"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"
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les facs et les labos les interpellent et expriment leur colère !
Ce jeudi 12 décembre, l’Agence nationale de la recherche tenait une « journée d’échanges sur l’innovation » au sein du nouveau modèle de lieu macronien : l’incubateur de start-up Station F de Xavier Niel. Un événement emblématique de la marchandisation des savoirs, de la destruction du système de recherche publique et de sa mise au service de l’entreprise. Avec l’ANR et ce type d’évènements, c’est le triomphe du darwinisme social cher à Antoine Petit, le PDG du CNRS. Ce gouvernement, comme les précédents, soumet la recherche aux intérêts privés, en distribuant le crédit impôt recherche sans contrôle et en tentant de mettre les facs et les labos au service du patronat.
Cependant, plus d’une centaine de chercheurs, d’enseignants-chercheurs et d’étudiants ont décidé de se faire entendre. Nous avons réussi à entrer alors que la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal devait intervenir. Après quelques gentilles bousculades, nous avons pu déployer nos banderoles à la tribune notamment celle qui dit : « étudiants pauvres, salariés précaires, retraités menacés : Ensemble pour des moyens et des postes dans les facs et les labos ». Nous étions plus nombreux que la soixantaine de chercheurs-startupeurs et d’entrepreneurs présents dans l’amphi. F. Vidal nous a donc écouté déclamer des slogans tel que « Start-up pièges à con : On n’en veut pas du monde de Macron » ou « Fac fermée aux intérêts privés, facs ouvertes aux enfants d’ouvriers ». Une de nos camarades a pu lire le texte suivant :
Nous, disons, nous : « Vive le service public de la recherche, vive l’université ouverte ! »
La seule réponse de F. Vidal a été de nous tourner le dos et de s’excuser « à tous les chercheurs dans la salle. » Elle n’a visiblement pas compris que les chercheur.e.s, les universitaires, les étudiant.e.s, c’est nous ! Pas les entrepreneurs et startupers qui siphonnent les fonds publics pour faire des profits !
Nous avons pu crier que nous représentions la recherche, que nous voulions des moyens et des postes pour un modèle de recherche publique. Elle nous a indiqué que le savoir produisait des richesses qui devaient servir à toute la société. Pour elle, cela signifie servir aux entreprises et produire de l’argent. Pour nous cela signifie former des étudiants et produire des connaissances sur le monde utile pour le bien commun. Elle a ensuite décidé de sortir sous les huées, sans répondre à nos questions et notre texte.
Nous n’avons donc pas eu de réponse quant à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) dont les rapports annoncent une étape majeure du processus de destruction du service public de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le discours d’Emmanuel Macron à l’occasion des 80 ans du CNRS promettait plus de mandarinat, plus de précarité, plus d’inégalités entre les établissements et les personnels, et toujours plus d’argent pour les entreprises privées
Le comité de mobilisation de l’ESR en lutte