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jeudi 23 avril 2020

Site web CGT FERC Sup Sorbonne Université

Compte-rendu du Comité Hygiène Sécurité et Conditions de travail de Sorbonne Université (CHSCT) du 10 avril

Tu trouveras ci-joint le compte-rendu du dernier CHSCT (10 avril), entièrement consacré aux conditions de travail liées au confinement. Nous avons souhaité détailler les échanges dans ce compte-rendu pour donner les informations les plus précises possibles.
Nous souhaitons recevoir le maximum d’informations sur tes conditions de travail mais aussi sur ta situation personnelle pour faire remonter au prochain CHSCT.
Tu peux nous écrire à su-secretariat@listes.fercsup-cgt.org

Cela fait maintenant presque 6 semaines que la grande majorité des agents de Sorbonne Université est confinée, hormis ceux et celles qui continuent à travailler en présentiel dans le cadre du Plan de Continuité d’Activité.
Si certain.es d’entre nous ont interrompu leur activité professionnelle car leur métier ne se prête pas au télétravail, de nombreux collègues travaillent à distance – nous ne parlons pas de télétravail car ce dernier est encadré réglementairement – souvent dans des conditions difficiles : il faut composer avec des logements rarement immenses et rarement équipés d’une cour ou d’un jardin en Ile-de-France, souvent des enfants à garder en même temps et la gestion du travail scolaire que cela implique, et du matériel informatique pas toujours adapté au télétravail - tout le monde n’a pas chez soi un ordinateur disponible et une connexion internet suffisante.
Nous avons d’ailleurs alerté la présidence sur ce point : les collègues ne disposant pas d’équipement informatique à domicile ne peuvent évidemment pas travailler à distance ; mais surtout ils n’ont plus aucun contact avec l’université. Nous avons donc demandé que des courriers papier soient envoyés, notamment sur les conditions de la reprise à partir du 11 mai.

Malgré ces difficultés, nous constatons à travers de nombreux témoignages que les personnels font d’énormes efforts pour participer à la poursuite de l’activité, attachés à leur mission de service public.
En remerciement de ce dévouement, la présidence de Sorbonne Université a imposé la prise de 2 semaines de congés à l’ensemble des personnels. Si certain.es souhaitaient des congés, ce n’est pas le cas de tous les agents. Par un communiqué intersyndical, nous avions interpellé la présidence sur ce sujet dès le 10 avril.
Pour certain.es d’entre nous se pose également la question des congés bonifiés ; nous avons demandé à la présidence d’accepter la demande de certain.es collègues de reporter ces congés bonifiés à l’an prochain.

Par ailleurs, la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) a envoyé cette semaine un courrier aux présidents d’université indiquant qu’il faut à tout prix maintenir les partiels du deuxième semestre. Nous savons tous que ce semestre a été fortement tronqué et se passe dans des conditions extrêmement difficiles, que ce soit pour les enseignant.es ou pour les étudiant.es.
Nous demandons à ce que l’année universitaire 2019-20 soit validée sans pénaliser les étudiants, en choisissant la solution la plus favorable entre deux options : soit à partir des notes du semestre 1 quand cela est possible, soit en neutralisant à 10/20 le semestre 2, améliorable en prenant en compte les évaluations faites lors du second semestre P2 (contrôle continu, devoir à la maison, compte-rendus ...) Nous demandons qu’aucune de ces évaluations ne soit faite en session synchrone, et ne représente une surcharge de travail (limitation très stricte du nombre de DM et de leur longueur).

De leur côté, les stagiaires Inspé se retrouvent dans une situation inextricable : pendant leur année de stage, habituellement déjà très lourde puisqu’elle leur demande de mener leur M2 à terme, de rendre leur mémoire, et d’assurer un mi-temps d’enseignement un établissement, avec la sanction de la titularisation en fin d’année…
Les injonctions du gouvernement sont contradictoires : en tant qu’étudiant.es, ils ne reprennent pas les cours d’ici l’été – mais sont soumis aux évaluations de fin d’année comme tous les étudiants ; en tant que stagiaires, ils retournent potentiellement en classe dès le 11 mai : situation ubuesque !
Tu trouveras en pièce jointe le communiqué intersyndical sur ce point.

De nombreuses questions se posent aussi sur les conditions du déconfinement à venir. Pour le moment l’université n’a pas donné de consignes précises quant à la reprise du 11 mai (ou du 18 mai d’après la note du président de SU envoyé à tous les personnels le 3 avril) – le Ministère non plus d’ailleurs, ne fournissant pour le moment aucune réponse aux nombreuses questions posées par l’ensemble des syndicats.
Nous savons que le déconfinement sera progressif. Il n’est pas impossible que de nouvelles périodes de confinement surviennent dans les prochains mois. Dans tous les cas, les conditions de travail seront durablement modifiées.
En particulier, la question du travail à distance se pose dans la durée. Nous demandons donc que l’université mette les moyens nécessaires, en particulier par l’achat de matériel informatique, pour permettre aux agents de travailler dans des conditions si ce n’est idéales, au moins techniquement acceptables, pendant les mois qui viennent.

Pour beaucoup de collègues contractuels, au stress du confinement s’ajoute l’inquiétude quant au renouvellement de leur contrat l’an prochain. Certains, on peut le comprendre, travaillent encore plus que d’habitude dans l’espoir de montrer à leur direction qu’ils « méritent » d’être réembauchés. Cette pression supplémentaire n’est pas acceptable. Nous demandons que l’université renouvelle tous les contrats l’an prochain sans condition.

Nous demandons également que les doctorants qui le demandent soient réinscrits de droit l’an prochain, voient leur contrat doctoral renouvelé pour ceux qui en disposent, et que la durée du confinement ne soit pas décomptée de la durée de leur thèse.