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vendredi 2 octobre 2015

Déclaration des élus FERC SUP CGT au CA

Madame la vice-présidente, mesdames et messieurs les élus et représentants de l’administration, monsieur le président.

Les masques tombent !

Vous affichez une culture de gauche et vous nous infligez une politique à faire rougir de plaisir mesdames Pécresse et Fioraso.

Vous vous réclamez de l’humanisme quand le mal-être et la précarité n’ont jamais été aussi grands dans notre université.

Vous vous proclamez démocrates alors que vous ne cessez de placer la communauté universitaire devant le fait accompli.

Monsieur le président, le 15 septembre dernier vous nous avez vendu la fusion de Paris 4 avec Paris 6.

Et là, je vous en veux d’avoir tenu à l’écart de cette triste initiative l’ensemble de la communauté universitaire de Paris-Sorbonne.

Car après n’avoir cessé de nous clamer qu’il ne faut pas diviser les communautés de notre établissement, vous l’avez fait, privilégiant les petits rendez-vous entre amis plutôt que la transparence et la consultation. Mais c’était sans aucun doute le prix à payer pour emmener, à coup sûr, les personnels vers le nirvana fusionnel !!

Nous ne nions pas, monsieur le président, que vous trouvez assurément vos intérêts dans ce mariage forcé avec Paris 6. Prestigieuse, en pointe sur la recherche, et, cerise sur le gâteau, une jolie place dans le très controversé classement de Shanghai, qui est à l’université ce qu’est le concours Eurovision à la musique contemporaine... un attrape-nigaud...

Alors nous, à la Ferc Sup CGT, nous souhaitons rappeler quelques points beaucoup moins flatteurs pour notre grande sœur l’UPMC.

Vous vantez la qualité de la recherche à P6. Vous avez raison ! Mais alors évoquons aussi ces enseignants-chercheurs privés de crédits ou simplement exclus de leur labo pour la simple raison que leur domaine de recherche est insuffisamment rentable pour Paris 6.

Vous nous vendez un avenir radieux pour les personnels. Doit-on vous rappeler l’extraordinaire combat des personnels d’entretien, pour sauvegarder leurs emplois quand la direction de l’UPMC avait décidé, radicalement et du jour au lendemain, de les remplacer par des prestataires privés !

Monsieur le président, comment vouloir nous faire croire à des lendemains qui chantent quand TOUS les exemples de fusion d’universités en France ces trois dernières années se sont soldées par d’immenses difficultés organisationnelles, et de graves dysfonctionnements, notamment dans les services centraux.

Verra-t-on, comme constaté à Aix-Marseille, des personnels Biatss devoir re-candidater sur leurs propres postes ?

Devra-t-on, comme à Bordeaux, tirer au sort les étudiants dans certaines filières, faute de moyens ?

Je ne vous demande même pas de nous rassurer monsieur le président. Ne perdez pas votre temps...

Mais ne comptez pas sur nous pour vous aider à accrocher votre nouvelle devise au fronton de la Sorbonne « Université, inégalité, rentabilité ».

Votre vision de l’université n’est pas la mienne !

Vous vous revendiquez des « Lumières » mais vous n’incarnez que le siècle des néons !

Je conclurais en vous disant que je me battrais politiquement et syndicalement jusqu’au bout avec mes camarades, pour que l’université de demain ressemble à la seule université que je reconnaisse, celle de nos enfants !