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jeudi 4 mars 2021

Syndicat CGT Université de Grenoble

8 mars : Pour l’égalité à l’Université ! Pour une Université au service de l’Égalité !

Les femmes et les minorisé-es de genre subissent des discriminations dans tous les domaines, que ce soit dans la sphère professionnelle (temps partiels imposés, inégalités de salaires avec toujours 17 % de moins que les hommes, plafond de verre pour accéder à des postes à responsabilités, ...), dans la sphère privée (double journée à cause du travail domestique, charge mentale…) ou dans la société (invisibilisation des femmes, absence de parité en politique, harcèlement, …). Ces discriminations sont liées à la violences à l’égard des femmes et minorisé-es de genre, qui prennent de nombreuses formes : psychologique, morale, verbale, économique, physique et sexuelle.

L’ensemble de ces violences et discrimination constitue un système patriarcal d’oppression et d’exploitation des femmes.

Les violences sexistes et sexuelles au travail ne sont pas des faits divers mais bien une réalité systémique : plus d’une femme sur deux a déjà subi des violences sexistes et sexuelles au cours de sa vie professionnelle ; près d’une femme sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement sur son lieu de travail. De la même manière, les personnes LGBTQI+ sont discriminé-es par rapport à leur orientation sexuelle ou leur transidentité et subissent ces violences de pleins fouet : 85% des personnes LGBT ont ressenti de l’homophobie sur leur lieu de travail.

La situation économique des femmes dans la production est étroitement liée à l’oppression qu’elles subissent. Elles occupent l’écrasante majorité des emplois à temps partiels (76% des contrats à temps partiels concernent les femmes et plus d’une femme salariée sur trois travaille à temps partiel). Cette précarité a un double effet. Au travail, cela renforce l’impunité des agresseurs et harceleurs du fait de la crainte de se retrouver sans revenus. Et de plus, cela tend à rendre les femmes financièrement dépendantes de leur conjoint, et de la même façon dans la sphère privée à garder le silence sur de potentiels abus.

Bien sûr, l’Université n’est pas en dehors de la société et violences de genre y sont bien présentes.

L’ESR est un environnement propice aux violences sexuelles et sexistes ; par exemple, une étudiante sur 20 a été victime de viol et une étudiante sur 10 a été victime de violence sexuelle. Plus d’une personne sur deux se dit victime ou témoin de violence verbale, et 40% des répondant.e.s se disent témoins ou victimes de propos LGBTQI+phobes. Lorsque le sexisme est dénoncé, les problèmes sont souvent mis sous le tapis . Ceci explique le fort manque de confiance dans la capacité de l’établissement à gérer les violences sexuelles et sexistes dans leur ensemble.

Plusieurs facteurs aggravent le sexisme à l’Université :

  • Les nombreuses relations hiérarchiques au sein de l’université favorisent la loi du silence et de l’impunité. Les doctorantes sont particulièrement concernées par le harcèlement sexuel du fait des relations hiérarchiques qui les lient à leurs encadrants (majoritairement des hommes).
  • Les commissions de recrutement au fonctionnement obscur, l’évaluation de dossiers, la tenue d’oraux laissent plus facilement les préjugés sexistes ou racistes influencer les décisions de recrutement ou de promotion.
  • De plus, de nombreuses chercheuses terminent leur thèse avec une allocation chômage ou le RSA ; multipliant les contrats post-doctoraux après la soutenance jusqu’à une titularisation qui, déjà scandaleusement tardive, est d’autant plus éloignée pour les femmes que pour les hommes (34 ans pour les hommes contre 35 ans pour les femmes). Cette course à la titularisation qui est due à la pénurie de postes et au manque d’argent public investi dans les universités, laisse le plus souvent sur le carreau les femmes sur qui repose encore beaucoup le travail domestique et reproductif.
  • Les vacations payées à l’heure et systématiquement en retard, les thèses non financées (en sciences humaines notamment) où les femmes sont par ailleurs sur-représentées sont autant de conditions précaires qui maintiennent les inégalités de genre au sein de l’ESR et ne permettent pas la libération de la parole et la lutte contre le harcèlement.

