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vendredi 16 octobre 2020

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

RIFSEEP : enfin des sous ! Mais à quel prix !

RIFSEEP : enfin des sous !

Mais à quel prix !

La CGT se réjouirait bien volontiers de la perspective d’une prochaine augmentation du pouvoir d’achat des salarié.es d’AMU. Cela fait 10 ans que nous nous battons contre le gel du point d’indice, décidé par Sarkozy, maintenu par Hollande (à l’exception d’un ridicule augmentation de 1,2 %) et prolongé par Macron jusqu’en 2022. Grâce à eux, sur cette période, nous aurons perdu 16 % de notre pouvoir d’achat !

Alors pourquoi ne pas être ravi d’un coup de pouce substantiel à nos revenus ?

Parce que le RIFSEEP donne un nouveau moyen de pression et de contrôle sur les fonctionnaires.

Cette prime est composée d’une part fixe (jusqu’à nouvel ordre) et d’une part variable qui sera fonction de la façon dont le fonctionnaire aura rempli sa tâche, atteint ses objectifs.

Et qui juge de cela ? La hiérarchie !

Une des raisons d’être du statut de fonctionnaire, c’est de permettre aux agents de la fonction publique de servir le bien public, dans l’impartialité et la neutralité, même si pour cela il doit s’opposer à un ordre de sa hiérarchie. Mais comment s’opposer désormais à sa hiérarchie quand le montant de ses revenus en dépend ?

Le RIFSEEP est donc un coup porté au statut de fonctionnaire et à la garantie de pouvoir servir le bien public en toute occasion.

Parce que le RIFSEEP rompt l’égalité de traitement des fonctionnaires.

Cet autre principe de la fonction publique fait que chaque fonctionnaire se voit rémunéré de la même façon, en fonction de son grade et de son ancienneté. Avec le RIFSEEP, l’employeur a désormais le moyen de rompre cette égalité de traitement. Dans un même service, vous pourrez ne plus recevoir le même salaire que vos collègues qui ont le même grade, le même échelon et font le même travail que vous. Quel merveilleux outil pour casser la solidarité entre travailleurs.ses, introduire la jalousie et la division !

Le RIFSEEP, c’est un coup porté au principe d’égalité de la fonction publique.

Parce que le RIFSEEP s’en prend au salaire dit "à la qualification personnelle".

Dans le public, le salaire est un attribut de la personne, pas du poste. C’est le fonctionnaire qui est le support de ses droits, à travers son grade, sa qualification. Ce n’est pas la mesure de son activité qui décide de son salaire, contrairement à ce qui se passe dans le privé. Cette forme d’émancipation des travailleurs.ses du secteur public est remise en cause par le RIFSEEP.

Le RIFSEEP, c’est la sujétion du fonctionnaire à la logique de rentabilité du privé, au mépris de la qualité du service public et de l’émancipation des travailleurs.ses.

Parce que le RIFSEEP va faire perdre 16 % de pouvoir d’achat aux futurs retraité.es.

Les primes que nous touchons ne comptent pas dans le calcul de base de la retraite. 16 % de perte de pouvoir d’achat en 12 ans, ça a comme résultat direct qu’un agent partant en retraite en 2022 aura 16 % de pouvoir d’achat en moins qu’un agent parti en retraite en 2010, avec le même grade et le même échelon. Augmenter les revenus avec des primes et faire croire que c’est aussi bien qu’une augmentation du point d’indice, c’est une tromperie, une trahison.

Le RIFSEEP, c’est un nouveau coup porté contre les retraité.es et contre la retraite par répartition.

Alors NON, nous n’arrivons pas à nous réjouir de la mise en place du RIFSEEP,

QUAND IL Y A L’ARGENT POUR AUGMENTER LES PRIMES, IL Y A L’ARGENT POUR AUGMENTER LA VALEUR DU POINT D’INDICE

C’EST UNE QUESTION DE CHOIX POLITIQUE

ET LE CHOIX QUI EST FAIT N’EST PAS INNOCENT !