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jeudi 19 novembre 2020

Syndicat CGT Université de Grenoble

Campagne contre les violences sexistes à la fac et dans l’ESR

Propos sexistes, discriminations, agressions : les violences sexistes et sexuelles (VSS) sont malheureusement répandues dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR).

Récemment, l’Observatoire Étudiant des Violences Sexuelles et Sexistes (OEVVS) dans l’Enseignement Supérieur a publié un rapport conséquent* qui explique que l’ESR est un environnement propice aux violences sexuelles et sexistes ; et ce rapport souligne aussi le besoin urgent d’outils de sensibilisation pour lutter contre. Par exemple, une étudiante sur 20 a été victime de viol, et une étudiante sur 10 a été victime de violence sexuelle. Plus d’une personne sur deux se dit victime ou témoin de violence verbale, et 40% des répondant.e.s se disent témoins ou victimes de propos LGBTQI+phobes. En parallèle, l’étude montre un fort manque de confiance dans la capacité de l’établissement à gérer les violences sexuelles et sexistes dans leur ensemble.

Comme l’indiquent le HCE (Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes) et l’OEVVS, les conditions dans l’ESR sont particulièrement favorables à ces violences. C’est le cas dans une relation enseignant/élève, mais aussi dans les multiples relations hiérarchiques qui accentuent les risques d’abus de pouvoir. D’abord, la parité n’est pas au rendez vous : les femmes représentent 45% des maîtres et maîtresses de conférence contre 26% des professeur.es d’université, et 44% pour les chargés.es de recherche contre 28% des directeurs et directrices de recherche. De plus, les femmes occupent souvent des situations plus précaires que les hommes, précarité qui peut créer une relation de dépendance et aggraver les risques de violence sexuelles. Les doctorantes sont particulièrement concernées par le harcèlement sexuel du fait des relations hiérarchiques qui les lient à leurs encadrants (majoritairement des hommes). Les femmes sont aussi sont plus nombreuses dans les disciplines qui obtiennent moins de financements (sciences humaines notamment). De plus, de nombreuses chercheuses terminent leur thèse avec une allocation chômage ou le RSA ; multipliant les contrats post-doctoraux après la soutenance jusqu’à une titularisation qui, déjà scandaleusement tardive, est d’autant plus éloignée pour les femmes que pour les hommes (34 ans pour les hommes contre 35 ans pour les femmes). Les commissions de recrutement au fonctionnement obscur, l’évaluation de dossiers, la tenue d’oraux laissent plus facilement les préjugés sexistes ou racistes influencer les décisions de recrutement ou de promotion. Les vacations payées à l’heure dans des conditions très dégradées et payées systématiquement en retard sont autant de conditions précaires qui ne permettent pas de lutter contre un harceleur. Comment mener la bataille quand on galère à payer le loyer à la fin du mois ?

Une situation encore exacerbée avec l’arrivée de la LPR (Loi de Programmation de la Recherche) qui va provoquer l’augmentation de la précarité dans l’ESR (tenure tracks, contrats de mission scientifiques, baisse des financements pérennes). La loi prévoit par exemple d’augmenter la part de financements par projets pour lesquels on sait que les femmes sont défavorisées : 70% d’hommes lauréats à l’ANR en 2018. Ainsi, la transformation des conditions du travail scientifique vers un « toujours plus » de compétition entre les chercheurs-ses est un terreau au harcèlement moral et/ou sexuel, à la loi du silence pour ne pas risquer de perdre un précieux poste ou financement.

Par ailleurs, en repoussant toujours plus loin l’âge moyen de titularisation, la LPR va impacter particulièrement les femmes qui subissent une pression sociale les poussant à abandonner la course à la titularisation avant les hommes.

À l’UGA, les violences sexuelles existent et sont parfois dénoncées. En revanche, le peu d’actions qui suivent les plaintes et la faible protection des victimes rendent les instances anti-harcèlement très inefficaces et insuffisantes.

Il est donc clair qu’il va falloir se battre pour obtenir de vrais changements pour mieux lutter contre les agressions sexistes. On a besoin de vrais outils et instances efficaces pour en finir avec l’impunité des harceleurs. On a besoin de plus de financements pérennes pour en finir avec la précarité programmée et le gâchis des compétences : c’est une condition nécessaire pour une Université publique , émancipatrice et débarrassée de toutes formes d’oppressions.

Nous exigeons des actions concrètes dès à présent à l’UGA :

  • La création d’un service d’accompagnement juridique et psychologique lié à la cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Ce service doit être 100% gratuit et composé de professionnel.les indépendant.es de l’Université.
  • La cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit être étendue à tout l’EPE UGA, et doit permettre de déclencher des procédures disciplinaires. La capacité de déclencher une procédure disciplinaire ne peut pas rester un pouvoir exclusif des directions d’établissements.
  • La suspension à titre conservatoire des tâches d’encadrement des personnels accusés de harcèlement le temps de l’enquête et de la procédure disciplinaire.
  • Une campagne massive de sensibilisation afin de permettre la libération de la parole.

