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vendredi 24 mars 2023

Blog de la CGT FERC Sup Paris3

Campagne électorale à la Sorbonne Nouvelle - Message 3 - budget

Défendons notre budget, protégeons l’Université

L’enseignement supérieur souffre globalement d’une pénurie de moyens, et c’est bien pourquoi il faut être capable, pour piloter une université, de la défendre fermement et de s’opposer aux injonctions parfois inacceptables du Ministère de l’Enseignement Supérieur en matière de politique salariale.

En imposant un plafond de 83% des recettes consacrées aux salaires, le Ministère s’immisce dans la gestion interne d’universités prétendument “autonomes” – sans tenir aucun compte de nos spécificités. Dans une université quasi exclusivement d’Arts et Lettres, domaines notoirement paupérisés et sous-dotés, nos frais de fonctionnement sont forcément beaucoup plus faibles que ceux d’universités à dominante scientifique. Pourtant, le fétichisme des “83%” est sans doute à l’origine des injonctions budgétaires délirantes auxquelles notre université a été soumise ces dernières années. Cela doit cesser : l’indépendance universitaire nous autorise à mener notre propre politique en ce domaine, il est plus que temps de le faire.

Nous pouvons, et devons, embaucher, contractualiser, stabiliser, et avoir une politique de ressources humaines qui ne se résume pas à pousser les titulaires vers la sortie pour les remplacer par des contractuel·les sous-payé·es. Toujours d’après les propres chiffres du Ministère, la masse salariale de notre Université est passée de 84,6 millions en 2015, première année de la nouvelle présentation budgétaire, à 88,9 millions en 2021 (les chiffres de 2022 ne seront connus qu’au printemps 2023, les budgets prévisionnels n’étant pas fiables sur ce point). L’augmentation est de 0,8% par an, +5,1% en tout, moitié moins que l’inflation, de +10% sur la même période !

La dégradation des salaires et des conditions de travail, l’augmentation exponentielle de la précarité, tout cela doit cesser.

  • En tant qu’élu·es, nous nous engageons à combattre pour un arrêt immédiat des politiques de contraction salariale, que rien ne justifie budgétairement ; il faut signifier clairement aux tutelles que le temps de l’acceptation passive de directives catastrophiques est terminé.
  • Nous exigerons également que soient réclamés des tutelles des moyens humains suffisants, en rupture avec les politiques actuelles de paupérisation des universités.

En décembre dernier, le Rectorat nous “autorisait” gracieusement à tirer sur notre fonds de roulement en 2022 pour achever de financer l’installation à Nation, tout en expliquant que ce fonds de roulement ne contenait qu’environ 500.000 euros “mobilisables”. C’est faux ! D’après les chiffres du Ministère lui-même, disponibles ici, avec un fonds de roulement de plus de 27 millions d’euros en 2022, nous sommes la onzième université la plus riche de France en “jours de charges décaissables”. Nous sommes constamment bénéficiaires ; les soldes budgétaires négatifs, année après année, aboutissent une fois les corrections comptables nécessaires réalisées à une capacité d’autofinancement positive, seule indication comptable valable de notre situation financière réelle. Nos budgets doivent refléter cette situation financière réelle, et non celle présentée par le Rectorat, qui ignore cette réalité pour mieux inciter aux économies… surtout de personnel.

Nous exigeons en particulier que le fonds de roulement soit mis au service de l’Université, et non des objectifs budgétaires de nos tutelles. Nous avons absorbé sur nos fonds propres et contre toute logique, une partie du déménagement, et nous avons constitué des provisions considérables pour amortir nos nouveaux équipements. Le Rectorat, et sans doute le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et celui des Finances, rêvent d’universités qui financeraient elles-mêmes leurs investissements immobiliers et emploieraient le moins de fonctionnaires possibles. Nous devons lutter contre ces politiques délétères, obtenir que l’État cesse de transférer aux Universités les charges qui sont les siennes, et imposer des financements qui prennent en compte nos besoins réels.

Nous lutterons pour une Présidence qui sache s’opposer aux ingérences rectorales, et protéger les crédits de l’université contre les tentatives réitérées des tutelles de les détourner de leur fonction première. Les dotations de l’État doivent servir à assurer nos missions de service public dans de bonnes conditions, et non à financer des dépenses que nos tutelles devraient prendre en charge. Ni les personnels de la Sorbonne Nouvelle ni les étudiant·es ne doivent faire les frais du manque de courage de nos dirigeant·es face aux exigences du Rectorat et du Ministère du Budget.

Depuis des années, le fonds de roulement est abondé en ponctionnant les subventions destinées à assurer le service public ; nous demanderons que les montants ainsi détournés de leur objet soient récupérés et servent avant tout à revitaliser notre université —saignée à blanc par ces pratiques— en finançant nos investissements et en allégeant ainsi nos charges. Ils ne doivent pas être à nouveau détournés pour financer des dépenses d’amortissement ou de mise à niveau de nos locaux, qui ne nous incombent pas. Nous nous engageons à dénoncer publiquement les présentations budgétaires biaisées, destinées à égarer plus qu’à informer un Conseil d’Administration bien trop complaisant, caractéristiques de ces dernières années.

  • En tant qu’élu·es, nous exigeons une information budgétaire complète, ouverte et sincère, communiquée à tous les personnels.
  • Nous nous engageons à veiller à ce que les budgets soient construits pour employer les subventions de fonctionnement, salaires compris, à améliorer les conditions de travail et d’études, et non à satisfaire les exigences abusives des tutelles.

En avril, votez pour les listes Engagé·es CGT et sympathisant·es.