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lundi 7 décembre 2020

Blog du syndicat CGT FERC SUP université & INSA Rouen

Déclaration de la CGT au titre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation au conseil académique de l’éducation nationale du lundi 7 décembre 2020

Monsieur le Préfet,
Madame la Rectrice,
Monsieur le Président de Région,

Depuis des mois, la loi de programmation de la recherche fait l’objet d’une dénonciation quasi-unanime de la part de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche pour de nombreuses raisons : précarisation des personnels, insuffisance budgétaire, généralisation des appels à projet, privatisation, mise en concurrence exacerbée, etc.

En outre, ont été votés, à la dernière minute, des amendements qui attaquent les libertés universitaires et l’existence d’un statut national d’enseignant-chercheur, indispensable à la garantie d’un service public d’enseignement supérieur d’égale qualité sur l’ensemble du territoire.

Cette loi est dénoncée tant dans son contenu que dans la méthode employée par le gouvernement pour la faire passer en force dans un moment où personnels et étudiants sont mis à distance de leurs lieux de travail et d’échanges. Pourtant, le jeudi 10 décembre, les personnels et les étudiants se mobiliseront bien une nouvelle fois partout en France.

La CGT s’associera à ces actions.

La pérennisation de l’enseignement à distance favorise l’abandon et le découragement, en particulier pour les plus fragiles.

La CGT demande que soient fournis au plus vite les moyens, en postes et en locaux, qui garantissent des lieux de travail sûrs et sains, pour assurer le seul enseignement efficace : l’enseignement en présentiel. Il est inacceptable qu’une génération soit sacrifiée. La CGT exige une reprise rapide des enseignements en présentiel, et demande également que tout soit mis en oeuvre pour faire cesser la précarité étudiante actuellement en forte hausse.

Comment croire que l’État prenne en considération les difficultés de l’enseignement supérieur et de la recherche en Normandie alors qu’il ne prévoit qu’une dotation de 50 millions d’euros dans le cadre du contrat de plan avec la Région ? Pendant combien de temps encore des projets pourtant essentiels seront-ils suspendus alors que le nombre de diplômés en Normandie reste faible et que les établissements publics à caractère scientifique et technologique y sont si peu représentés ?

Par ailleurs, nous ne pouvons que nous interroger sur la politique régionale qui a acté un niveau très élevé des frais de scolarité de certaines filières sanitaires et sociales, prohibitif pour de nombreux jeunes normands, ou encore le soutien à l’enseignement supérieur privé pour occuper la place laissée libre par l’abandon par l’État de secteurs de la formation initiale.

Nous voudrions croire que la Région puisse tirer toutes les leçons de la crise sanitaire actuelle et que « le plan campus puisse se réaliser en intégrant une réelle stratégie de développement durable, social et environnemental » comme le souligne le conseil économique, social, environnemental régional. Malheureusement la réalité est toute autre. L’enseignement supérieur et la recherche servent de prétexte à des aménagements ravageurs, comme sur le plateau nord de Caen ou sur le Madrillet, qui s’accompagnent d’artificialisations de sols et d’écosystèmes remarquables, et qui ne favorise que les profits, sans pour autant améliorer les conditions de travail et d’étude.

Pour terminer, M. le Préfet, Mme la Rectrice et M. le Président de Région, vous avez pris connaissance de l’expression des personnels lors des élections universitaires des Universités de Caen et de Rouen. Sans ambiguïté, ils se sont prononcés contre la fusion de leurs établissements et pour une autre politique. On peut espérer qu’ils soient enfin entendus et que toute idée d’établissement expérimental s’opposant à la bonne tenue des missions de service public, soit abandonnée.