Libérons la parole et partageons ce message autour de nous !

En cas de harcèlement ou de violences, ne restez pas seul.es.

Notre syndicat peut être contacté sur ce mail : cgt@univ-grenoble-alpes.fr

Ou pour toutes question spécifique aux doctorant-es, vous pouvez également contacter le collectif de doctorant-es CGT : doctorantes.grenoble@fercsup-cgt.net

Mobilisons nous contre les violences faites aux femmes et aux minorisé-es de genre !

MANIFESTATION samedi 21 novembre à 16h

Départ devant l’hopital La Tronche

Campaign against sexist aggression in the university and in the ESR ( Higher Education and Research)

Sexist remarks, discriminations, assaults : sexist and sexual violences are unfortunately widespread in Higher Education and Research (ESR).

Recently, The Student Observatory of Sexual and Sexist Violence (OEVVS) in Higher Education has published a report which explains that the ESR is an environment that favors sexual and gender-based violence. This report also highlights the urgent need for awareness of these problems and tools to fight against. For example, one out of 20 students have been victim of rape, and one out of 10 students have been victim of sexual violence. More than one out of two people state they have been victims or witnesses of verbal abuse, and 40% of the respondents said they were witnesses or victims of LGBTQI+phobes comments. At the same time, the study shows a strong lack of confidence in the institution’s ability to manage the sexual and gender-based violence.

As indicated by the HCE (High Council for Equality between Women and Men) and the OEVVS, conditions in the ESR are particularly favorable to such violence. This is the case in a teacher/student relationship, but also in the multiple hierarchical relationships that increase the risk of power abuse.

First of all, parity does not exist : women represent 45% of lecturers (first grade of tenure) versus 26% of university professors and 44% of research versus 28% of research directors. Moreover, women often occupy more precarious situations than men, a precariousness that can create a relationship of dependency and aggravate the risks of sexual violence. Female and gender minorized Phd students are particularly affected by sexual harassment because of the hierarchical relationships that link them to their supervisors (mostly men). Women are also more numerous in disciplines that obtain less funding (humanities in particular). Moreover there are many cases of female researchers finishing their thesis with unemployment benefit or RSA ; and multiplying the number of post-doctoral contracts after the defense until a tenure wich is, already scandalously late, even more distant fore women than for men (34 years old for men versus 35years old for women). The obscure recruitment committees, the evaluation of files, oral examinations, makes it easier for sexist or racist prejudices to influence recruitment or promotion decisions. Hourly paid teachers, paid often more than 12 months after their courses are as many precarious conditions that do not allow to fight against a harasser. How can you fight when you are struggling to pay the rent at the end of the month ?

A situation exacerbated by the arrival of the LPR (Funding research law) that will cause the increase in the number of the precarious contracts in the ESR (tenure tracks, mission contracts, scientific, decrease in long-term funding). As an example the law aims at increasing the share of project funding for which we know women are disadvantaged : 70% of the selected persons at the ANR in 2018 were men. Thus, the transformation of scientific work conditions towards ’ever more’ competition exerted on the researchers is a breeding ground for the moral and/or sexual harassment, and to the law of silence in order to avoid risk losing a valuable position or funding.

Furthermore, by pushing back the average age of tenure, the LPR will particularly impact women who are under social pressure to give up the race for tenure before men.

At the UGA, sexual violence exists and is sometimes denounced. However, the few actions that follow complaints and the poor protection of victims make the anti-harassment institutions very ineffective and insufficient.

It is therefore clear that it will be necessary to fight to obtain true changes to better combat gender-based violence. We need real tools and effective instances to end impunity of harassers. We need more sustainable fundings to put an end to the programmed precariousness and the waste of skills : it is a necessary condition for a public university, emancipatory and free of all forms of oppression. !

We demand concrete actions from now on at the UGA :

  • The creation of a legal and psychological support service linked with the unit for the fight against gender-based and sexual violence. This service must be 100% free of charge and made up of independent professionals from the University.
  • The gender and sexual violence unit should be extended to the whole EPE UGA, and should allow to initiate disciplinary proceedings. The ability to initiate disciplinary proceedings cannot remain an exclusive power of university president.
  • Suspension of staff accused of harassment for the duration of the investigation.
  • A massive awareness-raising campaign in order to allow the release of speech .

Let’s free the word and share this message around us !

In case of harassment or violence, don’t stay alone.

Our union can be contacted on this email : cgt@univ-grenoble-alpes.fr

If you have specific questions or problems as PhD student, you can also contact CGT PhD students : doctorantes.grenoble@fercsup-cgt.net

Let’s fight against the violence to women and gender minorized groups !

Demonstration saturday 21 november 16h

Departure in front of the Hospital La Tronche