Des luttes qui payent : l’Argentine, la Pologne…

La lutte pour l’émancipation des femmes et minorisé-es de genre n’est pas une spécificité française mais au contraire une question qui traverse l’ensemble des pays.

En 2018, plus de 5 millions d’espagnoles se sont mises en grève pour l’égalité salariales et la fin des violences sexistes et sexuelles, remplissant les rues dans des manifs monstres.

L’année dernière, les femmes argentines ont arraché la légalisation de l’avortement après un long combat contre les réactionnaires de tout bords, limitant ainsi les avortements clandestins et les décès qui en résultent.

Pourquoi faire la grève le 8 mars ?

Toutes les victoires pour l’amélioration des conditions de travail et de vie des femmes ont pu être arrachées parce qu’elles se sont mobilisées pour obtenir leur revendications. À l’UGA, les violences sexuelles existent et sont parfois dénoncées. En revanche, le peu d’actions qui suivent les plaintes et la faible protection des victimes rendent les instances anti-harcèlement très inefficaces et insuffisantes.

Il est donc clair qu’il va falloir se battre pour obtenir de vrais changements pour mieux lutter contre les violences sexistes et les inégalités. On a besoin de vrais outils et instances efficaces pour en finir avec l’impunité des harceleurs. On a besoin de plus de financements pérennes pour en finir avec la précarité programmée et le gâchis des compétences : c’est une condition nécessaire pour une Université publique, émancipatrice et débarrassée de toutes formes d’oppressions.

Se mettre en grève le 8 mars et participer à la manifestation, c’est faire entendre nos revendications et c’est un premier pas vers la prise de conscience que c’est collectivement qu’on fera changer les choses.

Nous exigeons des actions concrètes dès à présent à l’UGA :

  • La création d’un service d’accompagnement juridique et psychologique lié à la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ce service doit être 100% gratuit et composé de professionnel.les indépendant.es de l’Université.
  • La cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit permettre de déclencher des procédures disciplinaires. La capacité de déclencher une procédure disciplinaire ne peut pas rester un pouvoir exclusif des directions d’établissements.
  • La suspension à titre conservatoire des tâches d’encadrement des personnels accusés de harcèlement le temps de l’enquête et de la procédure disciplinaire.
  • Une campagne massive de sensibilisation afin de permettre la libération de la parole.
  • En cas de harcèlement ou de violences, ne restez pas seul-es.

Notre syndicat peut être contacté sur ce mail : cgt@univ-grenoble-alpes.fr

Ou pour toute question spécifique aux doctorant-es, vous pouvez également contacter le collectif de doctorant-es CGT : doctorantes.grenoble@fercsup-cgt.net

Mobilisons nous lors de la journée internationale pour le droit des femmes !

Grève et MANIFESTATION lundi 8 mars à 14h

Départ devant le musée de Grenoble (place Lavalette, arrêt Notre-Dame musée)

For equality at the University ! For a University at the service of Equality !

Women and gender minorities suffer discrimination in all areas, whether in the professional sphere (imposed part-time work, wage inequalitiesas women are paid 17% less than men, glass ceiling preventing women from accessing positions with responsibilities, ...), in the private sphere (double working day because of domestic tasks, mental burden, etc.) or in society (invisibilization of women, lack of parity in politics, harassment, etc.). This discrimination is linked to violence against women and gender minorities, which takes many forms : psychological, moral, verbal, economic, physical and sexual. All of these violences and discriminations constitute a patriarchal system of oppression and exploitation of women.

Gender-based and sexual violence at work is not a trivial matter but a systemic reality : more than one in two women has already experienced gender-based and sexual violence in her professional life ; almost one in three women has been harassed or sexually assaulted in the workplace. Likewise, LGBTQI+ people are discriminated against on the basis of their sexual orientation or transidentity and suffer the full force of this violence : 85% of LGBT people have experienced homophobia in their workplace.

