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lundi 21 septembre 2020

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

De l’argent, il y en a... dans les caisses de Paris 3 !

Le compte de résultat indique un excédent de 3,3 millions d’euros pour 2019 : l’université peut donc augmenter les primes, arrêter le gel des postes et augmenter les agents non titulaires !

Comme chaque année, le compte de résultat 2019 présenté au conseil d’administration de Paris 3 du 25 mars 2020, a confirmé l’excellente santé financière de l’Université, obtenue aux dépens de ses personnels et au prix de leurs conditions de travail.

Comme chaque année, les dirigeantes et dirigeants de notre université ignorent studieusement leurs propres chiffres et prônent l’austérité.

La direction se prépare à imposer encore plus de restrictions et de souffrances humaines et faire grossir le bas de laine, plus de 14 millions d’euros aujourd’hui, dont une partie a été récupérée sur la masse salariale de l’établissement depuis des années : la prime de fin d’année versée en 2019 a simplement été financée sans apport supplémentaire de masse salariale. Depuis des années, l’argent des personnels a servi à alimenter les réserves du déménagement, Il faut que cet argent des personnels leur soit restitué par une réelle politique de primes.

Cette politique est menée depuis des années contre toute logique et contre toute raison, le financement d’une partie de notre emménagement à Nation et l’amortissement de nos nouveaux locaux, toutes dépenses qui devraient être à la charge de l’État. C’est le gouvernement qui doit donner une dotation spéciale à l’université pour son emménagement ! Paris 3 n’a pas les moyens ni la vocation de financer sur son budget ces coûts. Les présentations budgétaires devraient faire apparaître clairement que le seul "déficit" est celui creusé par ces exigences de l’État, qui nous impose une véritable rétrocommission sur les sommes versées pour notre fonctionnement... sans pour autant ajuster nos crédits en conséquence !

La CGT FERC Sup – Paris 3 souhaiterait également ne plus avoir à répéter que notre situation financière ne vient pas d’une quelconque explosion de la masse salariale. Le tableau des emplois en équivalent temps plein (ETP) démontre que nous sommes passés de 1260,29 ETP en 2014 à 1262,83 ETP en 2019 ! L’emploi est donc demeuré rigoureusement identique, en 6 ans nous avons gagné exactement deux postes et demi sur plus d’un millier... Et dans le même temps la proportion de contractuels a augmenté, avec le gel des postes et l’embauche de contractuels (aussi bien enseignant·e·s que BIATSS) sur des postes de titulaire. Il y a donc plutôt sous-financement salarial, puisque que l’on sache nos missions ne se sont pas réduites depuis 2014.

Quant à l’"indicateur" invoqué par le Ministère, consistant à mesurer le pourcentage de la masse salariale dans le budget total de l’université, c’est un indicateur truqué ! Ce pourcentage dépend en effet aussi de l’autre partie du budget —ce que nous dépensons pour notre fonctionnement. Or nous dépensons sans cesse moins (15,2 M en 2017, 12,3 M en 2019), ce qui fait que le pourcentage consacré au salaire augmente mécaniquement... sans augmenter pour autant ! Pire, nous parvenons à maintenir cette masse salariale quasi constante compte tenu de l’inflation (+5,5% depuis 2016, l’inflation étant de +4,2%), alors même que l’État nous impute l’intégralité des augmentations dues au parcours de carrière des personnels (le fameux "GVT"). L’État nous impose de récompenser l’ancienneté, et c’est normal —mais refuse de financer ces augmentations de salaire, grevant ainsi de 500 000 euros supplémentaires chaque année notre budget, et qu’on nous annonce même une augmentation du nombre d’étudiant.e.s cette année.
Ce sont les politiques des tutelles qui créent notre situation financière, en dépit des efforts herculéens des présidences successives pour satisfaire les exigences toujours plus grotesques du Ministère du Budget. La CGT demande que cet état de fait soit clairement inscrit dans la présentation budgétaire, et serve de point de départ à toute discussion. Il faut surtout affirmer haut et fort qu’en plus de devoir faire face aux transferts de charge non financés (GVT déjà mentionné, paiement des indemnités chômages de personnes en fin de contrat, financement de la crise de la Covid, et l’on en passe), notre université se trouve dans une situation dramatique du fait des promesses intenables faites autour de ce désastreux projet Nation —désastreux non dans son principe, mais dans son exécution.

Nous ne pouvons pas continuer à payer l’État pour avoir le droit de continuer à fonctionner. Le financement prévisionnel de Nation doit être revu, et les tutelles mises en demeure de revoir leurs calculs. Leur négligence, leur mépris nous conduit à ne plus pouvoir remplir nos missions, il est plus que temps de le faire savoir.

Et comme nous l’écrivions déjà le 27 mars dernier, l’université doit au plus vite, avoir une véritable politique sociale tant annoncée : augmenter les primes, augmenter les contractuels, CDIser rapidement, dégeler des postes, etc.