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lundi 27 mars 2023

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Campagne électorale Message 4 - Recherche et formation

Préambule

Rappelons que la liste "Engagé·e·s" ne fonctionne pas suivant le principe d’une "tête de liste". De toute façon il y en aurait au moins neuf : à notre connaissance CR et CFVU ne sont pas subordonnés au CA dans les textes et ont leurs propres domaines de compétences. Chaque collège est indépendant des autres, il n’y a pas non plus de rapport hiérarchique entre eux.
La présidence est responsable politiquement des décisions portant sur le pilotage de la Sorbonne Nouvelle, mais ce sont les conseils centraux qui la mandatent pour l’exécuter. La Sorbonne Nouvelle n’a pas un seul visage, elle est représentée de multiples façons par de multiples personnes, différentes suivant les contextes. Respecter ces principes, c’est respecter le principe de la gouvernance collégiale et démocratique de la vie universitaire.
Les débats “entre présidentiables” proposés au cours de cette campagne destinée à élire nos représentant·es aux conseils centraux ne nous semblent donc pas pertinents : les conseils centraux sont d’abord élus, et c’est le Conseil d’Administration qui, dans un deuxième temps, procède à l’élection du président de l’université.
Enfin, nous pensons qu’au-delà de la communication politique l’avenir de notre université dépend largement de l’élection de collègues bien informé·es, combatives et combatifs dans les conseils.

Et maintenant :

Parlons formation et recherche

A l’université de la Sorbonne Nouvelle, il devient de plus en plus difficile d’enseigner, de plus en plus difficile de faire de la recherche.

Et pourtant, pour ce qui est déjà de l’enseignement, notre université doit pouvoir offrir une formation de qualité à tou·tes les étudiant·es qui souhaitent s’y inscrire.

Dans cette perspective, les effectifs des groupes de TD en licence et en master doivent être adaptés aux objectifs pédagogiques des formations au lieu de servir de variable d’ajustement à l’exiguïté des locaux, comme c’est le cas actuellement. Les cours doivent être placés dans des créneaux horaires accessibles au plus grand nombre, y compris à celles et ceux qui habitent loin du campus Nation. De même, l’enseignement à distance doit rester une modalité d’enseignement choisie par les étudiant·es et les enseignant·e·s et non imposée par une insuffisance de moyens.

Nous veillerons à ce que les spécificités qui font la force de notre université restent une préoccupation constante de l’offre de formation. Par exemple, des formations spécifiques, des langues, des combinaisons majeures/mineures ne doivent pas disparaître de notre offre de formation sans débat, consultation, expertise et réflexion collective.

L’usage de la plateforme ParcourSup reste en débat à l’échelon national et local et doit rester un dispositif sous surveillance (bilan, modalités, suivi, etc.). Il en va bien entendu de même pour “Trouver mon Master”, la plateforme d’admission en 2e cycle, un outil concocté sans concertation, dont le fonctionnement, à son ouverture le 22 mars, n’était toujours pas explicité.

La soutenabilité financière de l’offre de formation n’est pas une question subsidiaire. Nous œuvrons pour sa transparence et sa mise en débat démocratique. Concernant l’“Arrêté licence”, il importe de suivre ses modalités d’application, le fléchage de l’enveloppe budgétaire de la CVEC (Contribution de Vie Étudiante et de Campus) et le soutien que l’université peut apporter aux initiatives étudiantes.

Nous rappelons par ailleurs notre opposition aux droits d’inscription différenciés, particulièrement injustes à l’égard des étudiant·es qui viennent des pays hors UE. Tels qu’ils ont été mis en place dans notre université, avec une politique d’exonération insuffisamment transparente et peu généreuse, ces droits d’inscription différenciés sont difficiles à concilier avec l’ambition de faire de la Sorbonne Nouvelle une « université des cultures » et nuisent à l’attractivité de nos formations. Nationalement, nous nous opposerons aussi à toute tentative d’augmentation des droits d’inscription de tou·tes les étudiant·es : nous affirmons que “l’excellence” académique de nos formations n’est pas corrélée au montant des droits d’inscription.

