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Syndicat CGT Université de Grenoble
L’Université a connu un moment historique (si si), la fusion de nos 3 établissements a créé une entité autonome qui renforce constamment ses liens avec la société et le territoire, façonnant ainsi un paysage dynamique dont les reliefs créent sa richesse.
Ça, c’était le discours officiel. Mais l’Université c’est autre chose qu’une longue liste de superlatifs vides de sens, qu’un sentiment d’appartenance fabriqué, qu’un « acteur au service de la compétitivité du territoire »... L’Université est avant tout un service public, et des femmes et des hommes qui la font vivre !
Votre syndicat CGT FERC-SUP vous propose cette lettre interne, nommée FOSSÉS, afin de contrebalancer les informations sans RELIEFS de la lettre interne officielle, qui rappelons-le est avant tout un outil de communication.
FOSSÉS, c’est également ce qui se creuse entre nous et l’administration, vous le lirez au fil des articles.
FOSSÉS, c’est aussi le gouffre béant qui se creuse entre un gouvernement soumis aux intérêts des multinationales et du MEDEF, qui cherche à nous imposer par la loi travail un retour au 19e siècle !
FOSSÉS, c’est un pavé dans la mare du dialogue factice, c’est une invitation joyeuse à vous mobiliser collectivement pour vos droits, y compris par la grève et la manifestation !
Les élus CGT FERC-SUP tiennent à revenir sur la CPE ITRF du 12 février 2016 dont l’ordre du jour était les changements de corps des personnels de l’UGA (passage de ATRF vers TECH, TECH vers ASI, ASI vers IGE, IGE vers IGR).
Pour chaque changement de corps il y avait plus d’une centaine de dossiers par catégorie (voire même 150) et les élu(e)s ont été contraint·e·s, afin de pouvoir prendre connaissance de l’ensemble des dossiers constitués par les agents, de faire moult heures supplémentaires, l’administration leur ayant proposé comme seule aide des clés USB « afin que chacun puisse travailler chez soi en toute quiétude ».
Nous avons donc pris du temps sur nos loisirs, familles et autres, afin de respecter nos engagements, à savoir : lire et évaluer chaque dossier.
La CPE s’est tenue en deux temps : le matin en sous-commission catégorie B et catégorie A, l’après-midi en séance plénière afin de voter les classements.
Lors de la sous-commission les élus CGT FERC-SUP ont été choqués par la méthodologie des représentants de l’administration qui ne tenaient aucunement compte des promotions récentes en changement de grade, ce qui en toute logique bloque les dossiers en commission nationale CAPN.
La bataille fut rude pour faire valoir notre point de vue. Nous avons constaté des disparités flagrantes concernant les rédactions des rapports d’aptitude par les ex-universités. Les rédacteurs n’ayant pour certains pas pris la mesure de ce qui doit ressortir du parcours professionnel d’un agent, afin de le retracer et de le valoriser dans le rapport d’aptitude, nous leurs conseillons de suivre des formations qui leur permettraient d’en mesurer l’impact.
Les élus ont dû faire face « au mur de l’administration » et déployer une énergie considérable afin que la valeur du dossier de chaque agent soit examinée avec soin.
Il est clair que l’administration a défendu, en priorité, les dossiers de personnels « administratifs » promus dans le nouvel organigramme UGA, au détriment des autres catégories de personnels, notamment en catégorie A. La valeur professionnelle d’un dossier de catégorie A ne doit pas se limiter uniquement au sacro-saint management, mais doit tenir compte d’autres critères pour valoriser tous les métiers.
La parité administrative n’avait apparemment pas conscience du rôle des élus qui n’est en aucun cas celui de figurants avalisant le bon vouloir de l’administration. Au contraire, le rôle des élus est de défendre l’équité entre tous, sachant que malgré la « toute-puissante UGA », le nombre de promotions ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des personnels promouvables et ne peut que générer aigreurs et désespoir.
Afin de dénoncer ces travers, les élus CGT FERC-SUP ont donc voté contre certains classements, notamment en catégorie A, car les promotions sur liste d’aptitude n’ont pas pour objectif de servir à valider le nouvel organigramme de l’UGA.
