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jeudi 20 octobre 2022

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Emplois du temps du 2e semestre : une dégradation des conditions de travail et d’études qui ne résoudra pas le problème des salles

Suite aux réunions du groupe de travail piloté par la direction de l’université , cette dernière soumet aux instances une note qui introduit de nouvelles contraintes pour les enseignant.e.s et les étudiant.e.s, et cela en cours d’année.. Il faudrait désormais augmenter la part des enseignements dispensés tard le soir ou le samedi. Cette note prétend uniformiser la procédure de recueil des disponibilités des enseignant.e.s , alors que c’est au niveau des départements et non pas au niveau de l’administration centrale que se préparent les emplois du temps. Comme à son habitude, la direction de l’université considère que ce sont les personnels qui doivent faire des sacrifices, et qu’il vaut mieux voir les étudiant.e.s déserter les cours placés à des horaires qui ne leur conviennent pas que de chercher en urgence à louer des locaux pour le 2e semestre.
Les mesures proposées, qui seront soumises au CA du 28 octobre, ne suffiront pas à assurer le retour de tous les enseignements —notamment les enseignements transversaux- en présentiel.

Nous publions ci-dessous l’avis motivé du CHSCT (Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail) du 14 octobre, qui détaille les raisons pour lesquelles les propositions de l’administration ne sont pas acceptables.

Le Comité Technique du 19 octobre 2022 vient de se terminer et il s’est prononcé contre ce projet (6 CONTRE - 4 CGT et 2 SGEN CFDT-, une ABSTENTION - FSU -, un POUR - SGEN CFDT -.


Avis voté à l’unanimité au CHSCT du 14 octobre

Le CHSCT se prononce contre la proposition de l’administration portant sur le recueil de la disponibilité des enseignant·es et enseignant·es-chercheur·es en vue de l’établissement des emplois du temps.

Premièrement, les mesures proposées ne répondent à aucune logique pédagogique, mais sont une réaction précipitée au problème du manque de locaux qui dégrade les conditions de travail et d’études. En particulier, placer systématiquement des cours en soirée ou le samedi risque de décourager certain·es étudiant·es, notamment celles et ceux qui vivent loin de l’université ou qui travaillent. Les conditions d’enseignement étant déjà dégradées par le passage de nombreux cours à distance, étendre les plages de cours le matin, le soir et le week-end constitue une dégradation supplémentaire en matière pédagogique.

Deuxièmement, ces propositions ne sont pas de nature à améliorer l’organisation pratique des emplois du temps. Les départements fournissent un travail important pour confectionner les emplois du temps en fonction de contraintes qu’ils connaissent, à partir d’échanges avec les enseignant·es. C’est un acte pédagogique, qui implique des contraintes qui ne doivent pas s’appliquer de manière uniforme. La question du respect du travail des départements se pose d’autant plus que l’application de ces mesures nécessiterait la refonte d’emplois du temps parfois déjà constitués. Ce travail important devrait être repris entièrement.

Troisièmement, les mesures proposées semblent viser à occuper les bâtiments du campus de Nation de manière intégrale, tous les jours et sur tous les créneaux horaires. Une telle organisation n’est pas souhaitable, d’autant plus qu’elle remet en cause l’existence de toute autre activité que l’enseignement à la Sorbonne Nouvelle. En particulier, les activités de recherche, (séminaires, ateliers, réunions de chercheurs) qui pouvaient se dérouler via la réservation de salles à Nation, seraient désormais rendues impossibles - les salles de la Maison de la Recherche ne pouvant absolument pas suffire à l’organisation de toutes les activités de recherche de l’université.

Enfin, ces mesures ne semblent aborder qu’un aspect du problème. Nous ne savons pas si ces contraintes s’appliquent dans un cadre où les cours du BET et certains autres cours continueront à se dérouler à distance, si elles s’accompagnent d’autres décisions comme la suppression de cours ou la hausse du plafond des groupes de TD. Il nous semble problématique de nous prononcer sur un seul type de contraintes. Les mesures proposées ont déjà été appliquées par certains départements, comme au Monde anglophone, sans que cela suffise à régler le problème des salles : les étudiant.es de L3 ont ainsi 50% de leurs cours à distance ce semestre et un nombre important de cours se trouvent délocalisés, en dépit des contraintes acceptées par le département.

Ces mesures constituent une dégradation des conditions de travail et d’étude, sans résoudre le problème qui les a suscitées. La rentrée chaotique du premier semestre devrait suffire à montrer qu’adapter notre offre de formation au problème de locaux trop petits et en nombre insuffisant n’est pas compatible avec l’objectif d’une formation de qualité affiché par l’université. C’est pourquoi nous demandons que l’université prenne de véritables mesures pour résoudre ce problème ancien et engage avec nos tutelles un projet de nouveaux locaux. C’est la seule solution acceptable au problème auquel nous sommes aujourd’hui confronté·es du point de vue de la qualité de la formation des étudiant·es et des conditions de travail des personnels.