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jeudi 24 novembre 2011

Austérité et chantage à la dette ! Dans l’enseignement supérieur aussi !!

La CPU (conférence des Présidents Université) avait appelé « l’autonomie des universités » de ses voeux. Le gouvernement la lui a accordée, d’autant plus volontiers qu’il y voyait l’un des principaux outils de sa réforme de l’enseignement supérieur. De fait, la restructuration du paysage universitaire est en cours : la course à « l’excellence » (et surtout aux budgets reliés) a poussé certaines universités à fusionner, se regrouper, etc. Mais le processus ne va pas assez vite au goût du gouvernement : certaines universités, avec leurs personnels, freinent.

Deuxième étape, donc : l’organisation de l’étranglement budgétaire. Comme en Grèce, toutes proportions gardées, la politique de la dette est mise en oeuvre pour sommer les universités récalcitrantes d’intégrer les nouvelles « universités uniques ». Le risque à terme est la disparition des universités dans tous les territoires, au profit des seules grosses métropoles régionales universitaires.

La prétendue “ autonomie des universités ” consacrée par la LRU et les RCE n’a trompé que ceux qui pensaient tirer bénéfice d’une université enfin managée comme le privé et maîtresse de son budget. Les naïfs espéraient que la masse salariale serait miraculeusement épargnée par la RGPP, quand le gouvernement savait en faire au contraire le vecteur du démembrement du Service public de l’enseignement supérieur, de la casse du statut de fonctionnaire d’État de ses personnels. C’est aussi l’instrument d’une politique d’austérité déléguée aux universitaires mêmes, préparant ainsi, notamment, le terrain de l’explosion des droits d’inscriptions.

Aujourd’hui, la politique de la dette s’applique aussi dans le Supérieur : 7 universités sont mises sous tutelle des recteurs et un certain nombre en difficulté financière. C’est un coup de semonce et, de fait, une douzaine d’autres universités sont dans le rouge, obligées de prélever sur leurs réserves pour combler 2011, voire même dans l’incapacité de présenter un budget 2012 en équilibre. Plus nombreuses encore sont celles qui ont anticipé, qui en gelant des postes, qui en réduisant l’offre de formation, qui en réduisant les dépenses de fonctionnement et d’investissements, qui en attaquant les primes et autres éléments de rémunération, voire même en licenciant des personnels contractuels...

« Nous, personnels de l’UPPA, nous ne sommes pas responsables de la situation financière de notre Université »
écrivent les personnels de l’Université Pau et Pays de l’Adour et ils exigent des garanties de leur président et du ministère : « maintien de tous les emplois statutaires et contractuels, remplacement de tous les départs en retraite, maintien de tous les éléments de rémunération avec paiement à échéance normale,(…) maintien de toutes les heures d’enseignement(…), non augmentation des droits d’inscription des étudiants » (…) extraits de la motion des personnels de l’UPPA réunis en AG le 17 novembre 2011 avec leurs syndicats CGT, FSE, FSU, FO, Sud étudiants et UNSA.

Ils ont raison ! Aucun personnel d’Université n’est responsable des mesures prises depuis des années par les gouvernements successifs ; aucun agent ne s’est rallié à de telles mesures : il suffit de se souvenir de la mobilisation historique de 2009 pour le maintien du statut particulier des enseignants-chercheurs et pour l’abrogation de la LRU.

Oui, aujourd’hui, tous les personnels universitaires sont en droit d’obtenir des garanties de leurs présidents d’Universités et de leur ministre de tutelle !

FERC Sup CGT, nous avons caractérisé et combattu les 20 propositions de la CPU, la LRU, les RCE et nous continuons à en demander l’abrogation.

Nous combattons pour le retour à des budgets d’État, à une gestion nationale des salaires et carrières des personnels, pour l’abandon de la RGPP et des gels ou suppressions de postes, pour la défense inconditionnelle du recrutement sur statut de fonctionnaire d’État…

Nous constatons que les innombrables collègues non titulaires occupent de fait des emplois permanents de la Fonction publique pour lesquels existent les corps et grades permettant leur recrutement sur postes statutaires. Ils doivent être titularisés ! Et pour cela, les postes de tous grades nécessaires doivent être créés au budget de l’État.

Sans attendre, nous invitons tous les collègues à répondre aux initiatives des syndicats de la FERC Sup CGT, à se réunir pour établir leurs revendications précises, à les porter auprès des responsables de leur Université, auprès du Recteur, chancelier d’Université, représentant du ministère.

Non aux plans d’austérité ! Oui aux revendications !