Suites aux communications de la Présidence, vous connaissez à présent les montants et les modalités de versement de la « prime fusion », cette « prime exceptionnelle qui tient compte de l’effort demandé aux agents pour la fusion ». Pour rappel :
Affectation | Montant |
---|---|
DGD / SIMSU / SUAPS | 250€ brut pour un temps plein |
composante / labos / SIUAPS / Médiat | 150€ brut pour un temps plein |
Comue, SAH, CSIU, CED | 0€ |
Les personnels de l’UGA mis à disposition de la COMUE (agents exerçant au CSIU, SAH, CED) ne seront pas bénéficiaires de cette prime ! Ce dernier exemple et l’extrême faiblesse des montants, donnent la mesure de l’inégalité d’attribution de cette prime. Ceci illustre parfaitement le dédain de la Présidence pour l’investissement des personnels BIATSS. Ceux-là même, qui, malgré les vents contraires que souffle la fusion sur leurs conditions de travail (changements dans la hiérarchie, candidatures sur de nouveaux profils de postes, réaffectations, relocalisations, changements massifs de procédures…) ont fait preuve de leur endurance et ont mis en œuvre tout leur professionnalisme.
La question des primes a en effet occupé une grande partie des deux derniers CT (25/03, 04/04) puisque y étaient débattues les questions de la “prime fusion” des personnels BIATSS et de la “prime charge administrative” (PCA) prévue pour les Vice-Présidents (VP) et les Chargés de Missions (CM). Pour rappel, voici le comparatif des montants et leur nombre de bénéficiaires :
Intitulé de la prime | Montant de l’enveloppe | Nombre de bénéficiaires |
---|---|---|
PCA | 205 000€ brut | 15 VP et 15 CM |
Prime fusion | 390 000€ brut | 2400 BIATSS |
De plus, concernant la PCA, les propositions de l’administration rejoignaient la hauteur des montants de la prime fonctionnelle déjà accordée aux Directeur·ices Généraux Délégué·e·s/et Adjoint·e·s (DGD/DGDA), Directeurs et Chefs de service : soit entre 800 et 1100€ bruts mensuels ! Il convient de préciser ici que ces VP ont déjà droit à une décharge horaire se situant entre 128h et 192h (si le VP est enseignant-chercheur) et que les chargés de mission se voient accorder entre 48h et 96h ! L’envie de cumul va bon train.
Compte-tenu de ces décharges, la CGT FERC-SUP, suivie par l’ensemble des organisations syndicales, a demandé une baisse des montants proposés. La Présidence a refusé, arguant de l’investissement des VP et des Chargés de Mission !
Lors des mêmes CT — le CT du 04/04 ayant été convoqué en hâte suite au front syndical unanime et négatif sur ces questions de primes — la Présidence a présenté le projet de « prime fusion » destinée, selon elle, « à reconnaître l’impact de la fusion sur les conditions de travail des personnels BIATSS de l’Université Grenoble Alpes ».
Le projet de départ fixait une différenciation de l’investissement selon que l’agent exerce en central ou pas. Il évaluait le montant de cette reconnaissance de l’investissement des BIATSS à 130€ bruts en poste dans les composantes, ou au sein du SIUAPS, et 260€ brut pour les personnels affectés dans les DGD, SUAPS, SIMSU, SID, SIT et cellule retraite. La CGT FERC-SUP et les autres organisations syndicales ont proposé de reconnaître l’investissement de tous les personnels BIATSS, à au moins 300€ bruts pour chacun·e.
La Présidence a décidé de « déshabiller Paul pour habiller Jacques », perpétuant sa logique de discrimination malthusienne pour les personnels BIATSS, en définissant les modalités et les montants de la prime tels que cités au début de cet article. Cet épisode illustre bien toute la déconsidération avec laquelle la Présidence du « Royaume UGA » reconnaît les efforts et les qualités déployés par « ses sujets » dans le contexte de la « Grande Fusion ». Dans ces contrées, on ose nommer cela une « co-construction », mais nous ne sommes pas dupes, la teneur de ce genre de dialogue social nous rappelle la petitesse du Grand Royaume, alors : Vive l’autocratie et... Merci Patron !
