Chères et chers collègues,

Dégradation des conditions de travail et d’études, réduction des capacités d’accueil, 300 postes de BIATSS vacants, recours massif à des enseignants vacataires qui contribuent à faire tourner l’Université quasi-gratuitement, manque de moyens pour la recherche... c’est ça l’austérité à l’Université.

Le budget voté par l’Assemblée Nationale le 6 février dernier aggrave cette austérité en coupant 1 milliard de plus dans le financement de l’enseignement supérieur et la recherche.

Dans ce contexte, l’urgence de la présidence de l’université, c’est... de transformer l’université Paris Cité en "grand établissement"

UPC, futur Grand Établissement ?

Depuis 2019 et la fusion des universités Paris 7 et Paris 5, ainsi que l’intégration de l’Institut de Physique du Globe de Paris en tant qu’établissement-composante, l’université Paris Cité est un établissement expérimental. En 2025, UPC doit préparer la sortie de ce statut et faire un choix :

• soit devenir un grand établissement (GE),

• soit revenir à un statut d’université publique.

Devenir un grand établissement, c’est graver dans le marbre ce que nous connaissons depuis 2020, en particulier en matière de « démocratie » universitaire.

Alors que les statuts des universités publiques garantissent un cadre légal en matière de démocratie universitaire et de service public, les statuts de grand établissement dérogent au Code de l’éducation et ouvriraient la porte à de nombreuses dérives.

En particulier, pour la composition du conseil d’administration, le code de l’éducation permet un maximum de 33% de personnalités extérieures (8 sur 24 ou
32 membres) au sein du conseil alors qu’aujourd’hui les étudiant·es et les personnels sont sous-représentés (57% du CA), au profit de représentant.es extérieurs acquis au président et souvent déconnectés de nos réalités ou, pire, enclins à favoriser des intérêts privés.

Cela aurait des conséquences désastreuses sur les orientations de l’université, qui s’éloigneraient des besoins des étudiant·es et des personnels. Ainsi, la
première université devenue Grand Établissement, Paris Dauphine, a augmenté énormément les frais d’inscription et la sélection. Qu’en sera-t-il pour les autres établissements, dans un contexte de pénurie où le gouvernement oblige les universités à se financer le plus possible sur leurs fonds propres ? Le passage en GE met en concurrence les universités et les éloigne de leurs missions de service public.

Le président de l’université veut faire entériner dès avril son choix du statut de grand établissement, sans consulter la communauté universitaire. Au contraire, nous souhaitons que les personnels et les étudiant.es soient consultés pour un choix qui engage l’avenir de notre université.

Key-labs : stopper définitivement le projet

La présidence du CNRS a annoncé vouloir créer des "key-labs", c’est-à-dire réserver la très grande part des budgets de la recherche à une minorité de laboratoires. Charge aux autres de se débrouiller, notamment en allant chercher plus d’argent auprès de leurs universités de tutelle, ce qui ne peut qu’augmenter l’austérité dans les facs.

Face au rejet massif du monde de la recherche, la direction du CNRS a annoncé un moratoire sur ce projet.

Mobilisons-nous pour l’enterrer définitivement.

L’intersyndicale de l’enseignement supérieur et de la recherche et de Paris Cité appellent à rejoindre le mouvement étudiant.es en cours contre la casse du service public de l’enseignement supérieur.

L’intersyndicale appelle à se rassembler mardi 11 mars dès 12h devant le ministère à Paris pour un autre budget pour l’enseignement supérieur et la recherche et pour
l’abandon définitif du projet « CNRS key labs »

A Paris Cité, l’intersyndicale CGT-FSU-FO-SUD-CNT et les organisations étudiantes LE POING LEVE-L’ECUME-LE POTAGER-SOLDAIRES organisent des Assemblées des personnels et étudiant.es le 6 mars à 12H :

• Aux Saints-Pères Amphi Claude Bernard
• Aux Grands-Moulins Salle 10E à 12H30
• A Boulogne-Billancourt dans la Cour