The economic position of women in production is closely linked to the oppression they experience. They occupy the overwhelming majority of part-time jobs (76% of part-time contracts are for women and more than one in three female employees work part-time). This precariousness has a double effect. At work, this reinforces the impunity of attackers and stalkers because of the fear of ending up without income. And furthermore, it tends to make women financially dependent on their spouses, and likewise in the private sphere to remain silent about potential abuse.

Gender-based violence at university ?

Of course, the University is not outside of society and gender violence is present there. ESR is an environment conducive to sexual and gender-based violence ; for example, one in 20 female students has been raped and one in 10 female students has been sexually abused. More than one in two people say they are victims or witnesses of verbal violence, and 40% of respondents say they are witnesses or victims of LGBTQI + phobic comments. When sexism is exposed, the problems are often put under the carpet. This explains the strong lack of confidence in the capacity of the establishment to deal with sexual and gender-based violence as a whole.

Several factors aggravate sexism at the University :

  • The many hierarchical relationships within the university promote the law of silence and impunity. Doctoral students are particularly concerned by sexual harassment because of the hierarchical relationships that link them to their supervisors (mostly men).
  • The obscure functioning of the recruitment commissions, the evaluation of files, the holding of oral examinations more easily allow sexist or racist prejudices to influence recruitment or promotion decisions.
  • In addition, many researchers finish their thesis with unemployment benefit or RSA ; multiplying post-doctoral contracts after the defense until tenure which, already scandalously late, is even more distant for women than for men (34 years for men compared to 35 years for women). This race for tenure, which is due to the shortage of positions and the lack of public money invested in universities, most often leaves women behind, on whom domestic and reproductive work is still heavily dependent.
  • Shifts paid on time and systematically late, unfunded theses (in human sciences in particular) where women are also over-represented are all precarious conditions that maintain gender inequalities within the ESR and do not allow freedom of speech and the fight against harassment.

Struggles that pay off : Argentina, Poland ...

The fight for the emancipation of women and gender minorities is not a French specificity but on the contrary a question that crosses all countries. In 2018, more than 5 million Spanish women went on strike for equal pay and an end to gender-based and sexual violence, filling the streets with monster demonstrations. Last year, Argentinian women pushed for legalization of abortion after a long struggle against reactionaries from all sides, limiting clandestine abortions and the resulting deaths.

Why go on strike on March 8 ?

All the victories for improving the working and living conditions of women have been wrested because they mobilized to obtain their demands. At the UGA, sexual violence does exist and is sometimes denounced. On the other hand, the lack of action following complaints and the poor protection of victims make anti-harassment bodies very ineffective and insufficient. It is therefore clear that we will have to fight to obtain real changes to better fight against gender-based violence and inequalities. We need real tools and effective authorities to put an end to the impunity of stalkers. We need more sustainable funding to put an end to the programmed precariousness and the waste of skills : this is a necessary condition for a public University, emancipatory and free from all forms of oppression. Going on strike on March 8 and participating in the demonstration is to make our demands heard and it is a first step towards realizing that it is collectively that we will make a difference.

We demand concrete actions now at UGA :

* The creation of a legal and psychological support service linked to the unit for the fight against gender-based and sexual violence. This service must be 100% free and made up of professionals who are independent from the University.
* The unit for the fight against gender-based and sexual violence must make it possible to initiate disciplinary procedures. The ability to initiate disciplinary proceedings cannot remain the exclusive power of school management.
* The temporary suspension of supervisory duties for staff accused of harassment during the investigation and the disciplinary proceedings.
* A massive awareness campaign to allow free speech.

In the event of harassment or violence, do not remain alone.
Our union can be contacted on this email : cgt@univ-grenoble-alpes.fr
Or for any question specific to doctoral students, you can also contact the group of doctoral students CGT : doctorantes.grenoble@fercsup-cgt.net

Let’s mobilize on the International Day for Women’s Rights !

Strike and DEMONSTRATION Monday March 8 at 2 p.m.
Departure in front of the Grenoble museum (place Lavalette, Notre-Dame musée tram station)