L’administration de l’ex-université Joseph Fourier avait redonné vie à la Commission Consultative Paritaire des Agents Titulaires (CCPANT), les dossiers des agents contractuels y avaient été réévalués conformément à la législation (ré-étude triennale).
Au sein de l’UGA, le Règlement de Gestion des personnels contractuels, auquel nous nous sommes opposés (ACP 10/12/2015, l’ACP étant l’inter-CA UGA), a signé l’arrêt de mort de cette commission.
L’abandon d’un avancement de grade et de corps équivalent à celui des personnels titulaires a été remplacé par un changement de corps uniquement suite à un nouveau recrutement sur une fonction jugée de niveau supérieur. C’est sans compter sur les recrutements « exceptionnels » — entendez qui ne se font pas au 1er échelon — qui sont prévus dans le Règlement de gestion, mais dont l’administration a également prévu la totale opacité puisque présentés sous la forme d’un simple « bilan » en CT !
Présenter un bilan des exceptions, c’est mettre les OS devant le fait accompli et ainsi détourner totalement la notion de dialogue. Comment en tant que représentant de tous les personnels, et donc de ces personnels d’« exception », s’opposer à des rémunérations qui ont été versées depuis des mois ?
L’ex-université Joseph Fourier avait également mis en place des commissions qui n’avaient pas d’existence légale à proprement dit (à la différence des CPE, CCPANT), mais qui, à force de persévérance, ont pu être le lieu du dialogue social puisque nos élus y ont été convié·e·s. La commission de mobilité et la commission spécifique de primes (CSP) ont traité respectivement : les demandes de mobilité au fil de l’eau, les demandes de paiement de 3 types de primes (prime de mission, prime d’intérim, prime d’encadrement intermédiaire).
Au sein de l’UGA, ces 2 commissions n’ont pas été reprises. Plus inquiétant, les primes d’intérim restent pourtant d’actualité, mais instruites et octroyées au bon vouloir du DGS !
Comme évoqué lors d’un précédent journal, le 11 mars dernier, le cabinet Emergences (organisme agréé par le Ministère du Travail pour les expertises auprès des CHSCT), a restitué à l’administration son rapport autour du processus de fusion UGA.
Nous vous proposons de revenir tant sur la gestation de cette initiative, portée par la CGT FERC-SUP, que sur ses premières conclusions, et de nos attentes.
Sollicités depuis juillet 2015 pour avaliser le processus de fusion, les CHSCT des 3 Universités (UJF-UPMF-Stendhal) se sont déclarés dans l’incapacité de s’exprimer sur cette question cruciale, compte tenu des (très faibles) informations dont ils disposaient, et au regard du calendrier extrêmement contraint qu’on leur proposait.
Sous l’impulsion et proposition des membres CGT FERC-SUP, une demande d’expertise extérieure a été votée aux 3 CHSCT, afin d’éclairer leur réflexion et leurs éventuelles préconisations. Le 25 octobre 2015, cette demande d’expertise mutualisée a été transmise au cabinet Emergences, avec le cahier des charges suivant :
Plusieurs réunions préparatoires entre membres des 3 CHSCT et le cabinet Emergences ont ensuite permis d’affiner les périmètres d’enquête et de mettre en avant les questions les plus cruciales :
Après négociation le devis de cette expertise a été validé par la Présidence pour un montant honoraire de 74 400 € ainsi que 3720 € de frais de mission. Pour vous donner une idée de comparaison, le logo UGA et la charte graphique ont coûté 70 000€, ou encore le ticket d’entrée au EIT Health est également à 70 000€.
Près de 70 entretiens se sont échelonnés entre les 8 et 20 février. Compte tenu de la taille du nouvel établissement et de son impact pour le moment concentré sur les services centraux, ils ont concernés 7 DGD, l’Agence comptable et le Service inter-Universitaire de la Documentation (SID).
Toutes les catégories de personnels ont pu être entendues (12 cat. C, 22 B, 31 A et 8 contractuels). Les entretiens, hormis ceux invitant les chefs de services à présenter l’impact de la réforme sur leur périmètre fusionné, ont été menés sur la double base du volontariat et de la confidentialité des propos échangés.
