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jeudi 12 novembre 2020

Université Grenoble Alpes (UGA)

Asphyxie des budgets à l’UGA

La crise financière dans laquelle l’UGA a été plongée depuis des années continue : 9 millions d’euros de déficit prévus en 2021 — plus 6,2 millions d’euros de dépenses liées à la gestion de la crise Covid, et qui pourraient s’ajouter si l’État ne compense pas. Dans l’état des choses, ce déficit augmenterait chaque année jusqu’à liquider la trésorerie de l’UGA d’ici 2025, il y a donc urgence à obtenir une augmentation de la dotation de l’État. En effet, ce déficit est principalement dû à la politique du gouvernement qui persiste à ne pas compenser le « Glissement Vieillesse Technicité » : la masse salariale augmente mécaniquement de 2 M€ environ chaque année, du fait de l’évolution de carrière des agents. Comme il y a peu de départs en retraite pour les 10 prochaines années, cela entraîne un déséquilibre toujours plus grand.

Pourtant, la seule solution envisagée par la direction de l’UGA consiste à économiser sur le dos de ses étudiant.es et travailleur.ses : réduction de 4% à 8% de l’offre de formation suivant les domaines (suppression de 39 000 h d’enseignement), réduction des budgets des composantes, et non-remplacement de certains départs en retraite (55 postes gelés en 2021, soit environ 60% des départs en retraite).

Le déficit étant systémique, la « solution » proposée pour 2021, déjà catastrophique, de réduction de l’offre de formation et des budgets des composantes n’est même pas suffisante pour rester à flot pour l’année courante, et le gel des postes devrait être répété chaque année avec une moyenne de 25 postes par an pendant 10 ans, ce qui mènerait à une suppression globale de 250 postes. Voilà ce que la direction de l’UGA ose appeler « une trajectoire durablement saine »...

Ce plan d’austérité est d’autant plus inacceptable dans le contexte actuel, dans lequel la crise sanitaire accroît la surcharge de travail pesant sur les enseignant.es et les personnels BIATSS, et dans lequel le nombre d’étudiant.es est toujours croissant.

Mais ces gels ou suppressions de postes posent aussi un problème pour la progression des carrières des agents : selon les modalités d’application de la loi de transformation de la fonction publique, il peut y avoir un lien direct entre les postes mis au concours localement, et le nombre de promotions disponibles pour l’établissement ! Les « gels » de postes risquent donc, à terme, d’avoir un impact négatif sur les possibilités de progressions de carrière. De plus, si le gouvernement persiste à ne pas compenser le « Glissement Vieillesse Technicité » (GVT, dû notamment à la progression mécanique des carrières), les établissements peuvent avoir la tentation de limiter les promotions internes comme levier pour combler les déficits. Et ce d’autant plus qu’ils sont en train d’en récupérer la gestion en application de par cette loi de transformation de la fonction publique...

Au moment de la mise en place du « Plan de Retour à l’Équilibre » en 2017, plan censé résorber le déficit de l’établissement, nous avions déjà exprimé nos craintes que cette austérité perdure au-delà du calendrier annoncé. Le « retour » à l’équilibre n’est pas atteignable, c’est un plan d’éternelles économies qui s’impose à l’administration et une position bien inconfortable d’être sous dépendance financière chronique de la tutelle. Tutelle qui s’accommode bien de l’autonomie sous perfusion qu’elle octroie, de bon cœur, à ses établissements, après tout, pourquoi octroyer des moyens à des universités qui se trouvent des solutions par elles-mêmes ?

Le déficit de l’UGA est principalement dû à la stagnation des dotations de l’État. Ce n’est que par la mobilisation des personnel.les et étudiant.es que nous pourrons engager un rapport de force avec le gouvernement pour arrêter de vouloir faire plus avec moins de moyens, et le forcer à financer les universités à hauteur des besoins. Il s’agit de tenir une position claire : nous exigeons le maintien de tous les postes, des heures d’enseignement et de l’offre de formation pour ne pas amplifier les problèmes en surchargeant tous les personnels, en diminuant la qualité des études et en augmentant la sélection des étudiant.es.