"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
Menu ☰Accueil > Les dossiers > Enseignement supérieur > Un mauvais budget, ça se censure !
Ce lundi 3 février 2025, le gouvernement sans légitimité de François Bayrou (voir notre communiqué Le retour des morts-vivants) a adopté le Projet de Loi de Finance (PLF) 2025 à coup de 49.3, donc sans vote. Ce budget n’est qu’une resucée du PLF construit par le gouvernement censuré de Michel Barnier, amendée par le gouvernement au Sénat (une chambre qui n’est pas élue au suffrage universel direct) et finalement charcutée par un aréopage de 14 parlementaires réunis en conclave les 30 et 31 janvier 2025.
Pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR), la saignée est sans pitié : plus d’1 milliard d’€ (hors inflation) sera prélevé sur le budget. Alors que le ministre de l’ESR Philippe Baptiste annonçait le 25 janvier à l’AEF vouloir « préserver au maximum les universités », le PLF ponctionne finalement 500 M€ supplémentaires sur le dos des universités déjà exsangues, en « ajoutant » seulement 138 M€ au budget initial. Évidemment, sans augmentation de salaire (malgré près de 30% de perte de pouvoir d’achat depuis 2000 !), sans recrutements supplémentaires, sans rénovations de bâtiments… Cette nouvelle saignée va provoquer un plan social larvé : gels de postes, non renouvellements de CDD, et… beaucoup moins de contrats (BIATSS, doctorant·es, post-docs, etc.).
Par contre, les milliardaires vont continuer à se gaver grâce aux nombreuses exonérations d’impôts et de cotisations sociales, dont les 8 milliards du Crédit Impôt Recherche ! Le CIR est manifestement « sanctuarisé » malgré les preuves multiples de l’immense gaspillage qu’il représente…
Ce qui n’a pas empêché plusieurs grands patrons, Bernard Arnaud en tête, de pleurnicher sans vergogne contre une supposée « douche froide » fiscale qui les « pousse à la délocalisation » !
Mensonges ! D’après Oxfam, les entreprises du CAC 40 ont versé en moyenne 76 % de leurs 142 milliards de bénéfices à leurs actionnaires, soit 108 milliards dans des poches privées. La rémunération des PDG qui accordent de telles « gratifications » a augmenté de 27 % entre 2019 et 2022. Alors que le pouvoir d’achat des fonctionnaires a baissé, lui, de 11 % entre 2020 et 2024. La prédation capitaliste ne connaît pas de limite, contrairement à notre planète !
La CGT FERC Sup se bat, avec les agent·es, pour défendre notre service public d’enseignement supérieur et de recherche et pour qu’il soit démocratique, laïque et émancipateur. Mais il faut pour cela arrêter de maltraiter les travailleur·ses et les étudiant·es, arrêter les restructurations mortifères et les menaces de fermetures de laboratoires et de formations. Une première victoire a été obtenue par la mobilisation avec le moratoire des « key labs » du CNRS, qui avaient été décidés unilatéralement par le Président du CNRS. Il faut continuer !
La CGT FERC Sup a déposé le 21 janvier 2025 un préavis de grève pour trois mois. Elle appelle ainsi à rejoindre tous les mouvements initiés un peu partout par les étudiant·es et les salarié·es contre la casse du service public de l’ESR. Elle demande l’ouverture de négociations autour des revendications suivantes :
Non à la saignée que va provoquer ce PLF 2025 ! À défaut de pouvoir voter contre, la CGT FERC Sup appelle les député·es à censurer le gouvernement qui impose ce budget.
La CGT FERC Sup invite tous les personnels à se réunir en assemblées générales pour discuter des revendications et décider des moyens d’action.
Le mardi 11 février, avec l’intersyndicale de l’ESR, elle appelle à se rassembler partout en France et dès 12h devant le ministère à Paris où se tiendra le CNESER, pour porter haut ces revendications.
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