Le rapport restitué début avril par Emergences, et sur lequel la Présidence souhaite apporter des éléments de réponses avant diffusion, est extrêmement riche car très étayé par les témoignages des agents. À cet égard, il est autrement plus intéressant que les audits habituellement diligentés par l’administration (audits qui renvoyaient l’administration et les représentants du personnels à la définition concertée de solutions…Bravo !).
Il revient également sur les circonstances qui ont, selon les équipes présidentielles en charge, rendu la fusion « inéluctable » et urgente (Loi Fioraso 2013 qui incitait les Universités à se regrouper, IDEX, échéances électorales...), circonstances qui ont accéléré notre regroupement au delà du soutenable. Pour répondre à ces oukases mais aussi pour éviter le débat démocratique (élections 2015) qui aurait avantageusement pu l’encadrer, le processus de regroupement grenoblois s’est transformé en train fou, piloté par une petite dizaine d’apprenti sorciers. Bien loin de l’autocélébration « co-constructive », elle a été menée de manière hypercentralisée et autoritaire, selon la bonne vieille méthode de la verticalité descendante qui, fusion ou pas, demeure bien l’alpha et l’oméga du management « rénové » de l’ESR en général et de notre université en particulier.
Les constats qui en découlent sont accablants et il est salutaire qu’un organisme extérieur puisse en tirer le bilan, aussi sombre soit-il. Les dysfonctionnements sont légions et ne semblent pas aussi transitoires que voudraient bien le dire ceux qui déjà annonçaient que la fusion ne serait qu’un chemin de rose vers un avenir radieux d’excellence scintillante…
La vérité est plus crue : la fusion entraîne comme nous ne cessons de le répéter non seulement de l’incompréhension ou des tâtonnements temporaires, mais outre de nombreuses et graves situations de souffrance au travail (plus d’une cinquantaine à ce jour), elle porte en elle des menaces sérieuses pour nos conditions de travail et nos carrières, notamment en atomisant et en hyper-spécialisant des agents déjà fortement contraints par l’austérité « à tous les étages »...
Le rapport décline au final, comme nous le lui avions demandé, 15 préconisations qu’un CHSCT-UGA exceptionnel (à la mi-mai) va discuter et faire progresser. Nous vous tiendrons naturellement informés de leur postérité...
La CGT FERC-SUP en retient trois, en toute première urgence :
Ce rapport est en soi une petite victoire, mais elle restera marginale si nous ne nous emparons pas collectivement des questions et enjeux qu’il soulève. Nous comptons sur vous, et vous pouvez compter sur nous, pour qu’il ne soit pas un simple feu de détresse sans lendemain.
Nous notons que d’autres collègues, dans d’autres universités, tirent eux aussi la sonnette d’alarme et s’insurgent du chantage à l’IDEX qui, s’il laisse arbitrairement sur le coté des universités qui concourent tout autant au service public que la nôtre, conduit celles qui le décrochent vers une hypercentralisation de leur gouvernance et une aggravation avérée des conditions de travail de leurs agents. Nous espérons là encore que l’expertise menée à Grenoble permettra à d’autres CHSCT de faire valoir leurs légitimes inquiétudes quant à la santé des agents et aux conditions de travail. Nous sommes tous ensemble l’Enseignement supérieur et la recherche !
Dans le cadre de la fusion, pour les personnels BIATSS, une enveloppe de 1,35 million d’euros a été allouée. Cette dernière a été répartie en quatre parties :
Pour les personnels enseignants et enseignants-chercheurs, seules les primes (et décharges horaires) pour les VP et Chargés de Mission ont été votées.
C’est l’écart de prime entre les DGDs et les catégories C titulaire à l’UGA.
Au-delà de l’aspect (im)moral concernant un tel écart de rémunération entre travailleurs au sein d’un même collectif de travail, il faut rappeler que ces primes ne font pas partie du salaire, et échappent à toutes les garanties collectives. Elles sont notamment exemptes de cotisations sociales : ainsi, pour les Directeurs et autres DGDs, non seulement leur montant (généreux) n’est pas discuté, mais en plus aucun mécanisme social redistributeur n’est appliqué !
