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mardi 25 mars 2025

Université Paris 1 • Panthéon Sorbonne

Encore des mots, toujours des mots, les mêmes maux...

25/03/2025

Encore des mots, toujours des mots, les mêmes maux...

Le Directeur Général des Services (DGS) a adressé, ce 19 mars * , un message aux personnels BIATPSS évoquant une situation « éprouvante pour bon nombre d’entre nous », tentant ce faisant de mettre des mots sur les maux financiers de notre université. 

Ces mots seront-ils suffisants pour atténuer les difficultés concrètes rencontrées par les personnels dans l’exercice de leur mission de service public ? 
 
Alors que les besoins urgents s’accumulent : budgets en chute libre, bâtiments dégradés, matériel obsolète, et des missions pédagogiques et scientifiques laissées sans soutien, nous notons avec une certaine ironie que le DGS qualifie enfin – devons-nous en être rassurés ? – la situation financière de « très inconfortable », évoquant des coupes « catastrophiques ». 

Il est difficile en effet de parvenir à un autre constat quand 13 millions d’euros d’économies sont exigés en 2025, venant aggraver une précarité déjà criante. Comment imaginer, dans ces conditions, remplir convenablement nos missions : 

 Maintenir des fonds documentaires et des bibliothèques accessibles ; 

 Entretenir et rénover des bâtiments déjà vétustes ; 

 Soutenir les projets pédagogiques et de recherche ; 

 Accueillir les étudiants, notamment ceux en situation de handicap ; 

 Garantir des conditions d’étude et de travail dignes ; 

 Remplacer le matériel défectueux ou financer des projets de terrain.

Dans son message, le DGS rappelle que « nous avons plus que jamais besoin de faire front commun » et assure que les personnels « sont et doivent se savoir soutenus par l’établissement ». L’intention de se placer aux côtés des agents est louable mais il s’agit pour cela de ne pas se contenter de belles paroles et d’initier des actions en commençant par répondre clairement aux interrogations légitimes des personnels et des étudiants, portées par les syndicats, les élus et des candidats à la présidence de l’université. La transparence est le meilleur rempart contre les malentendus.

Dans cette gestion où les réunions des instances (CA, CSA) se raréfient, le dialogue social est étouffé par un « flottement » institutionnel. Le contexte national n’arrange rien : l’enseignement supérieur et la recherche sont malmenés, et la nouvelle offre de formation de l’université, bien qu’approuvée, soulève des questions cruciales. Avec quels moyens humains et financiers sera-t-elle déployée ? Quel avenir pour le site de la Chapelle ? Autant de sujets qui ne peuvent rester sans réponse. 

 

Les personnels ont le droit de savoir comment nous en sommes arrivés à cette crise, et quelles solutions sont envisagées, la gouvernance a le devoir de leur répondre

 

Sans moyens, sans transparence, sans reconnaissance, les personnels BIATPSS ne peuvent indéfiniment compenser les carences d’un système à bout de souffle. La dignité, la confiance et l’entraide ne se décrètent pas – elles se construisent sur des actes

La CGT FERC Sup Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Le Cauchemar, J._H. Füssli, 1781

*

Mail du directeur général des services à destination des personnels BIATPSS, 19 mars 2025

Obj : Quelques mots dans la période actuelle

Chères et chers collègues,

Comme chacune et chacun le sait, la période actuelle est marquée par une configuration inédite pour notre université, à la fois institutionnelle du fait de la suspension du processus électoral qui devait aboutir au renouvellement de ses conseils et à l’élection de son nouveau président ou sa nouvelle présidente et budgétaire sous l’effet de diminutions catastrophiques de son budget décidées par le rectorat. La situation est ainsi actuellement très inconfortable, voire éprouvante pour bon nombre d’entre nous.

Dans ce contexte, différentes communications ont été plus ou moins largement diffusées qui ont inquiété, voire meurtri certains parmi nous. Elles comprennent pour plusieurs des informations parcellaires, voire erronées et reflètent à tout le moins manifestement des incompréhensions, inquiétantes, quant au fonctionnement de l’établissement. Je les regrette et il peut bien évidemment y être répondu point à point, ce qui est d’ailleurs le cas dès lors que des interrogations sont soulevées dans les différentes instances (ce l’a par exemple été lors de la dernière réunion du conseil d’administration lundi durant laquelle deux heures pleines ont été consacrées à répondre à toutes les questions relatives au compte financier 2024 de l’université et plus généralement à sa situation financière).

A l’heure où nous avons plus que jamais besoin de faire front commun, elles ont cependant pour effet de jeter un trouble indu sur la gestion de l’établissement, mais aussi d’induire des oppositions délétères entre les structures (composantes contre services centraux) et les personnels qui le composent (enseignants-chercheurs contre personnels BIATPSS, titulaires contre contractuels, etc.). Même si - et il n’y a pas lieu de le questionner - ce n’est pas l’objectif poursuivi par leurs émetteurs, elles touchent in fine des femmes et des hommes qui doutent, voire se trouvent mis en cause dans leurs activités et peuvent en souffrir. Le fonctionnement de l’université repose sur d’innombrables personnes dévouées, chacune à sa tâche, qui la font vivre, dans des conditions déjà parfois difficiles, et ne méritent pas cela. La plupart ne demande qu’à pouvoir accomplir son travail le plus sereinement possible au service de nos missions : elles sont et doivent se savoir soutenues par l’établissement.

Il ne s’agit bien entendu pas de rejeter toute critique, salutaire par nature et qui nous permet de continuer à progresser collectivement, qui plus est dans le cadre d’un processus électoral où le débat, la confrontation d’idées et la contradiction des points de vue, des convictions et des analyses sont évidemment souhaitables, mais de garder une mesure dans les propos et les procédés. Je crois sincèrement qu’il n’est pas nécessaire d’ajouter aux difficultés actuelles.

A cet égard, en dépit des circonstances que nous traversons, il importe de constater que l’université continue de fonctionner et d’accomplir au mieux ses missions de service public (la nouvelle offre de formation vient par exemple d’être approuvée par le CNESER). Tout est mis en oeuvre pour nous en sortir collectivement et du mieux possible au plus vite. Je ne doute pas que nous pouvons avoir confiance en l’avenir et nous savons d’ores et déjà d’expérience que nous pouvons compter les uns sur les autres.

Bien à chacune et chacun,

Le Directeur général des services