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mardi 14 décembre 2021

CNESER du 14 décembre 2021

Rapide compte rendu (Interventions CGT et votes)

Intervention de la CGT sur la recherche spatiale

Aujourd’hui, 14 décembre 2021, nous sommes à quelques jours du soixantième anniversaire de la création du CNES. Fondé le 19 décembre 1961 le CNES a, par son action, permis l’émergence d’une industrie spatiale française et européenne de premier plan, donné une place imminente à la France et l’Europe dans le concert des nations du spatial, accompagné et soutenu les laboratoires scientifiques français et européens au cours de décennies de succès source d’innovations et de progrès.

Il y a quelques jours à peine, pour la troisième fois seulement au cours de ces soixante années, les élus du Comité Central social et économique représentant les personnels du CNES ont voté à l’unanimité une motion de défiance envers la direction et les tutelles de l’établissement.

Si nous sommes dans cette situation exceptionnelle c’est parce que les tutelles actuellement redéfinissent leur stratégie de financement et de développement du spatial français avec à la clef un fort risque de perte de compétences, d’expertises et d’argent public.

Pour les tutelles du CNES, les activités menées par celui-ci pour le compte de la politique spatiale française doivent dorénavant d’abord privilégier les achats de prestations et de services auprès de l’industrie chaque fois que cela est possible. Achats qui par ailleurs doivent s’opérer de façon à laisser à l’industrie seule la définition des spécifications techniques, les choix d’innovations.
C’est un non-sens complet pour une bonne maîtrise de la politique spatiale nationale et cela est mortifère à terme pour le CNES, la communauté scientifique, les utilisateurs et les acteurs du spatial.

Ce changement voulu dans les modes d’intervention du CNES s’accompagne par ailleurs d’une baisse régulière du budget science. Entre 2015 et 2021 celui-ci a baissé de 20%, ce qui nous place dans une situation désormais critique.
Ce changement dans les modes d’intervention et cette baisse régulière des budgets scientifiques conduisent :

• à un risque de rupture du lien étroit entre le CNES et les laboratoires spatiaux qui a pourtant été à la base des nombreux succès passés,
• à la perte de compétences au sein du CNES, dans les laboratoires et chez les maitres d’œuvre,
• à la perte de crédibilité envers nos partenaires historiques (NASA, JAXA, ISA, ISRO) qui sera longue et couteuse à rétablir
• à un risque majeur de déclassement de la communauté spatiale Française.

Les conséquences possibles de cette situation sont un décrochage de la communauté (labos spatiaux, équipes & scientifiques en général, organismes) qui peut s’avérer fatal à moyen terme, car on parle d’un très haut niveau scientifique, dans des disciplines où la concurrence est forte. L’expertise des laboratoires français sera perdue, ainsi que l’héritage acquis au cours des années.

Aujourd’hui nous alertons une nouvelle fois le CNESER et le ministère de cette situation. Il est encore temps de modifier la trajectoire, de préserver l’outil de développement scientifique, industriel et économique qu’est le CNES en changeant radicalement les choix politiques et budgétaires que vous êtes en train d’opérer pour les années à venir avec les ministères de l’économie, des finances et de la relance et celui de la défense. Il en est encore temps mais pour cela il faut écouter et entendre ce que vous disent les personnels du CNES et la communauté scientifique spatiale dans son ensemble.

Il faut redonner les moyens au CNES de faire de la recherche et développement, de mener ses missions, il faut s’appuyer sur ses compétences et ses personnels, il faut redonner les moyens à la communauté scientifique de poursuivre une politique scientifique spatiale de haut niveau.

Motion CGT sur la mobilisation dans les bibliothèques

Vote : 25 POUR - 5 NPPV

Des grèves ont lieu actuellement à la Bibliothèque de l’Université de Paris 8, à la Bibliothèque Sainte Geneviève et sur le Campus Condorcet, ainsi que dans des bibliothèques de l’Université de Paris. Certaines durent depuis plusieurs semaines. Les revendications concernent le manque de postes, la précarité des personnels, leur rémunération et leur temps de travail. Les directions d’établissement refusent de répondre aux grévistes et jouent le pourrissement de la situation.
Ces grèves sont la manifestation de l’état de délitement du service public de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ils mettent en évidence, une fois encore, le manque de postes de titulaires, la dégradation des conditions de travail, l’insuffisance des rémunérations, et l’omniprésence de la précarité des personnels.

Le CNESER soutient sans réserve les personnels mobilisés et demande au Ministère et aux directions d’établissements de leur répondre de toute urgence et de satisfaire leurs légitimes revendications.