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vendredi 30 novembre 2018

Les infos du syndicat CGT FERC Sup de l’Université Paris 9 - Dauphine

Dauphin Enchaîné n°2 Novembre 2018

Voici le deuxième numéro du Dauphin Enchaîné, petit journal syndical que nous tenons sur l’Université Paris-Dauphine, CGT-Ferc Sup et SNTRS-CGT.

Voici l’édito

Élections, piège à con ? Du bon usage de la démocratie à l’Université

Depuis quelques mois la direction de l’Université Dauphine a instauré des relations particulièrement tendues avec les représentants syndicaux de tous bords. L’élection de la nouvelle équipe présidentielle, il y a deux ans, et ses premiers mois de mandature avaient pourtant été marqués par un discours ouvert à l’égard des syndicats et des aspirations du personnel. Ce devait même être un des points de rupture marquants avec son rude prédécesseur. Suivis de peu d’effets, ces beaux discours se sont érodés au fil de l’année 2018. Avec un certain cynisme, la direction de l’université prend de plus en plus souvent ses décisions en vase clos sans prendre le soin de consulter l’ensemble de la communauté. C’est pourquoi l’élection des représentants le 6 décembre prochain est un moment important pour faire vivre la démocratie sur notre lieu de travail.

Dans les instances collectives, le ton des échanges entre la direction et les représentants syndicaux s’est clairement durci depuis le début de l’année 2018. Les demandes de justification de la stratégie de la direction suscitent l’ironie ou sont laissées sans réponses (comme la lettre signée par l’intersyndicale et envoyée à la direction en septembre). Les présentations de plans de réorganisation s’enchaînent via des power point laconiques sans prendre le temps du débat contradictoire. Les demandes de modification ou les alertes (quant aux conséquences pour les agent·e·s) sont pour la plupart rejetées d’un revers de main. « Je ne fais pas de cogestion » a-t-on ainsi pu entendre à plusieurs reprises dans les instances. On l’aura compris. Il n’est pas rare de voir les propositions de la direction aller au moins disant au fur et à mesure des discussions. Et lorsque les débats s’étendent dans le temps pour parvenir à obtenir des explications, on peut entendre soupirer « Je comprends pourquoi mon prédécesseur ne se déplaçait jamais dans ces réunions… ». De rien ! À plusieurs reprises la direction s’est montrée incapable de fournir des chiffres suffisamment clairs pour évaluer les conséquences des projets en cours. Nous ne saurons ainsi rien des 5 ou 10 revenus les plus importants de l’université malgré la cure d’austérité censée s’appliquer à tous. Nous ne saurons rien de leurs primes. Nous ne saurons rien du nombre d’enseignant·e·s dont le service est supérieur à 1000 heures. Pour une équipe de direction issue des sciences de gestion, une telle absence de chiffres inquiète.

Plus grave, la direction de l’université semble s’amuser à laisser les représentant·e·s du personnel travailler pour rien, et à prendre les décisions loin d’eux. En témoigne tout le travail de proposition des syndicats, sur les primes par exemple, intégralement nié par la direction. En témoigne également l’émergence de groupes de travail, en parallèle des instances existantes et parfois sans représentant·e·s élu·e·s du personnel (cf. « La recette des technocrates » ci-dessous). C’est le cas du groupe de travail pour refonder les statuts de l’université, pour lequel la présence des syndicats a été jugée “non pertinente” par l’administration. Parallèlement dans nombre de services les réorganisations se déploient sans prendre le temps d’interroger les principaux concernés sur leurs métiers et leurs évolutions. La Qualité de vie au travail est donc mise à l’en-tête… des factures fournies à des cabinets de consultants.

Ces différentes tensions, ces nombreuses prises de décisions unilatérales et sans concertation pourraient passer pour anecdotiques si elles n’étaient pas mises bout à bout et rapportées à la situation de l’enseignement supérieur. L’université Dauphine n’est pas en marge de ses consœurs du public. La direction de Dauphine prend trop à cœur ses responsabilités élargies, et ne joue que trop son rôle de “premier de cordée” des réformes managériales de l’enseignement supérieur. Nos “dirigeant·e·s” ont fini par croire qu’ils·elles étaient intronisé·e·s managers de leur université. Ils ont fini par oublier qu’ils étaient élus et non nommés. Ils ont fini par croire que leur légitimité venait du ministère alors qu’elle vient de vous, de tous les électeurs qui constituent la communauté universitaire : enseignant·e·s, bibliothécaires, ingénieur·e·s, agents, secrétaires, chercheur.se.s, technicien.ne.s.

Les élections des représentants du personnel du 6 décembre doivent être une piqûre de rappel. D’abord par la participation, ensuite par les orientations que vous donnerez aux résultats. Il faut rappeler que l’autorité, le pouvoir, la hiérarchie ne constituent pas un chèque en blanc ni un blanc-seing pour tout transformer sans rendre de compte, sans vous prendre en compte.