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lundi 11 septembre 2023

Communiqués de la CGT FERC Sup Paris 8 (année 2023-2024).

Retailleau, taille-toi !

Vendredi 8 septembre, dernier jour de la semaine de rentrée, le gouvernement choisit d’annoncer la forme que va prendre la poursuite de sa destruction méthodique de l’université pour la saison 2023–2024.

Mettre les universités financièrement toujours plus à genoux

Nous avons appris dans Le Monde [1] que la sinistre Retailleau demande aux universités de puiser dans leur fonds de roulement pour financer leur fonctionnement, comme s’il s’agissait d’une cagnotte dormante et non d’une assurance permettant la gestion des imprévus. Jusqu’à récemment encore, il était conseillé aux universités de constituer un fonds de roulement leur permettant d’assurer au moins un mois de fonctionnement (salaires, factures, etc.). Cette annonce arrive dans un contexte déjà tendu budgétairement, où la plupart des universités sont mises à la peine par l’inflation et les mesures d’urgences sur les primes et le point d’indice qui, malgré leur insuffisance, ne sont pas compensés par les dotations de l’État (il s’agit pourtant de payer des fonctionnaires !). De ce fait, on observe déjà des budgets déficitaires dans certaines universités, et parfois de manière conséquente.

Nous ne sommes pas dupes, il s’agit bien d’une volonté de fragiliser les budgets des universités, dans un seul but : mettre les universités à terre, d’une part pour les forcer à accepter l’évolution de leurs sources de financement vers toujours plus de mises en compétition (financement par projets) et de soumission aux intérêts privés, au détriment des libertés académiques et de l’indépendance de la recherche et de la formation ; et d’autre part pour casser toujours plus l’enseignement supérieur public au profit d’un juteux marché privé et au détriment de la qualité des formations.

Toujours plus loin dans la généralisation de la mise en concurrence

C’est dans Les Echos [2] que cette logique se révèle encore plus clairement : la ministre demande aux universités de fermer les formations qui ne sont pas assez rentables et la mise en place d’indicateurs de performance pour l’ensemble des licences d’ici la fin de l’année universitaire.

Toujours dans cet article, on peut lire :

Pour investir dans les filières dites porteuses (alimentation durable, numérique…), l’exécutif mise sur les appels à projet du plan France 2030, avec « près de 20.000 places de formation [qui] seront proposées sur ces enjeux ».

Là, le niveau de stupidité n’a d’égal que celui du foutage de gueule. Sur le papier, aucune formation voulant ouvrir davantage de places n’en est empêchée, au contraire. Le problème, c’est le manque de moyens ! Et aucun financement par projet ne permettra jamais de construire les salles manquantes ou de recruter les enseignant·es-chercheur·es et les personnels BIATOSS qui manquent cruellement pour accueillir plus d’étudiant·es !

Il faut être bien clair là dessus, « ouvrir des places » dans une formation, ça ne peut rien vouloir dire d’autre que ceci : construire des locaux et recruter des personnels. Autrement ce ne sont pas « des places » qui sont ouvertes, mais juste des lignes dans un tableur listant des inscriptions…

Madame la ministre, si c’est juste pour ajouter des lignes dans un fichier, on peut se passer de vous !

Nous ne sommes pas des cellules de tableur !

Il y en a assez de ces gens, de la ministre à la caste de managers inutiles voire nocifs qui nous sont imposés ! Ils et elles sont incapables de voir le monde à travers autre chose qu’une feuille de calcul. Leur néolibéralisme exacerbé détruit tout ! Nous n’en voulons plus !

Refusons la mise en place de ces nouveaux indicateurs !
Ne participons plus à la mise en œuvre d’aucun d’entre eux !

Ni les personnels, ni les étudiant·es, ni les formations, ni nos recherches ne sont réductibles à des lignes d’une feuille de calculs. Il est grand temps de financer les universités à la hauteur de leur mission d’enseignement supérieur et de recherche. Exigeons la dissolution de l’HCERES (haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) et des autres autorités d’évaluation quantitative ! Exigeons la dissolution de l’ANR (agence nationale de la recherche) et des autres agences de mises en concurrence ! Exigeons l’abrogation du CIR (crédit impôt recherche) et des autres niches fiscales détournant l’argent public de ses missions premières ! Exigeons le redéploiement de ces conséquents budgets en direction des universités pour leur assurer un financement pérenne et suffisant pour mener à bien leur mission dans des conditions décentes !

Les clignotants sont au rouge : découragement, fatigue, stress, insomnies, inappétence au travail… La CGT FERC Sup invite les travailleurs et travailleuses des établissements à signaler tous les dysfonctionnements de la rentrée ayant des répercussions sur leur santé, y compris ceux lié au manque de moyens, dans les registres SST (santé et sécurité au travail) dont vous trouverez un mode d’emploi ici :
https://cgt.fercsup.net/IMG/pdf/cgtfercsup_fiche_registresante_se_curite_travail_fev2022.pdf.

La CGT FERC Sup Université Paris 8, le 11 septembre 2023.


[28 sentiment 2023, « Les universités sommées de faire le tri dans leurs formations » article de M.-C. Corbier.