"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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Le Comité technique du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (CT-MESR) s’est tenu lundi 26 octobre, dans un contexte très particulier. Étaient à l’ordre du jour :
Suivent la déclaration liminaire de la FERC CGT sur l’actualité, puis les déclarations sur les projets de décrets et sur le point d’information.
La FERC CGT apporte tout le soutien des personnels de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture à la famille, aux proches et aux collègues du professeur Samuel Paty assassiné le 16 octobre dernier. Elle fait sienne l’expression de la CGT Educ’Action.
« La CGT Éduc’action tient, en tout premier lieu, à exprimer son soutien le plus profond aux proches de la victime mais aussi à ses collègues et à ses élèves. Pour la CGT Éduc’action, c’est toute notre profession qui est endeuillée mais qui restera combative parce que l’École doit rester le lieu du vivre ensemble, de l’émancipation et doit former des citoyen·nes libres et éclairé·es »…
La FERC CGT dénonce les nombreuses tentatives de récupérations politiques qui ont lieu, certain·es profitant de cette atrocité pour donner libre cours à leurs haines contre les musulman·es et les Africain·es, d’autres pour mettre en place de nouvelles lois liberticides ou remettre en cause la laïcité et la Loi de 1905. La FERC CGT conserve son indépendance syndicale, défend tous les salarié·es, quelles que soient leurs options philosophiques ou religieuses, étant entendu que le racisme n’est pas une opinion.
La FERC CGT dénonce avec la plus vive fermeté les déclarations publiques du ministre de l’Éducation nationale, selon qui « Ce qu’on appelle l’islamo-gauchisme fait des ravages […] à l’université »… Et il ajoute : « il fait des ravages quand l’UNEF cède à ce type de chose ».
Une fois n’est pas coutume, nous sommes d’accord avec la CPU pour dire que l’Université est un « lieu de débats et de construction de l’esprit critique », et nous ajoutons que c’est un lieu de socialisation et d’émancipation, un service public indispensable. De plus, quoi qu’en pense M. Blanquer, les étudiant·es sont généralement majeurs et en tant que tels, des citoyen·nes libres de s’organiser comme ils et elles le souhaitent dans le cadre des règles démocratiques de notre République.
Tout le monde doit respecter les enseignant·es, l’École et l’Université, et en premier lieu les ministres et le gouvernement. Les personnels doivent travailler dans de bonnes conditions, et doivent être rémunérés correctement.
Par ailleurs, la FERC CGT rappelle qu’elle demande toujours avec la FSU, FO et SUD, le retrait du projet de Loi de programmation de la Recherche (LPR) et du protocole qui y est associé. Le projet passe au Sénat ces jours-ci, après l’Assemblée nationale. Le 13 octobre, nous étions près de 1000 à Paris et plusieurs centaines dans toute France, pour dire à nouveau le refus de l’immense majorité de la communauté universitaire et de recherche face à la LPR.
Nous rappelons à nouveau que la recherche et l’université ont besoin de moyens immédiats. L’université doit faire face à la rentrée. Il manque en temps normal plusieurs dizaines de milliers de postes, et l’équivalent de 2 universités. En temps normal, les conditions d’étude et de vie sont indignes pour beaucoup d’étudiant·es. Avec l’épidémie, ces conditions d’étude sont devenues insupportables, honteuses et dangereuses. Il faut ouvrir immédiatement plusieurs dizaines de milliers de postes de fonctionnaires et mettre des locaux d’urgence à disposition des universités et en construire de nouveaux.
Enfin, nous rappelons que nous sommes toujours dans l’attente d’une réponse du MESRI concernant la question de la 3ème session de fonctionnarisation des agent·es des CROUS.
Tout d’abord, nous aimerions intervenir sur l’agenda des CT-MESR. Nous l’avons dit dès réception du programme des CT-MESR en juillet, il n’est pas correct de faire des réunions du CT-MESR durant la semaine des vacances universitaires et qui plus est un lundi.
Le projet de décret à l’étude précise le rôle du « délégué régional académique à la recherche et à l’innovation » (DRARI) :
Le ou la DRARI aura donc la tâche de mettre en œuvre les « tenure tracks », dénoncés par tous les syndicats. Les concours DR sont des concours nationaux, ils ne peuvent être soumis à une forme de régionalisation avec ce visa des DRARI et des recteurs·trices régionaux. En aucun cas, le statut national de DR, lié aux EPST, ne peut passer à une gouvernance territoriale. Les chaires de « directeur·trices juniors », qui doivent déboucher sur des postes de DR, ne peuvent être décidés par des délégué·es régionaux académiques .
Pour conclure, comme ce projet de texte poursuit une politique de régionalisation de la recherche, de fusion des rectorats, de mise au service des intérêts privés de la recherche publique, de financement par projet de la recherche, de dévoiement des budgets publics (Crédit Impôt Recherche), de mise en place de la LPR et des « tenure tracks », la FERC CGT votera contre. La FERC CGT s’oppose depuis le début à la régionalisation de l’Enseignement supérieur et la Recherche, ainsi qu’à la fusion des rectorats pour s’adapter au cadre des nouvelles régions. La FERC CGT demande le retour à l’ESR public des budgets du CIR.
La FERC CGT a toujours été et restera hostile à toutes formes de primes « au mérite » qui tendent à diviser les collectifs de travail au lieu de les fédérer.
La crise sanitaire que nous traversons soumet au sur-travail tous les travailleur·ses qui donnent sans compter pour assurer la continuité du service public. C’est un investissement général, collectif et massif, réalisé dans des conditions de travail bien souvent difficiles et pénibles, imposées par le travail à domicile.
À l’inverse, le versement de la prime COVID a été particulièrement injuste en particulier dans les établissements universitaires, en raison des modalités d’attribution qui étaient biaisées dès le début.
Comment peut-on estimer d’emblée que seuls 5% des personnels ont été particulièrement mobilisés pendant la période de confinement ? Pourquoi exclure d’emblée les enseignants (comme c’est fait dans de nombreux établissements), alors qu’ils et elles ont tout fait pour maintenir la continuité pédagogique dans des conditions ubuesques, au prix le plus souvent d’un énorme investissement personnel ?
Le choix à la discrétion de la hiérarchie pour déterminer les agents répondant aux critères d’éligibilité ne peut conduire qu’à des différences de traitements entre les agents.
Pour la FERC CGT, la revalorisation du point d’indice reste la première mesure à prendre pour répondre à l’engagement des personnels.