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jeudi 2 avril 2020

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Evaluation des étudiants, validation du semestre, suivi pédagogique des étudiants

Nous rappelons nos prises de positions du 27 mars ci-dessous, en bas de mail mais nous informons les collègues de la dernière ordonnance qui traite de l’évaluation des étudiants.

Nous précisons qu’en cette période difficile où l’on est confiné, où des collègues ou proches sont malades, voire hospitalisés voire parfois malheureusement décédés ; l’important est de prendre soin de soi et de ses proches. Le confinement doit signifier l’arrêt des activités non essentielles dans la société comme à l’université. Le travail à l’université ne peut donc pas continuer comme si de rien n’était. La continuité pédagogique et administrative n’est pas possible. Tous les délais considérés comme impératifs doivent être remis en cause. Le travail,quand il est possible et indispensable,ne peut se faire qu’en respectant les collègues, à un rythme adapté à chacun.

Ordonnance du 28 mars sur les examens et concours dans enseignement supérieur

L’ordonnance n° 2020-351 du 27 mars 2020 relative à l’organisation des examens et concours pendant la crise sanitaire née de l’épidémie de covid-19 est parue lundi (https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/texte_jo/JORFTEXT000041762732 ; lien fourni par https://academia.hypotheses.org/21693). Elle comporte 3 chapitres, le premier traite de l’"Accès aux formations de l’enseignement supérieur et délivrance des diplômes de l’enseignement supérieur". C’est celui qui nous intéresse particulièrement ici.Le Chapitre II porte sur les examens et concours d’accès à la Fonction publique, et le Chapitre III contient les dispositions finales habituelles(Collectivités d’Outre-Mer, Ministres en charge de l’exécution). Les articles important pour la gestion de l’évaluation sont les articles 2 et 3.

Nul n’étant censé ignorer la loi, nous invitons les collègues à prendre connaissance de cette ordonnance, avec quelques premiers commentaires.Nous observons notamment qu’une convocation de la CFVU reste indispensable pour modifier les modalités d’évaluation et d’examen dans les universités.

Article 2 : Nonobstant toute disposition législative ou réglementaire contraire, les autorités compétentes pour la détermination des modalités d’accès aux formations de l’enseignement supérieur dispensées par les établissements relevant des livres IV et VII du code de l’éducation ainsi que pour la détermination des modalités de délivrance des diplômes de l’enseignement supérieur, y compris le baccalauréat, peuvent apporter à ces modalités les adaptations nécessaires à leur mise en œuvre.
S’agissant des épreuves des examens ou concours, ces adaptations peuvent porter, dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats
, sur leur nature, leur nombre, leur contenu, leur coefficient ou leurs conditions d’organisation, qui peut notamment s’effectuer de manière dématérialisée.
Les adaptations apportées en application du présent article sont portées à la connaissance des candidats par tout moyen dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines avant le début des épreuves.

Commentaire  : le respect d’égalité de traitement des candidat.e.s est donc réaffirmé par l’ordonnance (’dans le respect du principe d’égalité de traitement des candidats’), ce qui semble bien rendre impossible en pratique un recours à l’évaluation en temps déconfinement, forcément inégalitaire, et rend compliqué le simple basculement vers une évaluation à distance. Sous réserve d’une analyse juridique plus poussée,l’annulation du semestre via des VAC ou plutôt des notes plancherreste non seulement la solution la plus équitable, mais aussi la plus prudente légalement, y compris compte tenu de cette ordonnance.

Article 3
Lorsque l’autorité compétente mentionnée au premier alinéa de l’article 2 est un organe collégial d’un établissement et qu’il peut délibérer dans des délais compatibles avec la continuité du service, cet organe collégial peut décider de déléguer au chef d’établissement sa compétence pour apporter les adaptations mentionnées au même article.
Lorsque cet organe collégial ne peut délibérer dans des délais compatibles avec la continuité du service, les adaptations mentionnées à cet article sont arrêtées par le chef d’établissement. Ce dernier en informe alors, par tout moyen et dans les meilleurs délais, l’organe collégial compétent.

Commentaire : La délibération de la CFVU reste obligatoire sauf impossibilité. Il n’existe bien sûr aucune impossibilité, puisque tant la Commission de la Recherche que le Conseil d’administration ont délibéré à distance, comme les ordonnances leur en donnent le droit, dans la semaine du 23 au 27 mars.

Nous réitérons notre demande de ne pas évaluer les étudiants. Dans la situation actuelle, il est bien préférable de donner à tou.te.s les étudiant.e.s une note plancher.

Et il est hors de question que des mesures soient prises qui demande des surcharges de travail aux collègues.Tenter de continuer à assurer l’enseignement et l’évaluation sans tenir compte des conditions actuelles de confinement chargerait tout autant de tâches supplémentaires inacceptables les personnels administratifs que les personnels enseignants. 

Evaluation des étudiant.e.s (article publié le 27 mars)

La CGT rappelle que la seule solution applicable et équitable à la fois à ses yeux est l’annulation de la fin du semestre, voire de tout le semestre, par VAC ou de préférence par note plancher permettant de reconnaître l’effort des étudiant.e.s. Tenter d’effectuer une évaluation à distance dans les conditions actuelles, même en la transformant en évaluation à la carte, minimale et repoussée à la fin avril comme y appelle le dernier message du VP CFVU de manière déjà plus raisonnable, ne peut malgré tout que conduire à des situations inextricables et a pour premier effet de défavoriser les populations étudiantes les plus vulnérables et les plus mal connectées.

Comme en fait foi le message en question, même cette solution a minima légitimerait, sans aucune base légale, des inégalités considérables de traitement entre candidat.e.s à un grade universitaire, certain.e.s devant rendre leurs travaux sur plate-forme, d’autres pouvant le faire par envoi de photographies de travaux rédigés à la main, le tout aboutissant à un nombre de notes variables d’une personne à une autre avec travaux ’volontaires’ qui compteraient quand même dans la moyenne...Dans la situation actuelle, il est donc bien préférable de donner à tou.te.s les étudiant.e.s une note plancher.

Continuité pédagogique (article publié le 27 mars)

Aujourd’hui, le gouvernement enjoint à tou.te.s les enseignant.e.s de mettre en place une continuité pédagogique. Ceci est impossible. D’abord une très grande partie des étudiant.e.s n’a pas la possibilité de suivre des cours à distance (pas d’internet, pas de matériel informatique disponible, conditions de logement, pas d’accès aux bibliothèques…). Ensuite, de nombreux collègues ne sont pas dans la possibilité de mettre en place cette continuité pédagogique : enseignant.e.s qui ont des enfants, malades ou soutien aux malades, connexions internet insuffisantes, pas de lieu de travail… Et le tout sans oublier que de nombreux collègues ne sont formés ni à la pédagogie à distance ni à l’utilisation des outils qui vont avec.Il faut du temps pour se former, plus encore pour s’autoformer.

Nous préconisons le maintien du contact pédagogique avec les étudiant.e.s par des outils simples et appropriés, laissés à la discrétion des enseignant.e.s qui sont effectivement en position de s’en saisir.