Il faut d’urgence revenir au principe de la fonction publique : pour garantir son indépendance, la rémunération d’un agent doit être basée principalement sur son traitement, et ne doit pas dépendre directement de sa fonction. S’il est nécessaire de revaloriser ces rémunérations, cela doit se faire de manière collective, au moyen de la valeur du point d’indice, et de la refonte des grilles, et non par le biais de primes individuelles.
La saison des concours est ouverte. Plusieurs interrogations s’imposent à nous.
Si un candidat arrive à trouver un poste correspondant à son profil dans — le peu de — ceux proposés, il lui faudra se préparer correctement afin d’espérer être lauréat·e. Réussir un concours est déjà assez ardu dans un contexte « normal », mais comment réussir lorsque l’on est en « mode fusion » ?
Citons également les candidats aux examens professionnels, qui rappelons-le, ne sont pas des concours mais font partie des possibilités d’avancement du fonctionnaire (comme la Liste d’Aptitude, le Tableau d’Avancement). Même question, comment se préparer de manière optimale dans une fusion ?
Outre le problème de se dégager du temps pour suivre les formations internes, se rajoute la barrière du nombre de place limitées à ces dernières. Ainsi, certains agents devront compter sur les supports de collègues ayant eu la chance de suivre telle ou telle formation pour réviser. Une université innovante comme l’UGA ne devrait-elle pas pouvoir financer plus de formations et offrir des formations en ligne (les MOOC sont pourtant à la mode) ?
La gestion des personnels contractuels « permanents » différait notablement entre les universités : pour l’une, un poste financé sur ressources propres vous classait irrémédiablement dans la catégorie des contractuels « non-permanents » bien que la fonction exercée elle soit permanente, alors que pour les deux autres (après de lourdes batailles syndicales) le contractuel « non-permanent » n’effectue que des remplacements ou exerce des fonctions sur des projets particuliers, il est à noter toutefois que la tentation est grande de faire glisser une mission permanente en mission non-permanente pour ne pas renouveler. La question des personnels qui ont exercé dans chacune des ex-universités pendant de nombreuses années leur ouvrant droit à l’obligation de transformation en CDI après six ans de CDD reste entière.
Qu’adviendra-t-il d’un personnel contractuel « faussement non-permanent » ne réussissant pas un concours ? Qu’adviendra-t-il d’un personnel ayant cumulé plus de six ans de CDD qui n’a pas bénéficié du CDI de droit ?
Bien que la mobilité au fil de l’eau semble s’être imposée pour pourvoir des départs ou des créations de poste — respectivement conséquences de la fusion — il est ahurissant de voir figurer sur les fiches de poste la mention restrictive de « poste ouvert aux contractuels ». Doit-on en conclure que les agents fonctionnaires UGA sont « mauvais » au point que l’on ne veuille pas les voir occuper d’autres fonctions ? N’est-ce pas là encore une fois la démonstration d’une fusion trop hâtive ? En effet, une Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) maîtrisée, dans un processus de fusion maîtrisé, aurait pu offrir de réelles possibilités de carrière aux agents déjà en place.
Plusieurs régimes d’horaires et congés sont appliqués à l’UGA pour les personnels administratifs et techniques : pour l’instant coexistent 4 variantes : celle de l’ex-UJF, celle de l’ex-UPMF, celle de l’ex-Stendhal et, la dernière, celle de la nouvelle UGA.
À partir du 1er septembre 2016, un régime horaires unique s’appliquera à tous. Pour l’instant, ce régime horaire UGA s’applique aux nouveaux personnels recrutés après le 1er janvier 2016, mais également pour tous les personnels dans les DGD RH et DGD SI (DGD pilote)… ou pour essuyer les plâtres ?
