"Pour un Service public national d'Enseignement supérieur et de Recherche laïque, démocratique et émancipateur"

Menu ☰

Accueil > Les dossiers > Les instances > CNESER > CNESER du 11 octobre 2022 : déclaration liminaire CGT

mercredi 9 novembre 2022

CNESER du 11 octobre 2022 : déclaration liminaire CGT

Il y a moins de deux semaines, plus de 250 000 personnes, y compris nos collègues de l’ESR, se sont mobilisées par la grève et les manifestations : au-delà des revendications légitimes sur les salaires et le pouvoir d’achat, nous constatons tous et toutes un désengagement de l’Etat qui met en péril le service public de l’ESR.

Condition étudiante  : La situation des étudiants ne s’améliore pas : nombreux sont ceux qui ont recours à l’aide alimentaire, et sont en grande précarité. Le très attendu projet de réforme des bourses suscite beaucoup d’inquiétudes, quels seront « les droits et les devoirs » évoqués par la Ministre ? Où sont les financements qui pourraient faire bouger les choses en 2023 ?

Comment accepter que près d’un quart des nouveaux bacheliers ne soit pas satisfait des propositions de Parcoursup ? Que nombre d’entre eux se retrouvent sans affectation en L1 et de nombreux licenciés sans affectation en Master ? Le coût moyen par étudiant ne cesse de baisser, et comme le rappelait le communiqué intersyndical du 16 septembre : "Le droit à la poursuite d’études ne peut être à géométrie variable. Il faut ouvrir des places, en premier cycle mais également en master pour garantir ce droit et poursuivre l’élévation du niveau de formation pour toutes et tous. Aujourd’hui, ce sont les formations privées dont les effectifs ont doublé en 10 ans - et dont la subvention ministérielle a augmenté de plus de 10 % cette année ! - (on voit bien ici au CNESER le temps passé à leur délivrer des visas et des grades) et qui profitent du désengagement de l’État pour le service public.

Les groupements, regroupements, déregroupements, tricotage, détricotage, d’établissements, expérimentaux ou "grands", n’arrêtent pas, on le voit encore à l’OJ aujourd’hui, provoquant des désorganisations délétères partout, entrainant perte de sens et épuisement, pendant que le budget de l’ESR dans le PLF 2023 est une nouvelle fois totalement insuffisant (nous en reparlerons précisément en novembre), que personne ne sait qui va payer le chauffage cet hiver et que l’Etat n’assume même pas l’augmentation du point d’indice de ses fonctionnaires de l’ESR sur 2022.

En effet, le ministère a décidé de laisser à la charge des établissements, sur leur budget initial 2022 et sans le compléter, l’augmentation du point d’indice pour les 6 derniers mois de l’année 2022. Les établissements, dont la part salariale du budget total tourne en général autour de 80 à 90%, se voient ainsi contraints de prendre sur la part fonctionnement de leur budget, déjà largement insuffisante pour fonctionner ne serait-ce que correctement, et ceci, pire encore, dans un contexte d’augmentation exponentielle des couts de chauffage et d’électricité. Cet appauvrissement d’établissements déjà en difficulté pour assurer leurs missions de service public est proprement scandaleux.

Les quelques mesures de la LPR, dont certaines ont individualisé les rémunérations et d’autres sont déjà mangées par l’inflation (6% en 1 an) ne suffisent pas ! Le quasi-gel du point d’indice a provoqué une perte de pouvoir d’achat du traitement indiciaire de 20 à 25% depuis 2000. L’inflation qui s’envole aggrave encore la situation depuis 1,5 an. Nous réclamons encore et toujours une augmentation massive du point d’indice et son indexation sur le coût de la vie rétroactive au 1er janvier 2022.

Enfin les signaux d’alarme se multiplient quant aux établissements privés à but lucratif adossés à des groupes financés par des fonds d’investissements internationaux. Après les maisons de retraite voilà un nouvel eldorado avec peu de contrôles et la porte ouverte à toutes les carambouilles : dénomination mastère au lieu de master, certification RNCP présentée comme accréditation ... Comment croire que les familles peuvent s’y retrouver ? Faudra-t-il là aussi multiplier les scandales avant que vous bougiez ?