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vendredi 7 juillet 2023

EHESS

Nous faire entendre

Chères et chers collègues, chères étudiantes, chers étudiants,

La CGT EHESS s’associe au deuil et à la colère exprimés dans un communiqué signé par de nombreuses organisations syndicales, associations et organisations politiques, après le meurtre du jeune Nahel Merzouk par un policier à Nanterre le 27 juin (communiqué du 1 juillet 2023).

Déjà 5 morts après des refus d’obtempérer présumés depuis le début de l’année, dont Alhoussein Camara, 19 ans, tué il y a deux semaines au volant de sa voiture par la police à Angoulême alors qu’il se rendait au travail avant l’aube. Cette série de jeunes hommes racisés tués ou visés par la police - refus d’obtempérer ou pas - s’est allongée ces derniers jours : Mohamed B., jeune père de 27 ans, livreur à scooter, est mort d’une crise cardiaque à Marseille la nuit du 1er au 2 juillet, victime d’un tir de LBD, d’après le parquet ; Aimène Bahouh est dans le coma depuis le 30 juin, après avoir été visé par un tir d’agents du RAID mobilisés en Meurthe-et-Moselle alors qu’il ne faisait, d’après les premiers éléments de l’enquête, que passer à proximité en voiture.

Pendant ce temps, les très jeunes personnes massivement interpelées lors des nuits de révolte font l’objet de peines dites "exemplaires", qui ne font que poursuivre la politique répressive que les quartiers populaires subissent depuis de nombreuses années.

Chacun·e peut le constater au quotidien, les discours réactionnaires et d’extrême droite, entraînant des passages à l’acte inédits, se font de plus en plus hégémoniques dans cette période, également marquée par la nomination d’un proche d’Eric Zemmour à la tête du Journal du Dimanche par l’empire Bolloré (la rédaction entame sa troisième semaine de grève). Dans cette logorrhée brutale, rien n’est dit sur la stigmatisation permanente des quartiers populaires, la situation économique et sociale délétère dans laquelle se trouvent nombre de nos concitoyens et concitoyennes, à Aubervilliers ou à Marseille notamment, causées en grande partie par le démantèlement des services publics. Rien n’est dit non plus sur le racisme systémique et sur le fait que certaines vies semblent avoir moins de valeur que d’autres.

La CGT EHESS tient à rappeler qu’à travers les attaques répétées contre ce que certain·es qualifient de "culture de l’excuse", ce sont aussi les sciences sociales qui sont visées. Celles et ceux qui croient se sauver la mise en s’évertuant à séparer ce qu’ils voient comme le bon grain scientifique de l’ivraie militante jouent à un jeu dangereux : l’extrême-droite et ses allié·es (de plus en plus nombreux·ses) n’ont que faire de leurs gesticulations, car ce qui leur pose problème est le potentiel intrinsèquement critique des sciences sociales, quelles que soient les manières d’articuler le savant et le politique.

La crise démocratique dont l’aggravation et été mise au jour par le traitement répressif du mouvement contre la réforme des retraites se poursuit. Il devient urgent de nous faire entendre.

Dans l’immédiat, il vous est possible d’agir de plusieurs manières :

  1. Participer en masse aux rassemblements et marches organisés
    • le 8 juillet à 14h, à Persan Beaumont : marche Justice pour Adama (suivre les derniers développements)
    • le 14 juillet à 14h, à Nation : défilé internationaliste contre le projet de Loi Darmanin et contre le racisme
    • le 15 juillet, marches citoyennes (détails à venir)
  2. Contribuer aux cagnottes en soutien aux familles des victimes de violences policières
  3. Soutenir les salarié·es du JDD dont la victoire est assurée si nous nous mobilisons en masse

Le syndicat CGT FERC Sup EHESS