Tableau récapitulatif des différentes modalités (pour un temps plein) qui seront proposées à l’UGA
Modalités | Durée hebdomadaire avec pause de 20 minutes comprises (non comprises) | Durée journalière pause de 20 minutes comprises (non comprises) | Jours de congés annuels | Jours d’ARTT générés |
---|---|---|---|---|
1 | 36h40 (35h00) | 7h20 (7h00) | 45 | 0 |
2 | 37h45 (36h05) | 7h33 (7h13) | 45 | 6 |
3 | 38h10 (36h30) | 7h37 (7h17) | 45 | 8,5 |
4 | 38h25 (36h45) | 7h41 (7h21) | 45 | 10 |
Toutefois, on peut se demander comment doit s’opérer le choix de la modalité pour un agent qui vient d’arriver à l’université (ou au 1er septembre pour les autres) ? Est-ce au choix de l’agent uniquement ? Est-ce imposé par l’administration sans discussion ?
La circulaire n°2002-007 du 21/1/2002 sur les « Obligations de service des personnels IATOSS et d’encadrement » nous éclaire sur ce point essentiel :
2.3 Mise en place de l’organisation du travail
En début d’année, une réunion est obligatoirement organisée avec les personnels pour mettre au point le calendrier prévisionnel de travail, de congés et de formation et les modalités d’organisation du service. Après cette réunion visant à harmoniser, chaque fois que cela est possible, l’intérêt du service et la vie personnelle des agents, le chef de service arrête ce calendrier et communique à chaque agent par écrit son emploi du temps avec son service durant les vacances, un mois au plus tard après la rentrée.
De même, la note UGA reformule la circulaire :
4. Organisation des horaires de travail
Afin de garantir la qualité du service rendu à l’usager et les plages d’ouverture suffisantes, le chef de service arrêtera en début d’année universitaire et pour la durée de celle-ci en concertation avec les agents, les horaires des personnels. Ceux-ci sont affichés dans le service.
Reste à définir objectivement l’intérêt du service face aux conditions de travail dégradées des personnels dans le cadre de la fusion et des réformes à répétition, et veiller à ce que la pause de 20 min quotidienne ne devienne pas 20 min de travail en plus pour pallier le manque de personne chronique pour répondre au service public de l’ESR.
Ci-dessous : prochaines dates importantes dans la mobilisation contre la loi travail.
Plus loin : rappels sur ce projet de loi, et sur la mobilisation inédite qui prend forme depuis deux mois.
Date | Événement | Lieu |
---|---|---|
Mardi 26 Avril 12h30-14h |
AG intersyndicale des personnels (UGA, INP, IEP, CNRS)
|
Amphi 2, galerie des amphis |
Mercredi 27 Avril 15h |
Parlons du travail ! (épisode 1) Conférences ouvertes à tous assurées par des enseignants mobilisés : |
Amphi G (Centre des Langues Vivantes)
|
Jeudi 28 avril 10H | GRÈVE ET MANIFESTATION à l’appel de CGT FO FSU Solidaires UNEF, UNL FIDL | Gare SNCF derrière la banderole Université de Grenoble |
Dimanche 1er mai 10H | MANIFESTATION à l’appel de CGT FO FSU Solidaires UNEF, UNL FIDL |
Gare SNCF derrière la banderole Université de Grenoble |
Le projet de réforme du droit du travail présenté par Myriam El Khomri propose littéralement le retour au 19ème siècle !
L’idée est que l’essentiel des conditions de travail soit négocié au niveau de l’entreprise, que ce soit plus favorable ou... moins favorable aux salariés que la loi ! Autrement dit, plus de règles communes, autant de codes du travail que d’entreprises !
Cela revient à organiser la course au moins-disant social en mettant en concurrence tous les salariés.
En résumé, travailler plus, gagner moins, être licencié plus facilement !
Pour plus de détails :
MOBILISATION ET ACTIONS
Comme vous avez pu le lire dans les autres articles, les conditions de travail, l’emploi, les rémunérations sont particulièrement dégradées dans l’enseignement supérieur, comme d’ailleurs dans tous les secteurs.
La mobilisation de toutes et tous pour le retrait de la loi travail est donc essentiel : public, privé, chômeurs, étudiants, lycéens, retraités, nous sommes tous concernés !