Nous exigeons un changement de méthode dans l’élaboration de la prochaine offre de formation. Les groupes de travail qui ont été constitués ne représentent qu’un nombre restreint de collègues, ils sont choisis et étroitement contrôlés par la direction de l’université. Les directives qui en ressortent sont soumises aux directions de composantes et en fin de parcours aux Conseils qui ne font que les entériner. Nous défendons une plus grande interaction entre les Conseils et celles et ceux qui œuvrent sur le terrain : équipes pédagogiques et experts des métiers concernés. BIATSS et/ ou enseignant·es sont en effet les plus à même d’initier, de recueillir, de traiter et de valider l’analyse des données. Pour que les Conseils centraux jouent leur rôle, ils doivent mieux représenter les préoccupations des collègues et des usager·es. Les délibérations doivent laisser plus de place au débat contradictoire.

En tant qu’élu·es, nous nous engageons à défendre l’accès sans condition des bachelier·es à la formation universitaire de leur choix.

  • Nous exigeons un vrai travail de mise en valeur des spécificités de la Sorbonne Nouvelle en matière de formation.
  • Nous nous engageons à œuvrer pour que l’ensemble de la communauté participe à l’élaboration de la prochaine offre de formation.

Et la recherche ?

Avant les dernières élections, nous faisions le constat que la recherche universitaire était de moins en moins financée par des crédits récurrents, de plus en plus dépendante d’enveloppes données au coup par coup, par appels à projets : c’est malheureusement plus vrai que jamais aujourd’hui.

Les crédits récurrents des équipes sont pourtant les seuls garants d’une recherche autonome et de qualité, ils doivent pouvoir être répartis et utilisés au sein des unités dans la plus grande transparence. Les chercheur·es, leurs équipes et leurs travaux ne doivent pas dépendre de carottes illusoires et chronophages que sont les appels d’offres… De plus, le système de financement au coup par coup ne propose que des contrats de courte durée pour les jeunes chercheur·es à la place des postes statutaires nécessaires : il impose précarité et instabilité.

Ajoutons à cela que les appels d’offre qui nous sont régulièrement proposés sont souvent, par leurs thématiques, totalement inadaptés à notre université spécialisée en arts, lettres et sciences humaines : concoctés en des lieux lointains et coupés de ce que nous sommes, ils ne peuvent bien souvent être considérés qu’au prix de contorsions grotesques. Ou laissés de côté.

La recherche universitaire, qui exige temps et liberté, souffre de ces contraintes managériales. Or, le temps, les chercheur·es en manquent. La CGT FERC Sup se bat, dans toutes les instances, pour une augmentation du nombre de CRCT. Il se trouve qu’il vient au contraire d’être réduit de moitié pour cette année dans notre université. Ces congés pour recherches doivent être plus nombreux et devenir systématiques.

Pour la CGT FERC Sup, l’enseignement est adossé à la recherche : par conséquent les PRAG-PRCE, personnels de l’ESR à part entière, ont vocation, s’ils le souhaitent, à faire de la recherche ; dans ce cas, ils et elles doivent pouvoir être intégré·es à des labos et bénéficier d’un temps de service consacré à la recherche.

L’appui administratif de terrain des équipes d’accueil (par opposition à des chargé·es de mission « parachuté·es ») doit être impérativement renforcé. Il est actuellement insuffisant et soumis à des changements permanents qui empêchent tout travail cohérent et efficace. Des outils dysfonctionnels (et sources de dépenses absurdes) tels que Globéo ont par ailleurs été imposés et constituent une difficulté et une maltraitance supplémentaires. Les procédures doivent être simplifiées avec un appui au plus près de la recherche et des chercheur·es de la Sorbonne Nouvelle.

Faire de la recherche à la Sorbonne Nouvelle devient de plus en plus difficile : extrêmement dynamique, originale et souvent novatrice dans le paysage universitaire, au plan national comme à l’international, notre université est grevée par le manque de temps (diminution drastique des CRCT, évaluations chronophages qui se multiplient à un rythme incessant et épuisant), le manque de soutien, d’outils adaptés et de moyens humains et financiers suffisants. Notre recherche a besoin de soutien.

Chercheuses et chercheurs doivent pouvoir chercher ! Il leur faut du temps et des moyens suffisants. C’est possible : tout est une question de choix et de priorité.

  • En tant qu’élu·es, nous nous engageons à défendre les moyens nécessaires à une recherche de qualité : il faut du temps et des moyens suffisants pour les équipes et pour celles et ceux qui les constituent et les soutiennent.
  • Nous demandons la conversion des primes d’excellence en CRCT.
  • Nous exigeons les moyens humains et financiers suffisants et récurrents, et au plus près des chercheur·es.