso, 5 sièges
  • la liste UNI (extrême droite), 1 siège
    Dans ce contexte, les listes en faveur d’une alternance, ou du moins de franche opposition au président sortant (et alors déchu de son mandat) avaient bien une majorité élue.

C’était sans compter sur les personnalités extérieures, qui totalisent 12 sièges sur 42 au CA soit près de 30% des votants. Ces personnalités extérieures auraient pu respecter le vote des personnels et étudiant·es de l’UGA ; mais elles et ils ont préféré, majoritairement, soutenir et faire réélire le président déchu.

Y. Lakhnech et ses soutiens ont donc été chercher une majorité au CA aux forceps : au premier tour de scrutin, ils n’avaient en effet qu’une seule voix d’avance. Mais cette méthode ne fonctionne plus au Conseil Académique, où le président mal élu n’a pas la majorité, et trop peu de personnalités extérieures pour compenser.

Qui est responsable de ce blocage ?

Ce blocage montre donc les limites de pratiques antidémocratiques telles que de se faire élire à la présidence, à l’encontre du vote des personnels et étudiant·es, en allant chercher le soutien des personnalités extérieures. Le président actuel est donc le principal responsable de cette situation, D’autres acteurs ont également une part dans ce blocage comme les organisations syndicales qui l’ont soutenu, ainsi que les personnalités extérieures au CA et leurs tutelles. Ces dernières sont restées sourdes aux multiples alertes concernant le candidat Y. Lakhnech, et ont choisi consciemment de soutenir un candidat déjà responsable de l’annulation des premières élections, et de la situation institutionnelle grave et inédite qui a suivi.

Quelles suites ?

Des discussions sont en cours, et des propositions ont été avancées, notamment de la part d’UGA en commun et certaines organisations syndicales.

Concernant ces discussions, la CGT restera indépendante de la présidence, quelles qu’elles soient, et restera aussi fidèle à son opposition au président actuellement élu du fait de son bilan. Nous l’avons ainsi prévenu à l’occasion de la première instance qu’il a présidé (déclaration liminaire de la CGT en FSSSCT du 21 mai 2024) :

« Nous participons à cette instance pour la santé, la sécurité et les conditions de travail des personnels. Nous relayons les questionnements et les difficultés des personnels sur des sujets qui peuvent parfois être sensibles, mais qui doivent tout de même être abordés. Nous avons été témoins ou victimes de comportements inappropriés lors du mandat précédent. Vous avez dit en CA que vous aviez « changé », pour la CGT nous jugerons sur un certain nombre de dossiers en souffrance. Nous demandons d’ores et déjà à ce que les échanges se fassent dans le respect des uns et des autres pour le mandat à venir. Pour la CGT, tout comportement agressif ou discriminatoire sera consigné. Est ce que le président s’engage à un comportement respectueux des personnes travaillant dans le cadre de cette instance ? »

Notre syndicat, comme nos élu·es dans toutes les instances, ne s’engagent que sur la base de nos revendications, rappelées dans toutes nos professions de foi. Notre action syndicale s’inscrit en priorité avec nos collègues, de manière collective, pour des conquêtes sociales, que ce soit à l’UGA ou ailleurs.