Dès le mois de février, une pétition en ligne initiée par le collectif Loi travail non merci ! a été recueilli 1,3 million de signatures en quelques jours, un record pour une pétition en ligne !
https://www.change.org/p/loi-travail-non-merci-myriamelkhomri-loitravailnonmerci
Sur les réseaux sociaux, le collectif #Onvautmieuxqueça a recueilli des milliers de témoignages de salariés sur leurs conditions de travail exécrables pour montrer la réalité du travail précarisé aujourd’hui : http://www.onvautmieux.fr/
Dès le 9 mars 2016, des manifestations partout en France ont rassemblé plus de 500 000 personnes contre le projet de loi.
Le 14 mars 2016, après avoir rencontré les syndicats et les organisations étudiantes, le gouvernement annonce quelques reculs (qui suffisent aux syndicats dits « réformistes »), mais l’essentiel du texte est toujours d’actualité.
La CGT, FO la FSU, Solidaires ; l’UNEF l’UNL et la FIDL continuent de demander le retrait du projet de Loi. C’est la philosophie même de cette loi que nous contestons !
Le 17 mars et le 24 mars 2016 ont eu lieu de multiples manifestations, avec une jeunesse toujours très mobilisée.
Le 31 mars 2016, très grande journée de grève et manifestation : à l’appel des syndicats de salariés et des organisations de jeunesse, les manifestations rassemblent plus de 1,2 million de personnes !
Nuit Debout : Depuis le 31 mars, un mouvement citoyen d’occupation des places publiques a démarré place de la république à Paris et s’étend maintenant à tout le pays, et même à d’autres villes européennes. Tous les jours, des citoyens débattent démocratiquement de la loi travail et de son monde, des actions à mener pour lutter contre ce projet, de la société qu’ils voudraient… Des débats, des actions, des projections…
À Grenoble, le collectif est installé depuis le 9 avril sur le parvis de la MC2. N’hésitez pas à leur rendre visite ! Assemblée Générale tous les jours à 18h.
Film de François Ruffin
SYNOPSIS
Jocelyne et Serge Klur travaillaient depuis des années dans une usine qui fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes. Car Bernard Arnault, qui, entretemps, a demandé la nationalité belge, a décidé de délocaliser la production en Pologne. Pour le couple, désormais au chômage, c’est la catastrophe. Lourdement endetté, il risque de perdre sa maison. François Ruffin, fondateur du journal Fakir, se met en tête de le sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne soeur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira défendre sa cause à l’assemblée générale de LVMH...
Visible au cinéma Le Club, 9 bis rue du Phalanstère Grenoble
Horaires : 11:30 13:30 17:30 19:50
Film de Françoise Davisse
SYNOPSIS
Comme des lions raconte deux ans d’engagement de salariés de PSA Aulnay, contre la fermeture de leur usine qui, en 2013, emploie encore plus de 3 000 personnes dont près de 400 intérimaires.
Des immigrés, des enfants d’immigrés, des militants, bref des ouvriers du 93 se sont découverts experts et décideurs. Ces salariés ont mis à jour les mensonges de la direction, les faux prétextes, les promesses sans garanties, les raisons de la faiblesse de l’état. Bien sur ils n’ont pas « gagné ». Mais peut être faut-il arrêter de tout penser en terme de « gain ». La vie est faite d’expériences, de risques, d’aventure et de fierté.
Et là, ces deux ans sont une tranche de vie exceptionnelle. Un moment d’intelligence collective, de démocratie et de révélations.
Visible au cinéma Mon Ciné
10 avenue Ambroise Croizat, Saint-Martin-d’Hères
Séance UNIQUE : Lundi 25 avril 18h
Attention, danger, travail !
Film de Pierre Carles
SYNOPSIS
Peut-on considérer la question du travail sous l’angle du refus sans provoquer d’emblée la réprobation générale ? Est-il possible d’aborder le thème du chômage sans le présenter sous le signe exclusif de la tragédie, mais en y décelant au contraire un des moyens d’échapper aux griffes de l’exploitation et de reconquérir son temps de vie ? Attention danger travail en propose l’expérience en présentant une série d’entretiens avec des chômeurs qui ne paraissent ni accablés, ni désespérés.
Lieu : AMPHI G du CLV
Mercredi 27 avril à 18h30
NUIT DEBOUT
Chaque soir est projeté un film, ou un documentaire en lien avec le mouvement social
En plein air, devant la MC2