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jeudi 29 septembre 2022

Site web du syndicat CGT de l’université Aix-Marseille

Nouvelles primes : " Tant mieux pour les chanceux ; tant pis pour les autres "

Le 21 septembre, le président nous informait :

« D’ailleurs, poursuivant la ligne socialement engagée d’Aix-Marseille Université, j’ai souhaité la création d’une prime annuelle fixe de fin d’année, effective dès 2022, pour l’ensemble du personnel BIATSS titulaires (entre 350 et 450 € bruts) et CDI (entre 117 € et 150 € bruts) [mais pas les CDD]. Cette prime fixe sera versée à Noël et ce dispositif permet également d’attribuer une part variable à toutes et tous : titulaires, CDI et CDD. Une note explicative sera adressée très prochainement à l’ensemble de l’encadrement de l’établissement pour préciser les modalités de mise en œuvre. »

Une nouvelle fois, on constate une différence de traitement entre les titulaires* et les agents non titulaires (ANT*) !

Les ANT représentent 37 % des Biatss à AMU.
À travail égal, ils et elles sont largement pénalisé.es dans leur salaire, dans leur carrière et maintenant dans cette "prime de fin d’année".
Une inégalité existe même entre les ANT, car il est effectivement possible d’attribuer une part variable aux CDD, mais au bon vouloir des chef·fes de service et selon les ressources propres de la structure.

Bien sûr l’augmentation du traitement des personnels titulaires peut être saluée ; elle est particulièrement nécessaire dans le contexte actuel.
Mais il est profondément injuste que le salaire des agents non titulaires ne soit pas revalorisé à l’identique.

Certaines organisations syndicales sont ouvertement contre une égalité de traitement entre les titulaires et les contractuels, et donc ont leur part de responsabilité dans cette situation. Pensez-y quand vous voterez le 8 décembre !

Cette prime a été "négociée" par un groupe de travail composé de représentant.es des organisations syndicales et de l’administration. La CGT - SUD n’a pas participé à ce groupe de travail, car nous sommes de façon générale opposés aux primes :

  • Parce que les primes peuvent constituer un moyen de pression ou de répression sur les fonctionnaires personnels.
  • Parce qu’il n’y a pas de cotisations sociales sur les primes, ce qui met en difficulté la Sécurité Sociale.
  • Parce que les primes n’entrent pas en compte dans le calcul de la retraite, faisant chuter de façon importante le niveau de vie des retraités.
  • Parce que les primes favorisent jalousie, la concurrence, individualisme et division des collectifs de travail.
  • Parce que les primes accentuent les inégalités : à grade et ancienneté comparables, les femmes touchent 30 % de prime en moins (dans la FP d’État).
  • Parce que les primes individuelles remettent en cause l’égalité de traitement entre les agent.e.s et le principe de la séparation du grade et de l’emploi, fondement de la logique de carrière et l’indépendance du fonctionnaire
  • Parce que c’est un pas supplémentaire vers l’individualisation et le salaire au mérite.
  • Parce que les primes permettent d’imposer la soumission à la hiérarchie et non plus à la qualité du service public.
  • Parce qu’une prime, par définition, est temporaire : elle peut être retirée ou réduite d’une année à l’autre, sans aucune justification ou avec des justifications arbitraires.

La CGT revendique

  • l’intégration des primes dans le traitement indiciaire
  • un plan de titularisation massif des ANT, CDI et CDD
  • 10 % d’augmentation de salaire tout de suite et l’indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation

Et si vous pensez que notre pays n’en a pas les moyens, nous sommes prêts à en discuter !

Précision

Titulaire ou fonctionnaire : agent entré dans la fonction publique sur concours. En savoir plus
ANT Agent Non Titulaire, ou contractuel. On appelle contractuel ou contractuelle de la fonction publique un agent public recruté sous contrat de droit public (CDD ou CDI) par un employeur public. Il n’est ni protégé par le statut de fonctionnaire, ni par le code du travail (droit privé). En savoir plus Les revendications de la CGT