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Syndicat CGT Université de Grenoble
Suite à la décision unilatérale du président de l’UGA de suspendre l’agrément du syndicat étudiant UEG, la CGT Université de Grenoble a signé la lettre ouverte dont le lien est ci-dessous.
Nous demandons à nouveau l’annulation de cette décision.
De plus, nous nous interrogeons sur la manière dont cette décision a été prise. À notre connaissance, aucune procédure contradictoire n’a été déclenchée, aucune discussion formelle engagée à ce sujet avec l’UEG.
Ce n’est pas une plaisanterie, dans sa décision, le président de l’UGA reproche à l’UEG de « porter atteinte à la réputation de l’UGA », en « tenant des propos diffamatoires, discriminants ou insultants ». On rappelle au passage, en ce qui concerne « la réputation de l’UGA » que ce même président, a été jugé responsable d’avoir « altéré la sincérité du scrutin » dans une décision menant à l’annulation des élections, entre autres suite à un mail au contenu très problématique... Cette décision avait été prise par le tribunal administratif en février 2024, suite cette fois à une vraie procédure contradictoire menée dans le respect du droit.
La même semaine, le même président a autorisé l’organisation, dans les locaux de l’UGA, d’une conférence de l’UNI ce 28 mars, UNI qui invitait à cette occasion une députée d’extrême droite (élue sur étiquette du parti d’Éric Ciotti et donc alliée au RN). L’UGA a même relayé l’annonce de cette conférence sur l’application campus UGA, alors qu’un tel relais nous a été refusé, d’abord pour une conférence sur l’assurance chômage, puis pour un événement dans le cadre de la journée de lutte pour les droits des femmes. Cette conférence de l’UNI a pu être organisée sans avis contradictoire ou sans présence d’un membre académique à la tribune, ce qui avait pourtant été exigé pour une autre conférence organisée par l’UEG. Ce deux poids deux mesures au sein même de notre université est intolérable et doit cesser immédiatement.
Un rassemblement de protestation contre l’extrême droite a réuni une centaine de personnes juste avant la conférence de l’UNI. Les forces de l’ordre étaient sur place en nombre pour garantir la bonne tenue de la conférence (plus d’une dizaine de camions de CRS). Deux manifestants ont été placés en garde à vue, malgré le caractère pacifique de ce rassemblement.
Pour rappel, l’UNI, organisation minoritaire au niveau national comme au niveau local (1 élu étudiant sur 11 au CNESER, 1 seul étudiant sur 6 au CA de l’UGA), a soutenu la candidature d’Éric Zemmour en 2022. À l’UGA, l’élu UNI au CA était candidat pour le Rassemblement National aux dernières législatives. L’UNI enfin, ce sont des campagnes d’affichage nauséabondes, dont des affiches avec le slogan « Droit de vote aux immigrés, que reste-t-il aux Français ? ».
Nous alertons sur la montée de l’extrême droite, qui se fait parfois avec le soutien de celles et ceux qui nous dirigent, et qui s’accompagne de répressions et d’intimidations envers des militant·es, des syndicats et des associations de gauche, féministes, antiracistes, comme nous le constatons aussi à l’UGA.
Depuis 130 ans, la CGT est engagée contre l’extrême droite. Nous avons commémoré les 80 ans de la libération des camps d’Auschwitz-Birkenau en janvier dernier. Notre devoir ne doit pas être que mémoriel. Notre devoir est de combattre avec force et conviction les courants politiques et idéologiques qui portent en eux cette haine de l’étranger, de l’autre, parce qu’il est de culture, d’origine, de religion, de couleur, d’orientation sexuelle différentes. Nous pouvons constater les conséquences directes de l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir, notamment aux États-Unis : reculs des droits des femmes, attaques contre les sciences, contre les personnes LGBTQIA+, contre les services publics, craintes géopolitiques, etc.
Nous renouvelons notre demande, à la présidence comme aux élu·es dans les conseils : à l’UGA comme au niveau national, la CGT Université de Grenoble appelle au renforcement du cordon sanitaire contre l’extrême droite, et contre ses organisations ou ses élu·es. Pas de procuration pour l’UNI ni de l’UNI, aucun vote pour leurs motions ou leurs amendements. La CGT demande à nouveau solennellement à la présidence de l’UGA de restreindre les relations avec l’UNI au strict minimum réglementaire, au nom de l’intérêt général.