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mercredi 4 avril 2012

Nouvelle section CNU « criminologie » : NON à la Section « Guéant » !

Création d’une Section du CNU « criminologie » :
NON à la Section « Guéant » !

L’indépendance scientifique des enseignants-chercheurs doit être respectée.

En janvier 2009, le syndicat FERC Sup CGT du CNAM s’était ému de la création d’une chaire de « criminologie » au CNAM et avait dénoncé la nomination à la hussarde de M. Alain Bauer, consultant de Nicolas Sarkozy en « sécurité », comme Professeur Titulaire de cette Chaire : « Nous venons d’apprendre, qu’à la hussarde, […] Monsieur Christian Forestier [administrateur général du CNAM] créait une chaire de criminologie et proposait au Conseil de Perfectionnement la nomination de Monsieur Alain Bauer. Au-delà du procédé utilisé ou des thèses pseudo scientifiques défendues par le dernier nommé, une telle décision confirme que la création de chaires continue à se faire en dehors de toute politique générale de l’offre de formation du Cnam.  » .
[ Tract du syndicat FERC Sup CGT du CNAM en janvier 2009 ]

L’intrusion du fait politique dans la sphère scientifique prend une nouvelle ampleur avec la création au forceps d’une nouvelle section du Conseil National des Universités (CNU).
Le Ministère vient de décider de mettre en place, contre l’avis du monde universitaire, une nouvelle section « criminologie ».

Le CNU, organisé en sections disciplinaires scientifiques (droit public, histoire ancienne et médiévale, mathématique, etc.) constituées pour les 2/3 de représentants élus par les enseignants-chercheurs et nommés par le gouvernement pour le tiers restant, est la dernière instance nationale arrachée lors de la lutte de 2009 contre le décret modificatif du décret statutaire des enseignants-chercheurs de 1982. Les sections CNU gèrent certains aspects de la carrière des enseignants-chercheurs (qualifications, promotions...). Cette gestion est effectuée par les enseignants-chercheurs eux-mêmes, au nom du principe d’indépendance des enseignants-chercheurs pour ce qui concerne leurs recherches.

Sans qu’il ait été possible d’instaurer un débat au sein de la communauté scientifique et sans tenir compte de l’avis émis par les instances consultées en pareille circonstance, le ministère a décidé, autoritairement, de créer cette section sans que puissent se mettre en place les procédures de débat collégial et scientifique qui régissent la vie universitaire.

L’histoire des sciences et l’évolution des disciplines sont le résultat de scissions et de ruptures au sein de disciplines originelles. Elles peuvent aussi procéder du besoin de différenciation au sein d’une discipline afin d’affirmer l’identité d’un nouveau champ de recherche. Mais cela doit être le résultat d’un débat approfondi, contradictoire et indépendant, entre scientifiques et universitaires.

Cette indépendance des enseignants-chercheurs doit être respectée et cette immixtion de l’autorité politique dans l’espace universitaire et scientifique est inacceptable.

Sans prétendre intervenir dans le champ scientifique, la FERC Sup CGT soutient le principe fondamental d’indépendance de la sphère scientifique par rapport aux sphères politiques, religieuses, idéologiques, économiques... En conséquence, nous condamnons la création de cette nouvelle section « criminologie » du CNU, par la seule autorité du gouvernement, contre l’avis de la communauté scientifique. Nous condamnons par ailleurs la politique sécuritaire du gouvernement qui sous-tend la création de cette nouvelle section.